La Foggara, système traditionnel d’irrigation et de répartition de l’eau, sa protection, sa valorisation et sa préservation, ont été largement recommandées par les participants à une rencontre de sensibilisation sur le thème, tenue dans la commune de Reggane (150 km au Sud d’Adrar), a-t-on appris ce mercredi des organisateurs. Organisée par l’association de restauration et de préservation de la Foggara de la wilaya d’Adrar, cette rencontre, à laquelle ont pris part le directeur de l’observatoire national de la Foggara (ONF), le directeur de l’Office du parc culturel du Touat-Gourara-Tidikelt et des élus locaux, a été mise à profit par les participants pour mettre l’accent sur la nécessaire valorisation de ce système d’irrigation, un legs culturel ancestral plusieurs fois séculaire, et inciter la société civile à assumer la mission de sa protection comme patrimoine culturel. Appelant au «nécessaire changement des mentalités» vis-vis de la Foggara, considérée comme système «périmé et caduc» par certains, les intervenants, au cours de la rencontre, ont insisté sur sa valorisation et sa préservation en tant que partie intégrante du legs ancestral, suggérant, pour ce faire, l’organisation de sessions de formation en direction des associations, concernées par ce genre de système de distribution d’eau souterraine, axées sur le cadre réglementaire relatif à sa préservation et sa pérennité. Les participants à la rencontre ont également appelé l’Observatoire national de la Foggara à assumer pleinement sa mission de conservation de ce procédé traditionnel de répartition de l’eau, consistant, notamment à assurer le suivi des opérations d’entretien et de curage de la foggara et la révision de ses mécanismes de restauration. Les intervenants ont appelé également à impliquer l’Observatoire, en tant qu’organisme spécialisé parmi les commissions de délimitation des assiettes foncières retenues pour les divers projets, en vue de protéger les schémas de puits des foggaras, leur préservation des fissures et de l’affaissement.
Le directeur de l’Observatoire de la foggara, Youcef Bouteddera, a indiqué que «les propriétaires des foggaras butent contre de sérieuses contraintes liées notamment aux agressions que subissent les foggaras qui existent en milieu urbain, en raison de la réalisation d’installations et autres structures sur les galeries des foggaras, ou, parfois, au travers les périmètres agricoles mettant en péril ce système traditionnel, fissuration ou tarissement». La rencontre a permis de «cerner les multiples problèmes et contraintes qui menacent l’existence de la foggara en impliquant la société civile et les autorités concernées dans la prise des mesures préventives», a-t-il ajouté. Le président de l’association «Figgaret-Djelloul» (commune de Reggane), Mohamed Djoudi, a appelé à institutionnaliser la fête de la Foggara pour mettre en exergue ce système d’irrigation et son introduction au programme pédagogique en tant que partie intégrante du patrimoine algérien. Les participants se sont félicités de l’organisation de pareille rencontre pour veiller à la protection et à la valorisation de ce système d’irrigation traditionnel.
Kadiro Frih