Tous les fans de l’équipe nationale appréhendaient, à juste titre d’ailleurs, la première sortie des Verts, après la cruelle désillusion de l’élimination du Mondial. Un revers qui restera longtemps gravé dans la mémoire collective, surtout que beaucoup ont du mal à l’accepter jusqu’à présent.
Du coup, il ne fallait surtout pas se louper à l’occasion du match contre l’Ouganda, comptant pour les éliminatoires de la CAN 2023 prévue en Côte d’Ivoire. Au-delà de la manière, la victoire était impérative pour reprendre goût au football et chasser les démons qui ne cessent de nous hanter depuis la fin mars. Les joueurs de Belmadi ont fait le boulot en marquant un but à chaque mi-temps. Il faut dire que les Ougandais n’ont quasiment pas existé à part sur le penalty obtenu contre le cours du jeu, que Zeghba à admirablement détourné.
Le but magnifique de Belaïli, après avoir passé en revue pratiquement toute la défense adverse, a donné du relief à ce succès probant qui remet les Verts sur les rails. Certes, le match n’était pas très emballant, mais l’essentiel était ailleurs. C’était l’occasion de voir la réaction des joueurs de l’équipe nationale, s’ils n’ont pas perdu la foi et la confiance en leurs moyens. C’était également une belle opportunité de découvrir les nouveaux capés, mais Belmadi a choisi d’aligner une équipe classique avec les cadres habituels comme Mandi, Bensebaïni, Bennacer, Slimani, Belaïli ou encore Zerrouki. Le seul changement significatif a été la titularisation de Zeghba dans les buts, à la place de celui que l’on croyait indéboulonnable, M’Bolhi. «M’Bolhi est un professionnel, il accepte la concurrence. Zeghba mérite sa chance», dira le coach à ce sujet. Belmadi a également été content de l’entente et la complémentarité de la paire centrale composée de Mandi et de Touba, en l’absence de Belamri. «Ils ont été très complémentaires et concentrés. Aussi, ils ont été très bons dans la relance», a-t-il souligné. Est-ce à dire qu’il a trouvé sa charnière centrale ? Tout le monde le pense, jusqu’à preuve du contraire. Une chose est sûre, Djamel Belmadi ne relâchera pas la pression sur ses joueurs en insistant sur la concurrence.
Tout le monde doit venir chercher sa place, même si pour le moment on voit toujours les mêmes sur le terrain. Ce n’est pas le moment d’opérer des changements radicaux, d’autant que les titulaires habituels, à l’image de Slimani, ont toujours faim et soif de revanche. Le coach doit en profiter pour ressusciter cette équipe que certains pensaient au bout du rouleau. Les Verts auront l’occasion de confirmer leur renouveau dans deux jours en affrontant la Tanzanie à Dar Es Salem. Un match difficile à l’extérieur où les camarades de Belaïli ont souvent du mal à s’imposer. «Je m’attends à un beau match dans un stade plein, avec une grosse ferveur des supporters locaux. On a hâte de jouer et de gagner ce match», dira Belmadi à propos du déplacement de son équipe en Tanzanie. Un test différent pour les Verts dans un milieu hostile. Mais c’est dans ce genre d’empoignades que l’on juge la capacité d’un groupe à rebondir.
Ali Nezlioui