L’asthme pourrait protéger des tumeurs cérébrales

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Une découverte majeure qui pourrait un jour aboutir à un traitement. Il y a plus d’une décennie, des neurologues américains ont fait une étrange découverte : les asthmatiques semblent développer moins de tumeurs cérébrales que le reste de la population.

 Aujourd’hui, des chercheurs de la Washington University School of Medecine de St. Louis, aux États-Unis, viennent peut-être de comprendre pourquoi. Ces scientifiques ont découvert le comportement particulier de cellules immunitaires, appelées lymphocytes T, au moment de l’inflammation des poumons des personnes asthmatiques. Pour comprendre le rôle de ce lymphocyte, également appelé cellule T, les membres de l’étude ont réalisé plusieurs expériences sur des souris. Les scientifiques ont ainsi commencé par modifier génétiquement un groupe de souris afin qu’elles soient sujettes aux tumeurs du nerf optique. Ensuite, ils ont rendu asthmatique une partie de leurs portées, alors âgées de 4 à 6 semaines. Résultat, trois à six mois après, les souris souffrant d’asthme ne présentaient pas de signe de tumeurs cérébrales, contrairement aux souris non asthmatiques, rapporte Science Alert. C’est là que les cellules T entrent en jeu. Grâce à des examens plus approfondis, les scientifiques ont remarqué qu’au moment où les souris commençaient à développer de l’asthme, les cellules T s’étaient mises à sécréter une protéine appelée décorine. Cette protéine, connue pour abîmer les voies aériennes, n’aurait pas que des effets néfastes: elle permettrait également de bloquer l’activation de cellules sentinelles appelées microglie, associées à la croissance de tumeurs cancéreuses. Ainsi, dans les expériences des chercheurs, les rongeurs asthmatiques présentaient bien plus de décorine dans leurs cellules T, leurs ganglions lymphatiques, leur rate et surtout dans leur nerf optique que les souris non asthmatiques, ajoute le média scientifique. Que faut-il en conclure ? Les membres de l’équipe qui a mené cette étude suggèrent donc que cette protéine dérivée des lymphocytes T est à double tranchant : d’un côté, elle est néfaste pour les poumons; de l’autre, elle pourrait sensiblement empêcher l’apparition de tumeurs au cerveau. À l’avenir, les chercheurs espèrent mettre au point un traitement avec de la décorine contre ces tumeurs, sans pour autant qu’il rende asthmatiques les patients.