Palestine: Les membres de la coalition divisés sur la «Marche des drapeaux», aujourd’hui à Al Qods

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Les membres de la coalition gouvernementale israélienne étaient divisés, jeudi, sur la marche annuelle des Israéliens nationalistes dans la vieille ville d’Al Qosds, qui a attisé les tensions avec la bande de Ghaza.

Dimanche, Israël célèbre la Journée de Jérusalem, qui fête l’unification de la capitale lors de la guerre des Six Jours en 1967. La journée est marquée par la «Marche des drapeaux», une procession dans la vieille ville que les opposants considèrent comme une provocation vis-à-vis de la communauté arabe et que les partisans considèrent comme une célébration justifiée de la souveraineté israélienne sur la ville unifiée. L’administration Biden a fait pression sur Israël pour que la «Marche des drapeaux» de Yom Yeroushalayim soit détournée de la Porte de Damas et du quartier musulman de la Vieille Ville, a déclaré, mercredi, un responsable israélien au Times of Israel. Le rassemblement des nationalistes religieux est prévu pour dimanche, le ministre de la Sécurité intérieure Omer Barlev ayant donné son feu vert à l’itinéraire traditionnel de la place Safra au mur Occidental en passant par le quartier musulman. Les Palestiniens voient le passage par le quartier musulman de la Vieille Ville comme une provocation. Les commerçants palestiniens de la Vieille Ville sont contraints de fermer tôt le jour de la marche pour laisser la place aux marcheurs. Les partisans du rassemblement considèrent qu’elle témoigne de la souveraineté d’Israël sur Jérusalem. Les efforts déployés par les États-Unis pour influencer les décideurs israéliens n’ont pas encore porté leurs fruits, même si le ministre de la Défense, Benny Gantz, et le ministre des Affaires étrangères, Yair Lapid, conviennent que le rassemblement comporte des éléments «potentiellement incendiaires», a déclaré le responsable israélien. Les groupes du Hamas et du Jihad islamique palestinien à Ghaza ont menacé Israël contre le passage de la marche. Répondant à une demande de commentaires, un porte-parole du département d’État a déclaré que «les États-Unis ont exprimé à plusieurs reprises leur préoccupation concernant la récente vague de violence à Jérusalem et à travers Israël et la Cisjordanie. Nous continuons à appeler toutes les parties à faire tout leur possible pour faire preuve de retenue et éviter les actions et la rhétorique provocatrices.» Les groupes armés  palestiniens de la bande de Ghaza ont prévenu que la marche pourrait déclencher une riposte. L’année dernière, le Hamas a tiré des roquettes sur Jérusalem pendant la marche, déclenchant un conflit meurtrier de 11 jours.

L’assassinat de la journaliste Abou Aqleh au menu d’un briefing public au Conseil de sécurité L’assassinat de la journaliste palestinienne Shireen Abou Aqleh et les développements qui en découlent seront au menu, jeudi, d’un briefing public, suivi de consultations à huis clos au Conseil de sécurité de l’ONU. Le coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, et deux représentants de la société civile sont attendus lors de cette réunion, qui verra aussi la participation de représentants de l’Etat observateur de Palestine. Le 11 mai, la journaliste d’Al Jazeera, Abou Aqleh a été abattue alors qu’elle couvrait une opération des forces sionistes dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée. Le producteur d’Al Jazeera, Ali Al Samoudi a lui, été blessé. La journaliste locale Shatha Hanaysha, qui se trouvait à côté d’Abou Aqleh au moment de la fusillade, a déclaré que l’armée d’occupation sioniste «n’a pas cessé de tirer même après l’effondrement d’Abou Akleh», et qu’elle était «catégorique sur le fait de tirer pour tuer». Mercredi, le chef du bureau du réseau Al Jazeera pour les Amériques, Abderrahim Foukara, a déclaré devant les membres du Conseil de sécurité lors d’une réunion sur la protection des journalistes, que le réseau disposait de preuves et de témoignages soutenant qu’Abou Aqleh avait été tuée par une balle sioniste, «et de sang-froid» et qu’il «envisage toutes les options juridiques possibles pour s’assurer que justice soit rendue». Dans une lettre adressée le 11 mai au Conseil de sécurité, l’observateur permanent de l’Etat de Palestine auprès de l’ONU, Riyadh Mansour, a affirmé que la journaliste avait été assassinée «de sang-froid». Pour sa part, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyadh Al Maliki, a annoncé que l’Autorité palestinienne avait soumis un dossier sur l’exécution d’Abou Aqleh à la Cour pénale internationale (CPI). La Haut-Commissaire des Nations unies aux Droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a déclaré que l’usage de la force par la police sioniste lors des funérailles «semblait inutile et devait faire l’objet d’une enquête rapide et transparente».