A la demande de l’Algérie, du Guyana, de la Slovénie et de la Suisse, le Conseil de sécurité a tenu, hier soir, une réunion pour débattre la question de la famine dans le nord de Ghaza. Cette demande fait suite au dernier rapport publié par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Selon ce rapport, la famine menace dans le nord de la bande de Ghaza, dans un contexte d’intensification de l’agression sioniste contre la Palestine et d’un arrêt quasi total de l’aide alimentaire.
Il met en garde contre « une probabilité imminente et substantielle de famine, en raison de la détérioration rapide de la situation dans la bande de Ghaza ». « Les seuils de famine ont peut-être déjà été franchis ou le seront dans un avenir proche », relève ce rapport. L’IPC a, en outre, souligné que la situation s’est détériorée dans le nord de la bande de Ghaza avec l’effondrement des systèmes alimentaires, une chute de l’aide humanitaire et une situation critique en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène, relevant que les aides autorisées à entrer dans la bande de Ghaza sont désormais moins nombreuses que jamais depuis octobre 2023. Il a également exprimé sa préoccupation face aux tentatives de l’entité sioniste de mettre un terme aux activités de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) et à ses conséquences désastreuses sur les opérations humanitaires, soulignant la nécessité de prendre des mesures immédiates pour prévenir et atténuer cette situation catastrophique.
L’appel, lancé par l’Algérie en faveur de la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité pour lever le voile sur la situation désastreuse qui prévaut dans la bande de Ghaza, s’inscrit en droite ligne de son engagement à défendre la cause palestinienne devant les instances internationales. En effet, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a souligné, lundi, l’engagement de l’Algérie à répondre favorablement à la demande formulée par le 2ème Sommet arabo-islamique pour la relance de la question de l’admission de l’Etat de Palestine comme membre de plein droit à l’ONU.
Dans un message lu en son nom par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf, lors des travaux du Sommet arabo-islamique à Riyad, le président de la République a indiqué que l’Algérie, depuis son adhésion au Conseil de sécurité, a œuvré à « maintenir la lumière constamment braquée sur la cause palestinienne, en particulier, et sur les développements de la situation au Moyen-Orient, en général ». Il a souligné qu' »avec le même degré d’engagement, l’Algérie répondra favorablement à la demande qui lui a été adressée par notre sommet pour la relance de la question de l’admission de l’Etat de Palestine comme membre de plein droit à l’ONU ». Les dirigeants des pays arabes et musulmans, réunis lors du Sommet conjoint à Riyad pour examiner les développements de la situation au Moyen-Orient, n’ont pas manqué de saluer les efforts de l’Algérie en faveur de la cause palestinienne.
La décision adoptée par ce sommet extraordinaire entre la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a salué les efforts de l’Algérie en faveur de la cause palestinienne et son rôle dans l’unification du rang palestinien. Par ailleurs, M. Attaf a pris part à la cérémonie de signature pour la création d’un mécanisme tripartite de soutien à la cause palestinienne entre la Ligue arabe, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et l’Union africaine (UA), tenue en marge des travaux du Sommet arabo-islamique.
La création du mécanisme tend à mobiliser et à coordonner les efforts et les démarches des trois organisations en soutien à la cause palestinienne, notamment par la tenue de consultations politiques régulières, l’échange périodique d’informations et de données, la prise de positions communes dans les fora internationaux, l’organisation d’opérations de secours humanitaire, ainsi que la programmation d’activités médiatiques et culturelles qui braquent la lumière sur la lutte et la souffrance du peuple palestinien frère. L’Algérie, faut-il le rappeler, n’a eu de cesse de condamner, dans les termes les plus forts et les plus énergiques, les massacres barbares perpétrés par l’entité sioniste contre les civils sans défense dans la bande de Ghaza.
Face à cet énième épisode de la série de crimes odieux commis par l’occupation israélienne brutale, l’Algérie souligne l’impératif pour le Conseil de sécurité d’assumer les responsabilités qui lui incombent dans l’arrêt de l’agression sioniste, la protection du peuple palestinien dans son épreuve qui se poursuit et la fin de l’impunité dont jouit l’occupation de peuplement israélienne, qui échappe à toute reddition de comptes et à toute sanction. L’Algérie appelle également les instances judiciaires internationales à accélérer le jugement des criminels responsables de ces massacres, qui constituent une marque d’infamie pour l’humanité.
Récemment, l’Algérie avait plaidé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, pour l’adoption d’une nouvelle approche visant à relancer l’option de la paix et parvenir à un règlement « équitable et inclusif » de la cause palestinienne, mettant l’accent sur l’impératif de riposter fermement aux appels sionistes rejetant ouvertement la solution à deux Etats, appuyée par la Communauté internationale comme règlement équitable, viable et définitif du conflit au Proche-Orient.
« Nous sommes appelés, en ces heures décisives, à contrer les illusions dont se nourrit l’occupant israélien colonialiste pour renforcer sa sécurité en anéantissant le projet national palestinien », a soutenu le ministre des Affaires étrangères, chargé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de prendre part à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU à New York.
« Nous nous devons aussi de contrecarrer les campagnes de confiscation et d’annexion des terres palestiniennes, et d’implantation et d’expansion de colonies israéliennes, dans une tentative d’empêcher l’établissement d’un Etat de Palestine indépendant et souverain », a-t-il ajouté.
M. Attaf a également souligné qu' »il est tout aussi impératif de réprimer l’impétuosité de l’occupant et ses illusions quant au ressuscitement du projet du +Grand Israël+ sur les cendres et les décombres du projet national palestinien ».
Partant de toutes ces considérations, l’Algérie a réaffirmé sa revendication historique de tenir une Conférence internationale pour la paix, sous l’égide des Nations unies, où il sera convenu de mettre fin au conflit israélo-arabe de manière définitive, conformément aux résolutions de la légalité internationale, et de mettre en œuvre la solution à deux Etats « sous la surveillance rigoureuse, le suivi étroit et la garantie sûre » de la communauté internationale.
« Ce qui se passe, aujourd’hui, à Ghaza nous interpelle plus que jamais quant à l’impératif d’accélérer le traitement de l’essence de ce conflit, à travers le renouvellement et l’activation de notre engagement collectif en faveur de la solution à deux Etats, appuyée par la communauté internationale comme règlement juste, viable et définitif ».