Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, effectuera à partir de demain une visite officielle de trois jours en Algérie, dans le cadre d’une tournée qui le mènera dans plusieurs pays en Afrique et au cours de laquelle, il sera principalement question de partenariat économique.
Lors de cette visite, Erdogan aura des entretiens avec de hauts responsables algériens, notamment avec le président Bouteflika et le Premier ministre Ahmed Ouyahia. Selon une source diplomatique, les deux parties, passeront en revue les relations bilatérales «sous tous leurs aspects» et se concerteront plus particulièrement sur les opportunités à même de développer la coopération dans divers domaines. Ils procéderont également à un échange de points de vues sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun.
L’Algérie et la Turquie sont liées par un traité d’amitié et de coopération depuis 2006 et par des relations commerciales substantielles caractérisées par un volume important d’investissements turcs en Algérie. Sur le plan économique, Alger et Ankara entendent consolider le partenariat dans plusieurs secteurs dont l’agriculture, le textile, le tourisme et les énergies renouvelables.
Les investissements turcs en Algérie sont estimés à plus de 3 milliards de dollars surtout dans les secteurs du textile, de la pharmacie et de la sidérurgie. Selon les données de l’Agence nationale de développement des investissements (ANDI) pour 2017, la Turquie est le premier investisseur en Algérie, hors hydrocarbures, à travers les projets mixtes. En tout, 200 entreprises turques sont présentes en Algérie. L’Algérie est pour l’État turc la porte principale qui mène au Maghreb et en Afrique.
Pour rappel, une délégation d’opérateurs économiques trucs, conduite par l’Association des industriels et des hommes d’affaires, avait tenu dernièrement une rencontre d’affaires avec leurs homologues algériens, en vue d’explorer les opportunités d’investissement entre les deux pays. Il s’agit pour les opérateurs économiques des deux pays de se concerter et d’échanger leurs points de vue sur les voies et moyens en vue du lancement de projets et de partenariats en commun que ce soit en Algérie ou en Turquie. Il faut dire que le niveau actuel des échanges commerciaux entre les deux pays et leur énorme potentiel humain et matériel laissent entrevoir des perspectives très prometteuses pour la coopération et les relations économiques algéro-turques. Lors de sa dernière visite en Algérie, Erdogan avait insisté, avec les responsables algériens, sur la nécessité de renforcer le partenariat entre les entreprises des deux pays et d’élargir le domaine de la coopération. Il avait déclaré que les relations dans le domaine des investissements entre l’Algérie et la Turquie « sont bonnes mais nous voulons les hisser à de meilleurs niveaux, rappelant dans ce cadre les projets d’investissements turcs en Algérie estimés jusqu’à présent à 2 milliards de dollars. Il a cité à ce propos le projet de l’entreprise turque de sidérurgie Tosyali. Le président turc avait affirmé, dans ce contexte, que son pays était prêt à faire profiter l’Algérie de son expérience en matière de réalisation de logements, tout en appelant au renforcement des échanges commerciaux entre les deux pays pour passer de 4,5 milliards de dollars actuellement à 10 milliards de dollars dans les plus brefs délais et ce, en levant tous les obstacles entravant le commerce.
De leur côté, les responsables algériens avaient invité les investisseurs turcs à s’engager avec leurs partenaires algériens pour travailler ensemble afin de renforcer les liens d’amitié et de coopération entre les deux pays et participer à l’œuvre algérienne de renouveau économique et social. Ils avaient relevé que le modèle entrepreneurial turc performant dans de nombreux domaines d’activités correspondait aux besoins de l’économie algérienne pour bâtir, notamment, des projets rentables et mutuellement bénéfiques, citant les principaux avantages comparatifs qu’offre l’Algérie en matière d’investissements, en soutenant que les entreprises turques tireront notamment profit de la stabilité politique et macroéconomique durable, de la disponibilité de l’énergie, de la qualification de la main-d’œuvre et d’un système bancaire avec de réelles capacités de financement.
Le souhait de l’Algérie est d’aller ensemble avec la Turquie sur des partenariats avantageux et mutuellement bénéfiques, tout en rappelant le processus de mutation économique engagé par l’Algérie et qui visait la conjugaison de toutes les potentialités du pays en faveur de la croissance, de la diversification de l’économie nationale pour la création de richesse et d’emplois pérennes. Ainsi, des secteurs comme l’industrie, l’agriculture, l’énergie et le tourisme constituent les domaines fondamentaux de cette démarche.