C’est à la FAF qu’elle a fait le plus de dégâts, puisque le Bureau fédéral est sur le point d’imploser. Ce dimanche, le président de la commission de gouvernance de la Fédération, Rachid Gasmi, a posé sa démission, portant ainsi à sept le nombre des membres du BF ayant quitté la bâtisse de Dely Brahim.
Il ne reste plus que six à siéger au niveau de la FAF. Cependant, les textes sont clairs à ce propos, notamment la loi N° 13-05 sur le sport qui empêche le BF de statuer en cas de «vacance» de la majorité. Ce qui est le cas actuellement. Du coup, le BF ne peut plus siéger réglementairement. Il est dissous de facto. Dans ce cas, le président de la FAF doit convoquer rapidement une AG extraordinaire au cours de laquelle il doit remettre son mandat afin de permettre la tenue de l’AG élective ultérieurement. Une situation de grande crise que la FAF n’a pas connue depuis longtemps. Reste à savoir comment elle va être gérée dans les jours et les semaines à venir. Il s’agit surtout de ne pas provoquer les instances internationales notamment la Fifa. Les pouvoirs publics ne doivent en aucun cas s’immiscer directement dans les affaires du football. Il faut faire preuve de beaucoup de sagesse et de pragmatisme pour sortir de cette impasse qui était plus ou moins prévisible après la débâcle des Verts en Coupe du monde. Il faut dire que Amara Charaf-Eddine a pris la bonne décision en annonçant son départ inéluctable au lendemain de l’élimination des Verts. Mais aux dernières nouvelles, le président démissionnaire de la FAF aurait changé d’avis. Il aurait l’intention de terminer son mandat, ce qui indéniablement pourrait compliquer davantage la situation. Son échec ayant été constaté par tout le monde, il ferait mieux en effet de quitter son poste, au lieu de s’y accrocher vainement, rendant du coup sa succession difficile. Pendant tout son «règne», Amara Charaf-Eddine n’a jamais bénéficié du soutien de la grande famille du football. On sait comment il a été «parachuté» à la tête de la FAF, sans avoir au préalable une grande connaissance du milieu, ni les connaissances requises dans ce monde impitoyable. Pire, il n’avait aucune autorité sur le sélectionneur qui décidait de tout au niveau de la sélection. Charaf-Eddine était là pour exécuter le moindre désir de Djamel Belmadi.
Une relation qui n’a jamais été au beau fixe entre les deux hommes. Cela a déteint sur leurs rapports, au point que le courant ne passe plus entre eux. Maintenant que l’équipe nationale entame une nouvelle ère, il faudrait que ça démarre sur des bases saines où chacun doit assumer ses responsabilités sans empiéter sur les prérogatives de l’autre. Cela ne peut pas se faire avec l’actuel président de la FAF qui rappelle à tout le monde l’échec de la Coupe du monde. C’est pour cette raison que le changement est impératif.
Ali Nezlioui