Lutte contre l’extrémisme violent: L’expérience algérienne hautement saluée

0
237

Plusieurs experts et spécialistes des questions religieuses ont salué, hier, l’expérience de l’Algérie en matière de lutte contre l’extrémisme violent et la prise en charge de facteurs y conduisant, appelant les pays du Sahel et de l’Afrique à suivre la démarche algérienne.

En marge des travaux de la 2e réunion de la série de réunions «L’appel en faveur du Sahel», l’ancien secrétaire général et membre fondateur de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS), Youcef Mecheria, a indiqué que l’approche algérienne en matière de lutte contre l’extrémisme violent est exemplaire en ce sens qu’elle a cerné le phénomène de tous les côtés. «L’Algérie s’est, en effet, attaquée à l’extrémisme violent politiquement et économiquement. Dans ses plans de lutte, elle a toujours prôné le dialogue, l’implication des spécialistes, ainsi que la prise en charge des problèmes», a-t-il souligné, estimant que le dialogue est «la véritable clé pour combattre ce fléau». Selon l’islamologue, la dernière démarche du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en consacrant un milliard de dollars à l’appui du développement dans les Etats africains à travers l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, va dans le sens de la démarche concluante de l’Algérie contre l’extrémisme violent, à savoir s’attaquer aux facteurs conduisant à ce fléau, notamment la pauvreté et le sous-développement. Faisant observer, en outre, que cette réunion constitue une opportunité pour les pays présents d’appendre de l’expérience algérienne, M. Mecheria a dénoncé l’ingérence de certains pays étrangers dans les régions du Sahel. «L’ingérence étrangère est la principale raison qui pousse à l’extrémisme violent», a-t-il déploré. De son côté, le membre de la LOPIS et président de la Ligue des prédicateurs de Côte d’Ivoire, Ibrahim Koné, a indiqué que l’expérience de l’Algérie en termes de lutte contre l’extrémisme violent est un modèle à suivre en ce sens qu’elle renseigne sur le fait que «compter sur soi dans la lutte contre l’extrémisme paie». «L’Algérie a combattu seule l’extrémisme et elle a réussi. Elle est aujourd’hui en paix. Elle avance sereinement avec ses hommes et ses institutions sans qu’elle ne soit inquiétée par qui que ce soit. Ceci montre que l’Afrique peut aussi se prendre elle-même en charge sans qu’elle n’attende d’autres parties pour qu’elles viennent à son secours», a-t-il expliqué, faisant remarquer que les pays du Sahel disposent de beaucoup d’atouts pour vaincre l’extrémisme violent. «Aux pays du Sahel, le problème de la définition des concepts ne se pose pas. Nous avons une définition consensuelle de l’Islam, de l’extrémisme, du radicalisme», a-t-il noté, appelant toutefois les pays de la région à être plus pratiques et pragmatiques sur le terrain. «Dans la région du Sahel, on a trop parlé, on a fait trop de discours et de démonstrations. Aujourd’hui, il est grand temps d’aller à l’étape suivante, à savoir la mise en pratique de notre savoir-faire», a-t-il plaidé. Abordant, en outre, le rôle des oulémas et des leaders religieux dans la lutte contre l’extrémisme, Ibrahim Koné a affirmé que «ces derniers ont un rôle important et prépondérant» car ce sont eux, dit-il, «qui donnent le vrai visage de l’Islam et éclairent les gens sur le sens réel de cette religion de paix et du vivre-ensemble». Interrogée, pour sa part, sur l’importance de cette 2e réunion de «l’appel en faveur du Sahel», la consultante auprès de l’Union interparlementaire (UIP), Dr Sarah Markiewics, a indiqué qu’à travers cette conférence, «nous œuvrons à trouver comment les leaders intercommunautaires et religieux peuvent jouer un rôle dans la prévention de l’extrémisme violent». «C’est très important d’apprendre de l’expérience de l’Algérie qui n’a pas seulement une longue expérience avec le terrorisme, mais aussi comment le vaincre et construire un Etat fort et sûr», a déclaré Mme Markiewics. «Cette rencontre permettra l’échange d’expériences entre des experts d’Algérie et du Sahel et voir comment chacun peut aider l’autre pour construire une société résiliente», a-t-elle poursuivi. Selon la représentante de l’UIP, ce rendez-vous est une occasion pour lancer un appel à la communauté internationale et envoyer un message clair concernant la nature de l’aide dont les pays du Sahel ont besoin pour instaurer la paix et soutenir les jeunes. L’Algérie vient de démontrer, une fois de plus, qu’elle demeure un acteur incontournable dans la résolution es crises régionales, notamment dans les pays du voisinage immédiat qui sont menacés par des défis sécuritaires et ont besoin d’être accompagnés dans leur processus de sortie de la crise.  L’Algérie qui considère la stabilité au Mali comme un appui à sa sécurité stratégique et nationale, basée sur l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, n’a eu de cesse de réaffirmer son attachement à cet accord comme une solution idoine et durable à même de mettre fin au conflit opposant les antagonistes maliens. A cet égard, de nombreux acteurs internationaux et régionaux ont salué les grands efforts menés par l’Algérie pour assurer le retour et le maintien de la stabilité au Mali, réaffirmant l’impérative application effective de l’accord de paix et de réconciliation, le seul et unique choix pour rétablir la paix et la stabilité dans ce pays. Les Maliens se sont réjouis des résultats obtenus en matière de la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali grâce à l’accompagnement constant de la médiation internationale conduite par l’Algérie, à la faveur du comité de suivi de l’application de l’accord qui n’a ménagé aucun effort pour maintenir l’équilibre de ce processus. Le rôle crucial que l’Algérie est en train de jouer dans la résolution politique des conflits et crises au niveau régional et dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et toutes les formes de criminalité ont été maintes fois soulignés par plusieurs partenaires étrangers qui considèrent a notre pays comme un acteur stratégique garant de la stabilité dans la région. Il faut relever, à ce propos, que de nombreux acteurs avaient loué les efforts de l’Algérie en matière de paix et de sécurité, assurant, de ce fait, l’Algérie ne cesse d’insister sur la nécessité de résoudre les conflits par la voix du dialogue et de la concertation politique. Dans ce sens, l’Union européenne, fau-il le rappeler, avait salué, dans un rapport, le rôle significatif de l’Algérie dans la résolution des crises, notamment celles du Mali et de la Libye. L’Algérie demeure un « acteur-clé » au niveau régional et international pour la sécurité, avait affirmé la Commission européenne qui a salué sa contribution à la stabilisation de son voisinage immédiat et son rôle « significatif » de médiation dans les crises malienne et libyenne.

L’effort continu de modernisation des équipements, ainsi que les nombreux effectifs de sécurité dont l’Algérie dispose, ont permis au pays de contrer de façon efficace les menaces terroristes, avait souligné l’exécutif européen dans son rapport, estimant que même si la situation sécuritaire en Algérie demeure stable, les autorités continuent de mener des opérations contre le terrorisme résiduel dans plusieurs régions du pays.

Il a fait remarquer que l’évolution de la crise libyenne et la situation complexe dans la région du Sahel ont amené l’Armée nationale populaire à déployer des forces de sécurité supplémentaires aux frontières. Evoquant les crises régionales, l’UE a soutenu également que le gouvernement algérien suit de près l’évolution de ces crises, dans le but de faciliter une solution contribuant ainsi à la stabilisation de son voisinage immédiat, notamment au Sahel. Elle a rappelé, à ce titre, qu’en Libye, l’Algérie a continué de jouer un rôle de médiation « significatif » à travers l’organisation de plusieurs rencontres, excluant fermement une intervention étrangère. Au Mali, le gouvernement algérien a poursuivi ses efforts pour encourager la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, notamment à travers une formation des forces spéciales du Niger et du Mali, y compris dans les zones de combats désertiques. L’UE a réitéré, dans ce contexte, son engagement dans ce processus de stabilisation régionale et son soutien à l’Algérie dans ses efforts, rappelant que l’unité des partenaires internationaux est nécessaire. La Commission européenne avait rappelé, en outre, que l’UE et l’Algérie ont convenu, dans le cadre de leurs priorités de partenariat, de promouvoir un dialogue stratégique et sécuritaire face aux défis communs de sécurité et de développement, en vue d’un partenariat pour la paix et la sécurité. Les deux parties ont, ainsi, convenu d’établir une concertation étroite sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun. Saluant l’expérience de l’Algérie en matière de prévention de la radicalisation et de lutte contre l’extrémisme violent, l’UE a affirmé que le partage d’expériences avec l’Algérie est une volonté commune, du fait des défis actuels des pays européens en matière de radicalisation et terrorisme. Les efforts en cours pour renforcer la participation citoyenne et l’engagement de la société civile, notamment au niveau local, devraient permettre un approfondissement progressif de la coopération avec les acteurs de l’Union européenne en la matière, avait relevé l’exécutif européen dans son rapport. Depuis plusieurs années, l’Algérie apporte une contribution importante dans la lutte contre le terrorisme et à l’instauration de la paix, de la stabilité et de la sécurité de la région, notamment au Sahel, à travers la sécurisation de ses frontières et en s’appuyant sur sa diplomatie engagée en tant que pays voisin, dans la conduite d’une médiation internationale au Mali ponctuée par un accord de paix et de réconciliation nationale et l’appui aux efforts visant à stabiliser la Libye. De nombreux pays, faut-il le souligner, n’ont pas manqué, ces dernières années, de saluer le rôle pionnier de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, mettant en avant son expérience en matière de réconciliation nationale qui a jeté les bases de la paix et de la stabilité. Ils ont réitéré l’attachement de l’Algérie aux principes de sa politique étrangère, notamment en ce qui concerne le principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays, le soutien aux causes justes dans le monde et aux droits des peuples à l’indépendance et à l’autodétermination. Il faut dire à ce propos que le renforcement de l’action diplomatique, en privilégiant une démarche fidèle aux fondements de l’Etat algérien, à savoir la voie du dialogue pour le règlement des conflits et crises régionales, a été le cheval de bataille du président de la République Abdelmadjid Tebboune, depuis son accession à la magistrature suprême du pays. La diplomatie algérienne a marqué sa présence dans les efforts de règlement de nombreux conflits en Afrique, notamment dans la région, comme la Libye, le Mali et le Sahara Occidental, en participant à des sommets internationaux ou en échangeant directement avec les acteurs concernés.Il s’agit pour l’Algérie de reconquérir la place qui a toujours été la sienne.Concernant la situation au Mali, le président Tebboune avait appelé au respect de l’Accord de paix et de réconciliation nationale, issu du processus d’Alger qui, selon lui, «demeure le cadre idoine pour relever les défis de la gouvernance politique et du développement économique dans ce pays «. Les efforts déployés par la diplomatie algérienne n’ont pas manqué d’attirer l’attention des observateurs les plus avertis.

T. Benslimane