La wilaya de Djelfa, réputée pour son activité d’élevage et leader national dans le domaine de la production des viandes rouges, œuvre à relever le défi de couvrir les besoins du marché local et national en ce produit, pour accompagner la récente décision des autorités relative au maintien de l’interdiction de l’importation des viandes rouges. Comptant un cheptel ovin estimé à près de 4 millions de têtes et assurant une production moyenne de 560 000 quintaux de viandes rouges qui couvrent 10 % de la production nationale, la wilaya constitue un atout majeur pour l’économie nationale dans la filière viandes rouges.
La décision de maintien de l’interdiction d’importation des viandes est une «opportunité pour la promotion de cette filière», ont assuré de nombreux maquignons rencontrés par l’APS dans plusieurs marchés aux bestiaux. Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné lors du Conseil ministériel tenu le 13 mars courant, le maintien de l’«interdiction stricte» de l’importation des viandes congelées et d’encourager la consommation de viandes locales. Pour les maquignons de Djelfa, cette décision est un «tournant décisif» pour les éleveurs et les consommateurs réunis, car elle «permettra de privilégier la production locale, tout en renforçant les capacités de production des acteurs de la filière», ont-ils estimé.
Des citoyens de la wilaya se sont, également, félicités de cette décision qui place les responsables en charge de la filière viandes rouges face au défi de couvrir les besoins du marché et de promouvoir, à l’occasion, l’économie locale. La wilaya de Djelfa enregistre actuellement une hausse de l’offre grâce à son important cheptel et sa grande production de viandes rouges, même en période de forte demande, à l’instar du mois de Ramadhan et des fêtes de l’Aïd El Adha. Cette performance s’explique par le grand intérêt que continuent de porter les enfants de Djelfa à l’activité d’élevage et à la sauvegarde de cette importante ressource économique, en dépit des difficultés rencontrées sur le terrain. C’est notamment le cas de L’hadj Saâd, un éleveur de la commune de Tadmit (50 km au sud de Djelfa), qui a souligné les efforts consentis par les éleveurs pour «garantir une disponibilité du produit sur le marché, en dépit des problèmes de manque de fourrages et de la sécheresse qui a touché la région ces dernières années, affectant le couvert végétal et réduisant les pâturages», a-t-il déploré. En effet, les éleveurs de la wilaya sont unanimes à considérer que le problème des fourrages est «un véritables casse-tête» pour eux, particulièrement en période de stress hydrique et d’intempéries. À ce propos, des universitaires et spécialistes en économie et en agriculture pastorale de l’université Ziane-Achour ont déjà appelé les éleveurs, à maintes reprises, à un changement de la conduite d’élevage et à l’adoption des nouveautés dans le domaine, en intégrant, suffisamment, les fourrages verts, à travers l’élargissement des périmètres irrigués, afin d’assurer des pâturages saisonniers et réduire, ainsi, la facture d’importation d’orge subventionné.
Le contrôle vétérinaire, un pilier de la protection du consommateur De son côté, l’inspection vétérinaire de la Direction des services agricoles (DSA) de Djelfa œuvre, à travers ses missions de contrôle, à protéger le consommateur et à préserver le cheptel. Elle constitue ainsi un pilier et un maillon important dans la protection du citoyen contre les risques des viandes impropres à la consommation. À ce propos, l’inspecteur vétérinaire en chef, Toufik Bouzouidja, a indiqué que «les vétérinaires sont mobilisés au niveau des abattoirs pour le contrôle du parcours et des étapes de production des viandes rouges». La mission des vétérinaires consiste en le contrôle sanitaire des ovins, tout en s’assurant qu’il ne s’agit pas de brebis, car ces dernières sont protégées par la loi interdisant leur abattage pour préserver la pérennité de la richesse, a-t-il rappelé. Outre ce contrôle préalable, les carcasses des viandes bénéficient, après abattage, d’un autre contrôle rigoureux avant leur estampillage, pour vérifier qu’elles sont propres à la consommation, au moment où les carcasses suspectes sont détruites. M. Bouzouidja qui a déploré la prolifération des abattoirs clandestins, a assuré l’engagement d’actions pour lutter contre ce phénomène, en coordination avec divers organismes dans le but, a-t-il dit «d’y mettre un terme et de préserver le cheptel, en application du décret fixant les règles relatives à l’abattage légal».
Mustapha Braia /Ag.