Coupe arabe: Rien n’arrête les Verts

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On se souviendra longtemps de ce sacre arabe arraché à la force du jarret par la bande de Madjid Bougherra. Une consécration amplement méritée qui ne souffre aucune contestation obtenue grâce à du sacrifice, de l’abnégation et de la solidarité.

Rarement une équipe a fait montre d’autant de volonté et de résilience face à l’adversité. On ne peut pas dire que les Verts, même s’il ne s’agit pas de l’équipe A, ont remporté une victoire à la Pyrrhus. Ils ont battu les meilleures équipes arabes présentes au tournoi. Du Maroc à la Tunisie en passant par le Qatar, les Algériens n’ont pas été vraiment gâtés par le tirage au sort. En dépit de la difficulté de la tâche, ils se sont surpassés pour éclabousser de leur talent la compétition jusqu’au bout. Ils ont obtenu la reconnaissance et l’admiration du monde arabe, finissants premiers sur toute la ligne. Ils ont en effet raflé tous les prix, celui du Meilleur joueur du tournoi pour Brahimi, de Meilleur gardien pour M’Bolhi et sans doute du Meilleur but de la compétition pour le sublime Youcef Belaïli qui aurait pu également être élu Meilleur jour du tournoi sans que l’on trouve à redire. Avec une équipe inédite et sans leurs internationaux évoluant en Europe, les Algériens ont dominé des adversaires coriaces, plus rodés et plus habitués à jouer ensemble. Profitant de la dynamique des victoires des Verts, les joueurs appelés par Bougherra ont été au rendez-vous. La réserve, on peut l’appeler ainsi, a démontré que l’on peut compter sur elle. Est-ce à dire que les Verts peuvent avoir deux équipes performantes au plus haut niveau ? Beaucoup le pensent et pas seulement les Algériens. Après la Coupe d’Afrique, l’équipe nationale remporte haut la main la Coupe arabe avec deux effectifs complètement différents. Rares sont les joueurs algériens privilégiés ayant remporté les deux trophées. C’est dire la richesse du réservoir algérien dans lequel les sélectionneurs peuvent puiser indéfiniment. Pour rappel, l’équipe de Bougherra a perdu, ces derniers mois, quelques éléments de valeur partis monnayer leur talent en Europe, à l’image de Zorgane, Ammoura, Ghacha ou encore Kadri sur lesquels le coach ne pouvait plus compter. Des joueurs qui auraient pu apporter un plus à l’équipe, mais leur départ n’a nullement perturbé le groupe ou diminué sa valeur. «Abondance de bien ne nuit jamais», jamais ce dicton n’a été aussi vrai pour l’équipe nationale. Grâce à cette richesse inouïe, les Verts vivent une époque formidable ponctuée par deux succès retentissants. Mais l’aventure est loin d’être terminée. Dans quelques semaines, l’équipe nationale aura rendez-vous avec la CAN. Un trophée que les protégés de Djamel Belmadi voudront conserver pour marquer un peu plus l’histoire. Le sélectionneur aura l’embarras du choix pour composer son effectif. Belmadi a sûrement pris des notes. Des joueurs comme Brahimi, Bendebka ou encore Chetti pourraient être promus chez les A, au vu de leur excellente prestation lors de la Coupe arabe. Ils viendront se joindre à la légion «européenne» qui ronge son frein en attendant le grand rendez-vous africain. Une compétition où l’Algérie sera attendue de pied ferme par tous ses adversaires. Mais peuvent-ils faire descendre les Verts de leur piédestal ? Rien n’est moins sûr, surtout si nos joueurs gardent leur état d’esprit intact.

Ali Nezlioui