14e atelier de la Ligue des Oulémas, prêcheurs et imams du Sahel: Début des travaux à Abuja

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Les travaux du 14e atelier de la Ligue des Oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS) ont débuté, lundi, dans la capitale nigériane Abuja, un atelier qui portera sur «le rôle des Oulémas dans la lutte contre l’extrémisme, le terrorisme et le crime organisé dans la région du Sahel».

Présidant la cérémonie d’ouverture de cet atelier, le président de la LOPIS, Abkar Oualar Madou, a affirmé que son instance avait œuvré, depuis sa création en 2013, à s’adapter aux efforts des autorités des pays du Sahel visant la lutte contre les phénomènes de la radicalisation et de l’extrémisme violent en leur préconisant des solutions efficaces et en protégeant leurs jeunes contre les idées de ceux qui déforment les textes de la Chari’a islamique en vue de justifier leurs vocations et leurs actes d’extrémisme. Organisés au niveau des pays du Sahel, ces ateliers comptent parmi les mécanismes les plus importants pour la proposition et la rénovation des approches visant à lutter contre cet extrémisme et à former les imams et les prêcheurs dans ce domaine. M. Oualar a relevé, à ce titre, l’importance de la conjugaison des efforts de l’ensemble des pays du Sahel, à leur tête les Oulémas, à l’effet de corriger l’image que l’on colle à l’Islam et aux musulmans, estimant que la lutte contre ces phénomènes relevait de la mission des Oulémas. De son côté, le Secrétaire général de la ligue, Lekhemissi Bezzaz a relevé l’impératif de lutter contre l’extrémisme violent et le terrorisme qui se veulent des phénomènes transfrontaliers nécessitant «la mobilisation de toutes les ressources dont disposent les pays du Sahel, car chevauchant avec le crime organisé». Il a rappelé à ce titre les dégâts causés par l’alliance entre le terrorisme et le crime organisé dans les pays du Sahel, d’autant que ses auteurs exploitent la géographie de la région et les slogans religieux, d’une part, et la quête de l’argent et l’intimidation des populations locales d’autre part. Devant cette situation complexe, les pays du Sahel sont appelés à faire face à ce danger qui «menace leurs entités et leur avenir», à travers plusieurs facteurs, notamment l’adoption d’une approche globale basée sur les potentialités intellectuelles, politiques, sociales et sécuritaires de chaque Etats de la région», en tenant compte de «la nécessité de prendre sérieusement en charge les problèmes internes». Le SG de la Ligue a insisté, dans ce sens, sur le rôle des médias, d’autant que «plusieurs rapports confirment qu’un nombre important de jeunes enrôlés par les organisations terroristes sont des victimes de la désinformation cybernétique et du monde virtuel». Ainsi, il a préconisé «d’apporter le soutien nécessaire aux Oulémas modérés soucieux de transmettre le message du juste milieu, valeur intrinsèque de l’Islam» et de réviser périodiquement les approches s’inscrivant dans le cadre de la lutte contre ces fléaux pour «évaluer les points forts et les points faibles».

La lutte contre le terrorisme et le crime organisé passe par la conjugaison des efforts de tous les pays du Sahel Le coordonnateur par intérim de l’Unité de Fusion et de Liaison des pays du Sahel (UFL) a estimé que la participation à cet atelier «traduit la volonté et l’attachement à la consolidation des efforts communs pour relever les grands défis à venir, au service de la paix, de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité de la région du Sahel». L’organisation de cet atelier intervient dans un contexte complexe dans la région du Sahel, qui «connaît une croissance alarmante des activités des groupes terroristes armés, malgré les efforts déployés depuis des décennies par les acteurs régionaux et leurs partenaires dans le but de lutter contre le terrorisme et le crime organisé», rappelle-t-il. La menace terroriste est devenue «une préoccupation majeure, notamment avec sa complexité croissante», qui l’a rendue «plus nuisible aux pays du Sahel, malgré les succès opérationnels obtenus sur le terrain». Tout cela nécessite des efforts concertés de la part de ces pays, avec «la coordination de leurs stratégies en la matière», en s’appuyant sur une «approche plus large et globale afin de cibler les racines de ces phénomènes et mettre fin à leurs séquelles désastreuses» et ce, à travers «la promotion d’une culture de paix, de dialogue, de coexistence et de réconciliation». À cet égard, le rôle des Oulémas est «d’une importance particulière», vu les dimensions de ces phénomènes dans la région du Sahel, a-t-il souligné, ajoutant que la catégorie des Oulémas pourrait jouer un rôle axial dans la lutte contre ces fléaux, en luttant contre les faux concepts sur l’Islam, utilisés par les groupes terroristes pour justifier leur actes tout en optant pour un Islam modéré qui appelle à la fraternité et à la tolérance. Créé en 2013, la Lopis compte des imams, prêcheurs et Oulémas de 11 pays membres, en l’occurrence les huit pays membres permanents de l’UFL (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mauritanie, Mali, Niger, Nigeria et Tchad), et de trois pays observateurs dans ladite Unité (Guinée, Sénégal et Côte d’Ivoire).

R. N.