Il était écrit quelque part que la CAN au Cameroun ne sera pas algérienne. Les étoiles se sont alignées contre les Verts devenus subitement impuissants et inefficaces. Personne, même les spécialistes les plus avertis, ne s’attendait à leur sortie prématurée de la compétition.
Mais, le football peut parfois réserver des surprises ahurissantes, c’est ce qui fait d’ailleurs sa particularité. Il n’a jamais été une science exacte.La bande de Djamel Belmadi est ainsi sortie de la CAN sans gloire, n’ayant pas pu conserver son trophée. C’est aussi l’une des plus faibles participations algériennes à la CAN avec un seul point récolté et un seul but inscrit, au moment où l’équipe nationale restait sur 35 matchs sans défaite. Le paradoxe reste entier. C’est la malédiction du détenteur qui s’est abattue sur les Verts. Il reste maintenant à analyser cet échec retentissant dans la sérénité et le calme en dépassionnant le débat, car il ne faut surtout pas jeter le bébé avec l’eau du bain. On n’efface pas trois ans de réussite d’un trait, même si Mahrez et ses camarades ont passé complètement à côté de leur CAN. Chacun doit assumer sa part de responsabilité dans ce fiasco inattendu tout en essayant d’en tirer les enseignements nécessaires pour l’avenir. D’autant qu’une échéance très importante attend l’équipe dans quelques semaines, celle des barrages qualificatifs au Mondial qatari, dont le tirage au sort aura lieu aujourd’hui. Il faut savoir remobiliser le groupe, une tâche qui incombe en premier lieu au staff technique. Le coach national n’a jamais connu une telle déconvenue depuis qu’il a pris en main les Verts. Il doit néanmoins s’adapter à une situation nouvelle et revoir quelque peu sa copie, tout en s’appuyant sur ses acquis et ses points forts qui n’ont pas disparu avec la désillusion de la CAN. Le football de haut niveau est ainsi fait, on ne peut pas toujours gagner. C’est pratiquement la seule constante dans ce milieu fait de haut et de bas.Pour l’équipe nationale, il ne s’agit pas de tout effacer pour recommencer à zéro, ou de limoger le staff technique. Il faut juste analyser ce qui n’a pas marché au Cameroun, pour repartir de plus belle, surtout que personne ne doute des qualités du groupe, ni de celles du coach. « On est déjà sur un acquis et des bases. L’erreur c’est de rester sur ces deux matches et de se dire qu’il faut tout changer et tout revoir. Certes, il y a des choses à revoir quand on n’arrive même pas à marquer. Il y a effectivement des choses qui n’ont pas marché dans ce tournoi. Il va falloir analyser, mais pas tout remettre en question », dira à ce propos le coach national avant d’ajouter : «Je vais me remettre au travail dès demain, me remettre en question et analyser les choses. Cela ne veut pas dire que je vais tout remettre en cause, il y a des choses qui marchent bien depuis trois ans ». C’est en tout cas la posture à prendre après un tel échec qui ne doit aucunement impacter l’avenir de la sélection nationale dont le principal objectif, faut-il le rappeler, reste la qualification à la Coupe du monde.La vie continue, celle de l’équipe nationale aussi. Elle doit rebondir au plus vite. Certes, il y a une crise de résultats, mais le groupe reste soudé. Belmadi, pour sa part, a toujours la confiance et le soutien de pratiquement tout le monde Rien n’a changé de ce côté. C’est le plus important.
Ali Nezlioui