Le 15 mai est un jour funeste pour les Palestiniens. C’est l’anniversaire de la Nakba : la catastrophe. La création de l’État d’Israël a été accompagnée, tout au long de l’année 1948, par la destruction de plus de 500 villages en Palestine, par des massacres, par des déplacements forcés de population, par l’expulsion de plus de 800 000 Palestiniens de leur terre natale.La Nakba est un processus de dépossession qui, 71 ans après, se poursuit.
Chaque jour, le peuple palestinien – qu’il vive en Israël, en exil ou en territoire occupé – est victime de la politique d’apartheid, d’occupation et de colonisation de l’État d’Israël. Arrestations arbitraires, maisons détruites, populations déplacées, terre confisquée, colonisation galopante, répression sanglante, culture niée et annihilée : c’est la société palestinienne dans toutes ses composantes que l’État d’Israël souhaite voir disparaitre de la carte.Pour bien l’affirmer, Trump et Netanyahou, qui bafouent en toute impunité le droit international, ont pris en 2018 deux décisions emblématiques : le transfert de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, au mépris de toutes les résolutions de l’ONU, et la loi dite « État-nation du peuple juif » qui officialise la politique d’apartheid menée par l’État d’Israël.Dès le mois de juin prochain, Trump s’apprête à dévoiler ce qu’il appelle le plan du siècle – en fait le plan de l’extinction des droits nationaux du peuple palestinien – et Netanyahou prépare l’annexion d’une importante partie du territoire palestinien occupé. Comment justifier que 70 ans après, l’État de Palestine n’y soit qu’un simple État observateur ? . Face au déni du droit et à la menace majeure que constituent le plan Trump et les projets d’annexion par Israël, la France ne doit plus tergiverser : elle doit reconnaître immédiatement l’État de Palestine. C’est ce que les militants de l’AFPS ont affirmé ces derniers jours en allant à la rencontre de la population et en s’adressant aux parlementaires pour que le président de la République prenne cette décision forte, décision qui grandira la France et sera suivie par la reconnaissance de la Palestine par plusieurs autres États européens. Plus de 70 ans après, le processus de dépossession du peuple palestinien est toujours à l’œuvre : il doit cesser ! Netanyahou, fort du soutien indéfectible de Trump, ne s’arrêtera que si la communauté internationale lui dit : STOP !La communauté internationale – parmi laquelle la France et l’Union européenne – doit faire preuve de responsabilité et apporter concrètement sa protection au peuple palestinien. Cela passe par des sanctions contre Israël tant que cet État ne respectera pas le droit international.
Aujourd’hui, malgré la conjoncture très difficile en Palestine ,la Bande de Gaza continue à vivre, survivre et créer comme il a été affirmé par les chercheurs et spécialistes des questions de développements dans des conditions de guerre pour un micro territoire au milieu d’une région tourmentée , Gaza fait partie intégrante de l’avenir de la Palestine, tout en présentant des dynamiques sociales, culturelles et des stratégies de résistance qui lui sont propres. Centrale pour la question nationale palestinienne et pour l’évolution du conflit israélo-palestinien, Gaza l’est aussi pour comprendre nombre de problématiques auxquelles les sociétés arabes et musulmanes sont confrontées. Un colloque fera ainsi état des travaux les plus récents sur la Bande de Gaza et des enjeux scientifiques, en soulevant les questions méthodologiques relatives à la production d’un savoir dans un contexte de guerre, d’accès restreint au terrain et de fermeture des frontières.
La marginalisation progressive de la Bande de Gaza et de ses habitants coupés de leurs relations avec l’extérieur a en effet abouti à la méconnaissance d’une histoire sociale, politique et culturelle pourtant particulièrement riche. Le bouclage maintenu autour de Gaza a rendu quasi impossible les études de terrain nécessaires pour produire de la connaissance sur la période récente , et au-delà pour élaborer des politiques de développement .
Le colloque, un débat réunissant des acteurs de la société civile gaziote et des tables rondes et conférences consacrées à l’art et à la culture permettront de témoigner de la grande vitalité artistique et citoyenne de la Bande de Gaza avec l’émergence de nouvelles scènes culturelles, le rôle accru des médias et des réseaux sociaux, contrairement à l’image réductrice véhiculée. Vidéastes, photographes, peintres, musiciens, réalisateurs continuent à créer. A travers leurs images et leurs paroles, ces artistes font résonner leurs messages au-delà des frontières. Ils révèlent leur terre natale sous un autre jour dans des conditions de création et de circulation très contraintes. Gaza inédite a déjà réuni pendant 4 jours à Paris et à Marseille des intervenants d’horizons différents : des chercheurs (archéologues, historiens, politologues, sociologues, anthropologues, économistes) mais aussi des journalistes, des diplomates, des artistes, des humanitaires, des politiques, des citoyens engagés de Gaza, de Cisjordanie, de France, d’Europe, des Etats-Unis.
la Ligue arabe appelle à la protection internationale du peuple palestinien
La Ligue des Etats arabes a appelé les Nations Unies, en particulier le Conseil de sécurité, à la mise en place d’un système de protection internationale du peuple palestinien, a rapporté mercredi l’agence palestinienne WAFA.
A l’occasion de la 71 em commémoration de la Nakba, la Ligue a réaffirmé dans un communiqué qu’elle continue d’appuyer la lutte du peuple palestinien et sa fermeté sur sa terre face à l’occupation israélienne. La Ligue a également appelé la communauté internationale à « faire des pressions sérieuses et immédiates sur Israël (puissance occupante) pour qu’il mette fin à ses attaques et pratiques répressives et à ses violations quotidiennes contre les droits du peuple palestinien ».
Elle a également demandé de mettre fin aux politiques de discrimination et l’imposition de lois racistes, contre les Palestiniens habitant dans les territoires de 1948. La Ligue a également affirmé que la communauté internationale est la seule responsable de préserver la solution à deux Etats, de reconnaître l’Etat palestinien et d’assumer ses responsabilités juridiques et morales internationales de mettre un terme à la détérioration causée par les pratiques israéliennes qui menacent la sécurité et la stabilité dans la région.
Les Palestiniens apprêtent à commémorer mercredi le 71e anniversaire de la Nakba, qui marque l’occupation israélienne de la Palestine et l’expulsion de 700.000 Palestiniens de leurs terres à cette occasion, ainsi que le Centenaire de la sinistre Déclaration de Balfour.
Près d’un millier de Palestiniens arrêtés par les forces d’occupation en deux mois
Près d’un millier de Palestiniens ont été arrêtés par les forces d’occupation israélienne durant les mois de mars et avril derniers, a dénonce lundi, la Commission des prisonniers palestiniens, à la veille du 71ème anniversaire de la Nakba de 1948, célébré le 15 mai de chaque année.
Dans un communiqué relayé par l’agence russe Ria Novosti, la Commission a fait état de quelque 905 Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Ghaza arrêtés en mars et avril par les forces israéliennes, dont 133 mineurs et 23 femmes, portant le nombre total de détenus palestiniens, à
plus de 5.700 dont 45 femmes et 250 mineurs. Parmi eux, 120 personnes ont été blessées et vingt (20) autres hospitalisées.
A ce jour, près de 100.000 palestiniens ont été tués par les forces de l’occupation israélienne depuis 1948, a révélé le Bureau central des statistiques de Palestine (PCBS) dans un rapport relayé lundi, par l’agence palestinienne de presse, Wafa.
Selon le document, 312 Palestiniens ont été tués en 2018, dont 57 enfants et trois (3) femmes « alors que l’occupation détient à ce jour, les corps de quinze (15) martyrs ».
A la fin mars dernier, quelque 5700 Palestiniens étaient toujours incarcérés dans des geôles israéliennes, dont 250 enfants et 47 femmes, selon le rapport.
« Depuis 1967, environ un million de palestiniens ont été arrêtés », ajoute le document du PCBS, publié à l’occasion du 71ème commémoration de la Nakba.
En plus, 70 massacres ont été commis visant « un nettoyage ethnique », où plus de 15.000 palestiniens ont été tués outre le contrôle sur plus de 58% de la superficie de la Palestine qui s’élève à environ 27.000 km2 .
Selon la même source, plus de 800.000 palestiniens sur 1.4 millions, avaient été exilés de leurs villages et villes aux pays arabes voisins, ainsi qu’en Cisjordanie et la bande de Ghaza.
En 2018, le nombre des réfugiés palestiniens a atteint 6.02 millions, et 28,4% d’entre eux vivent dans 58 camps de réfugiés officiels de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
Ils sont répartis au niveau de (10) camps en Jordanie, neuf (9) en Syrie, douze (12) au Liban, 19 en Cisjordanie et huit (8) dans la bande de Ghaza. L’enclave, a été transformée en zones les plus densément peuplées du monde, poursuit encore le rapport.
Le 30 mai 2018, un mouvement de protestation hebdomadaire, dit « Grande Marche du retour », avait été lancé par les Ghazaouis réclamant outre, la levée du blocus israélien imposé à l’enclave depuis 2006, le droit de revenir sur les terres qu’eux-mêmes ou leurs parents ont fuies ou dont ils
ont été chassés à la création d’Israël en 1948.
La protestation avait culminé le 14 mai 2018 avec la mort de pas moins 62 Palestiniens sous les balles israéliennes à Ghaza, le jour de l’inauguration de l’ambassade des Etats-Unis à El-Qods occupée.
Depuis, plus de 17.000 personnes ont été blessées dont des femmes, des enfants, des ambulanciers et des journalistes.
Une douzaine de Palestiniens arrêtés par les forces d’occupation en Cisjordanie
Une douzaine de jeunes palestiniens ont été arrêtés mardi par les forces d’occupation israéliennes lors d’une incursions dans différentes régions de la Cisjordanie, rapporte l’Agence palestinienne de presse (Wafa).
Quatre personnes ont été arrêtées à Beitlehem, quatre autres dans un camp de réfugiés à El Khalil et autant à Ramallah, précise-t-on de même source, citant des autorités locales.
A Jénine, les forces d’occupation ont également arrêté la nuit dernière un jeune palestinien, selon l’agence qui ajoute que l’armée israélienne a renforcé ces derniers jours sa répression dans la région.
Ahsene Saaid /CIP