EN de handball: Un forfait et des interrogations

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Pas de CAN pour l’équipe nationale handball, que le Maroc doit abriter du 13 au 23 janvier 2022. L’information est tombée comme un couperet, même si elle était prévisible, car la compétition continentale devrait se dérouler à Laâyoune et Guelmim dans les territoires occupés du Sahara occidental.

Le choix de ces deux villes par les organisateurs marocains est tout sauf anodin. On savait depuis longtemps que nos voisins préparaient leur coup pour montrer au monde entier que le Sahara occidental est une partie intégrante du territoire marocain. Aucun dirigeant au niveau de la CAHB ne s’est opposé à ce choix tendancieux des Marocains qui a contraint l’Algérie, l’une des meilleures nations africaines de la discipline, à déclarer forfait. En effet, l’Algérie ne pouvait bafouer ses principes pour aller disputer la CAN au Sahara occidental. Elle aurait pu jouer de ses relations et faire du lobbying pour changer le lieu de la compétition.

Malheureusement, elle n’a quasiment plus de représentants influents au niveau de la CAHB capables d’infléchir le choix des Marocains. La politique de la chaise vide a laissé le champ libre à ses «ennemis» pour occuper la place et affaiblir considérablement la position du pays sur la scène internationale. D’ailleurs, le retrait de l’Algérie ne semble pas déranger les dirigeants de la Confédération africaine de handball. C’est presque un non-événement pour eux. Est-ce à dire que l’Algérie n’a plus la place qui devait être la sienne au sein de la CAHB? Quand on voit comment a été gérée la Fédération de handball, ces dernières années, l’on comprend dès lors, pourquoi elle n’a plus le poids au niveau africain. D’ailleurs, son président Habib Labane est suspendu «temporairement» depuis le 5 septembre par le ministère de la Jeunesse et des Sports «en raison de manquements dans la gestion du mandat 2017-2020». Autant dire que les responsables  de la petite balle chez nous, ont d’autres chats à fouetter que de s’occuper du dossier de la CAN. Le grand perdant dans l’affaire, comme c’est souvent le cas, est bien évidemment l’équipe nationale qui perd une occasion de se qualifier au prochain championnat du monde de la discipline. C’est en somme une génération sacrifiée. C’est d’ailleurs, la première fois que le sept algérien renonce à la compétition continentale pour des considérations extra sportives. Déjà que la discipline traverse des moments difficiles. Le niveau du handball, d’une manière générale, ne cesse de régresser chez nous. Le forfait à la prochaine CAN ne va évidemment pas arranger les choses.  Il est triste et navrant qu’une discipline aussi forte qui a tellement apporté de la joie au pays, soit malmenée par des dirigeants indignes qui ne la méritent pas.

Ali Nezlioui