Ligue 1: Un huis clos qui s’éternise

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La demande formulée par la direction du CRB de recevoir l’ES Tunis, ce samedi au 5-Juillet, en présence de ses supporters, nous interpelle sur l’absence du public dans les stades notamment de la capitale et de la Kabylie depuis plus de deux ans.

«Si notre demande est acceptée, nous nous engageons à prendre toutes les dispositions nécessaires, particulièrement en matière de protocole sanitaire, pour permettre le meilleur déroulement possible de cet évènement», peut-on lire sur le communiqué publié par les dirigeants du CRB sur leur page Facebook. Pour rappel, les Belouizdadis s’apprêtent à accueillir l’Espérance de Tunis pour le compte de la deuxième journée de la phase des poules de la Ligue des champions. Après avoir bien entamé ce mini-championnat en allant récolter un précieux point de leur déplacement à Sousse, ils espèrent évidemment poursuivre sur leur lancée en comptant sur le soutien de leurs fans dont ils sont privés depuis deux ans. Il faut rappeler que depuis la propagation de  la pandémie de la Covid-19, les autorités du pays ont décrété le huis clos dans toutes les enceintes sportives du pays, avant de les rouvrir au public, cet été, à condition qu’il soit vacciné. Mais les stades d’Alger et de la Kabylie sont demeurés fermés aux supporters, pour des raisons que l’on ignore. Du coup, les clubs d’Alger et ceux de la Kabylie continuent de recevoir leurs adversaires des stades tristement vides. Un état de fait qui perdure sans que l’on sache quand le huis clos va enfin être levé, surtout que la situation sanitaire s’est nettement améliorée ces derniers temps.

Elle ne nécessite pas en tout cas, ces mesures draconiennes. D’autant que pratiquement tous les pays, où le virus continue pourtant de circuler, ont levé ces restrictions. Déjà en temps normal, le niveau du championnat de la Ligue 1 laisse beaucoup à désirer, si on lui ajoute le huis clos indéfiniment, on est sûr de lui porter le coup de grâce. Si ce n’est pas déjà fait. C’est ce qui explique en grande partie l’indifférence dans laquelle se déroule la compétition. Une situation frustrante et pénalisante pour le supporter, mais aussi pour les clubs et les joueurs. Sans la présence du public sur les gradins, le football perd beaucoup de charme. On est en train de le constater chaque semaine à travers ces stades lugubres sonnant affreusement creux. Le championnat est avant tout un spectacle et non pas une tâche à expédier dans n’importe quelle condition. Ce qui est malheureusement le cas actuellement. Il est primordial de lui accorder un peu de considération et de respect. Ces contraintes exagérées ne permettent pas à nos équipes d’évoluer. Cela déteint inéluctablement sur leur niveau en général, ce qui explique quelque part le désir grandissant des joueurs locaux de quitter la Ligue 1 pour aller jouer sous d’autres cieux plus cléments et plus attractifs.  Il est bien de penser à la santé de la population en prenant les mesures adéquates afin de diminuer au minimum les cas de contamination, mais il faudra aussi se montrer souple, quand la situation le permet. Le football a besoin du public pour vivre et le public exige qu’on lui rende «son» championnat.

Ali Nezlioui