L’Algérie commémore, ce samedi, la Journée nationale du chahid dans un contexte marqué par la poursuite de la concrétisation de l’édification d’une République nouvelle, forte par ses institutions et fortement attachée au serment des chouhada et à la ligne de conduite de la glorieuse Révolution du 1er Novembre 1954.
La célébration de cette Journée se veut une occasion pour évoquer les étapes importantes de la Guerre de libération nationale et les sacrifices des chouhada et des moudjahidine en vue d’établir les liens et rappeler aux jeunes générations les atrocités commises par le colonialisme, l’objectif étant de préserver et renforcer les fondements de l’unité nationale. La commémoration de cette Journée coïncide cette année avec les festivités commémorant le 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale qui constitue une étape importante pour évaluer ce qui a été accompli dans de nombreux domaines et consolider les fondements d’une Algérie nouvelle, viscéralement attachée à son Histoire et projetée vers l’avenir. En ce sens, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait donné des instructions fermes à l’effet d’accorder au dossier de la Mémoire, avec ses dimensions nationales, la place qui lui sied à travers le lancement, en coordination avec les ministères des Moudjahidine, de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle et de la Culture, des concours au niveau national dans les milieux éducatifs pour ancrer pédagogiquement l’esprit du patriotisme et du nationalisme. En application de ces instructions, le ministère des Moudjahidine et des Ayants droit s’est déjà attelé à élaborer une série de textes législatifs, dont un avant-projet de loi relatif à l’institution de journées nationales liées à la résistance populaire, au Mouvement national et à la glorieuse Révolution de novembre. A travers ce projet, il a été procédé à l’introduction de toutes les journées et fêtes nationales adoptées et d’autres suggestions pour immortaliser des journées et des évènements-phares de l’Histoire du pays. Le ministère des Moudjahidine planche aussi sur la révision de plusieurs articles de la loi relative au chahid et au moudjahid, notamment dans ses volets historique et social, conformément aux exigences actuelles. Ainsi et dans le but de préserver la Mémoire, le Président Tebboune avait décrété, en 2021, l’observation d’une minute de silence, le 17 octobre de chaque année, à travers tout le territoire national, à la mémoire des martyrs algériens tombés dans les massacres du 17 octobre 1961, perpétrés à Paris par la police française. II a également institué, en 2020, une journée nationale de la Mémoire à l’occasion du 75e anniversaire des massacres du 8 mai 1945. L’Algérie qui a récupéré, en juillet 2020, les restes mortuaires de 24 héros de la résistance populaire contre le colonialisme, reste déterminée à poursuivre l’opération jusqu’au rapatriement de l’ensemble des restes des résistants algériens se trouvant à l’étranger afin qu’ils soient enterrés dans la terre où ils sont nés et pour laquelle ils se sont sacrifiés. Dans le même contexte, le Président Tebboune avait inauguré, à l’occasion des festivités célébrant le 60e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale, la stèle commémorative «Jalon de la liberté» à Sidi Fredj, symbolisant le lever de l’emblème de l’Algérie indépendante, comme il a inauguré à la même occasion, à l’esplanade de Riadh El Feth (Alger) une stèle dédiée aux «Amis de la Révolution algérienne».
Une manière pour l’Algérie indépendante d’exprimer toute sa reconnaissance aux chouhada et moudjahidine et à tous ceux qui l’ont soutenue durant la glorieuse Guerre de libération nationale, mais aussi de rendre hommage et de réhabiliter tous ceux qui l’ont soutenue dans sa lutte pour l’indépendance. Ces actions et démarches initiés par l’Etat algérien témoignent aussi de la détermination et l’engagement fort des plus hautes autorités du pays à réunir toutes les conditions matérielles et morales à même de préserver la dignité des moudjahidine et ayant droits, ainsi que les familles des chouhada, affichant ainsi leur ferme volonté de préserver la Mémoire nationale et sa transmission aux générations montantes
170 institutions et lieux publics baptisés de noms de chouhada et de moudjahidine
Le ministère des Moudjahidine et des Ayants droit s’emploie depuis des années à baptiser des institutions, lieux et édifices publics de noms de chouhada et de moudjahidine en vue d’éliminer toutes les appellations à connotation coloniale qui vont à l’encontre des symboles et des valeurs de la mémoire nationale. Dans ce cadre, et en vertu du décret présidentiel N° 14-01 du 5 janvier 2014, fixant les modalités de baptisation ou de dé baptisation des institutions, lieux et édifices publics, 170 stèles commémoratives, rues, institutions et édifices publics ont été baptisés de noms de chouhada et de moudjahidine décédés, qui ont fait l’histoire de la résistance populaire, du mouvement national et de la glorieuse Révolution de libération nationale. Parmi ces 170 baptisations nationales, 24 ont été enregistrées en 2022.
Au niveau local, les commissions de wilaya ont enregistré 164 003 baptisations, dont 10 248 en 2022. Cette opération vise à «unifier les appellations» et à «immortaliser les événements historiques et civilisationnels dans leurs diverses dimensions historiques nationales», selon la cheffe du Bureau de baptisation et de dé baptisation au ministère des Moudjahidine et des Ayants droit, Souad Mebarki. L’opération s’inscrit aussi dans le cadre du Référentiel national d’adressage, qui facilite l’adressage à la faveur d’un système informatisé permettant une gestion innovante et moderne des villes et une prise en charge optimale et efficace des édifices publics, assurant le développement harmonieux des territoires, a-t-elle ajouté. Outre le décret présidentiel qui stipule que «la baptisation ou la débaptisation de noms de chouhada, de moudjahidine décédés, d’évènements ou de dates inhérents à la résistance populaire, au mouvement national et à la Révolution de libération nationale est soumise à l’autorisation préalable du ministre des Moudjahidine, après avis de l’Organisation nationale des moudjahidine», l’opération se réfère «aux lois, décisions et instructions interministérielles, notamment en ce qui a trait à l’instruction du 24 novembre 2019», ajoute la responsable. Concernant les procédures, le texte du décret précise que «la proposition de baptisation ou de débaptisation est subordonnée au dépôt d’un dossier auprès des services compétents du ministère des Moudjahidine ou de la Direction des moudjahidine de wilaya, qui saisissent, après vérification du dossier, selon le cas, la commission nationale ou la commission de wilaya. Les modalités de traitement du dossier sont fixées par arrêté conjoint du ministre de l‘Intérieur et celui des Moudjahidine». Elle a en outre rappelé que «la priorité est accordée, dans les propositions de baptisation ou de débaptisation, à tout ce qui a trait à la résistance populaire, au mouvement national et à la Révolution de libération nationale, ses symboles et évènements», soulignant que «certaines règles doivent être respectées dans les propositions de baptisation, pour éviter toute atteinte aux symboles de notre glorieuse histoire et notre culture ancestrale». La baptisation des monuments historiques inhérents à la résistance populaire, au Mouvement national et à la Révolution du 1er Novembre doit être proposée par le secteur des moudjahidine, conformément à l’article 02 du décret présidentiel 14-01, a-t-elle dit, précisant que celle-ci est soumise à l’autorisation préalable du ministre des Moudjahidine, après avis de l’Organisation nationale des moudjahidines (ONM), et ce, conformément aux dispositions de l’article 8 du même décret. La commission nationale de baptisation ou de débaptisation placée auprès du ministre des Moudjahidine comprend des représentants des secteurs de la défense, de l’intérieur, des affaires étrangères, de la culture, de la poste et des technologies de l’information et de la communication, le secrétaire général de l‘ONM ou son représentant, des représentants de l’Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC) ainsi que le secteur concerné par la baptisation ou la débaptisation. La responsable a fait savoir que le ministère des Moudjahidine et des Ayants droit était sur le point de parachever la deuxième phase de l’opération de baptisation de noms des amis de la Révolution algérienne, précisant que le secrétariat de la commission nationale de baptisation ou de débaptisation «a reçu à ce jour 27 dossiers qui seront étudiés dans les plus brefs délais».
Synthese T. M. / Ag.