La double confrontation contre le Cameroun, qualificatif au Mondial se profile à l’horizon. C’est le rendez-vous le plus important pour les Verts en ce début d’année, après la grande désillusion en Coupe d’Afrique des nations.
L’échec cuisant à Douala, où les poulains de Djamel Belmadi ont été éliminés dès le premier tour en se classant étonnamment à la dernière place de leur groupe, pousse de nombreux observateurs à se demander s’il ne faut pas apporter du sang neuf à la sélection. Il est vrai que certains joueurs n’ont pas été à la hauteur de leur réputation durant la CAN. Mais avant d’être individuel, le fiasco au Cameroun était avant tout collectif. L’équipe est, en effet, passée complètement à côté de son sujet. Rien n’a marché comme d’habitude au point où les camarades de Mahrez ont balbutié leur football ayant perdu leur partition quelque part avant le début de la compétition, sans jamais la retrouver. A-t-elle été égarée durant le stage à Doha, ou bien à cause de la pandémie de la Covid-19 ? Il est probable aussi que les Algériens, grisés par la belle victoire en Coupe arabe des nations, n’ont pas eu le temps nécessaire pour digérer ce succès historique et passer à autre chose. Les deux événements étaient très rapprochés dans le temps. Certes, les Verts n’ont pas disputé les deux compétitions avec le même effectif, mais certains cadres de l’équipe comme Belaïli, Bounedjah, M’Bolhi, Benlamri ou encore Brahimi ont été très sollicités durant cette période. Ce qui explique probablement leur mauvais rendement durant la CAN. Est-ce une erreur stratégique de la part du staff technique? Il se peut que ce soit le cas, mais pouvait-il faire autrement sachant que la Coupe arabe est devenue une compétition de prestige qu’il ne fallait pas rater. Belmadi n’a pas jugé bon de préserver ces joueurs pensant que la présence de leurs coéquipiers évoluant en Europe à la CAN allait leur permettre de vite récupérer et retrouver rapidement leurs forces. En débarquant à Douala avec leur série d’invincibilité de 35 matchs sans défaite, les Algériens se voyaient assurément trop beaux. Trop beaux en tout cas pour tomber dès le premier tour dans un groupe composé entre autres de la Sierra Léone et de la Guinée Equatoriale. Cette élimination précoce qui a fait beaucoup de mal aux Verts est une belle leçon pour la suite. Elle interpelle tout le monde, mais faut-il pour autant déstructurer l’équipe en appelant de nouveaux joueurs en sélection ? On voit ces derniers temps de nouveaux noms fleurir sur les sites spécialisés et sur les réseaux sociaux pour venir renforcer les rangs de l’équipe nationale. Mais est-ce vraiment le moment de renouveler le groupe ? On ne pense pas que ce soit l’avis de Djamel Belmadi qui a toujours privilégié la stabilité au sein de son groupe. Si changement il y aura, cela ne concerne que deux ou trois éléments qui feront leur retour en sélection. Il n’y aura en revanche pas de nouveaux joueurs qui rejoindront les Verts en cette période délicate. C’est du moins ce qu’on suppose sachant que l’arrivée de nouveaux capés perturbera le groupe plus qu’elle ne lui sera utile. En somme, l’équipe nationale a plus besoin de remobilisation et de confiance pour retrouver son état d’esprit qu’elle a perdu au Cameroun. C’est le plus important.
Ali Nezlioui
