Covid-19: Saidal appelé à devenir un producteur régional du CoronaVac

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Le groupe pharmaceutique public Saidal, qui produira, à partir de demain, à Constantine, le vaccin anti-Covid-19 de la firme chinoise Sinovac, sous le nom commercial de CoronaVac, est appelé à devenir un producteur régional de ce vaccin, a indiqué une responsable du ministère de l’Industrie pharmaceutique.

«Le chinois Sinovac étant agréablement surpris par la maîtrise du process de fabrication par Saidal et de ses capacités de production est favorable pour que l’Algérie devienne un producteur régional de son vaccin», a indiqué la directrice de la production, de la promotion de l’exportation et de la recherche au niveau du ministère, Dr Nadia Bouabdallah. Selon cette responsable, également coordinatrice du Comité intersectoriel de suivi du projet de production du vaccin anti-Covid-19 en Algérie, les bienfaits de ce partenariat sont énormes : le transfert de technologie, des économies de devises, l’assurance de la disponibilité du vaccin et pouvoir couvrir la demande nationale mais aussi des perspectives d’exportation. Mme  Bouabdallah a surtout mis l’accent sur le fait que ce partenariat permettra de «redorer le blason de Saidal et de mettre en confiance les partenaires avec lesquels elle est en négociations, tout en renforçant l’engagement de ceux qui travaillent déjà avec le groupe». D’autant plus que «Saidal (pour ce qui est de la production du vaccin) a réussi à franchir avec succès des étapes dans lesquelles d’autres partenaires de Sinovac ont échoué pour des raisons techniques», s’est-elle réjouie. Ainsi, à travers la concrétisation de ce projet, et dans des «délais records», l’Algérie fera son premier pas dans une «nouvelle ère» de l’industrie de fabrication des vaccins qu’elle produit timidement jusqu’à présent. Dès demain,  Saidal lancera les «lots de validation», consistant en trois lots de fabrication qui seront contrôlés sur la totalité des paramètres et se verront attribuer une durée de validité et d’étude de stabilité plafonnée à trois mois, avant qu’ils n’obtiennent, ainsi que pour les autres lots qui suivront, le quitus pour leur mise sur le marché, a expliqué la même responsable.

Saidal projette de produire le vaccin en full process

Dans un premier temps, il sera question pour Saidal de faire du fill and finish (répartition aseptique) du bulk dans des flacons. Ensuite, elle compte arriver à une intégration totale, à savoir le full process (production complète du vaccin), une étape qui sera atteinte de «la manière la plus sécurisée possible», selon Dr  Bouabdallah. Sur le choix du vaccin chinois, elle a expliqué que sa technologie a joué un rôle dans ce choix, puisque le CoronaVac est «un vaccin classique avec un virus inactivé», une technologie que les Algériens connaissent et «dont l’efficacité est connue, reconnue et prouvée». Quant à la réticence de certains citoyens par rapport à l’efficacité du vaccin de Sinovac, notamment en raison de sa non-homologation par l’Agence européenne de médicament (EMA), la responsable a avancé que le CoronaVac «sera certainement homologué en Europe, pour des considérations touristiques et politiques qui imposent son acceptation». À ce jour, neuf pays, faisant partie de l’Union européenne ou de l’espace Schengen, acceptent le vaccin de Sinovac comme preuve de vaccination valide. La semaine passée, la France a publié un nouveau décret qui reconnaît, pour l’accès à son territoire, tous les vaccins homologués par l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), dont celui de Sinovac, en imposant juste certaines conditions complémentaires.

La production nationale de médicaments dépassera cette année les 2,5 milliards d’euros

Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, a affirmé que la production nationale de médicaments dépassera cette année les 2,5 milliards d’euros, précisant que près de 60 nouvelles lignes de production ont été mises en place en 2021. S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale, M. Benbahmed a indiqué que la production nationale de médicaments devra dépasser cette année la valeur de 2,5 milliards d’euros, ce qui permettra, selon lui, de réduire la facture d’importation à près de 1,2 milliard d’euros pour l’année 2021.  «Trois médicaments sur quatre sont désormais fabriqués en Algérie. En valeur, cette industrie locale représente 66% et en volume elle a atteint les 76%». Selon M. Benbahmed, près de 60 nouvelles lignes de production ont été mises en place cette année en Algérie, ce qui est, a-t-il estimé, «considérable». Grâce à ces investissements, le pays a pu limiter l’importation aux médicaments essentiels qui ne sont pas encore produits localement. Ainsi, la facture d’importation de médicaments «ne dépassera pas les 1,2 milliard d’euros en 2021, en tenant compte des programmes d’autorisations accordés aux opérateurs pharmaceutiques». La facture d’importation va baisser de près de 500 millions d’euros par rapport à l’année 2020, tout en affirmant que cette baisse ne se fera pas au détriment de la disponibilité des médicaments. Abordant la question de la production d’oxygène, le ministre de l’Industrie pharmaceutique a assuré que la production passera de 500 000 litres à 800 000 litres d’ici la fin de l’année, notamment après l’entrée de deux nouvelles unités à Arzew et à Ouargla. «Nous serons de très loin un des premiers producteurs d’oxygène de la région. Au fur et à mesure, nous sommes en train de répondre à l’ensemble des défis pour assurer notre souveraineté sanitaire. L’Algérie se dote de tous les moyens pour protéger sa population. A travers cette protection et ces moyens, le pays va renforcer sa production nationale et son économie», a-t-il fait savoir. Dans ce contexte, M. Benbahmed a annoncé l’installation, début octobre prochain, d’un comité scientifique chargé des médicaments essentiels qui devra prendre en charge la question de l’autorisation de nouvelles molécules «en tenant compte de l’intérêt de ces traitements pour l’économie nationale».  «Ce comité est fondamentalement important pour tracer la stratégie nationale de développement de la production nationale», a-t-il soutenu, tout en annonçant que le ministère travaille actuellement sur l’élaboration de programmes prévisionnels d’exportation dans la région et le continent africain.

«L’Algérie projette l’exportation du vaccin CoronaVac vers les pays africains», selon  Benbahmed

L’Algérie compte se projeter dans l’exportation vers l’Afrique du vaccin anti-Covid CoronaVac, dont les premiers lots sortiront ce mercredi de l’unité de production de Constantine du groupe pharmaceutique Saidal, a indiqué hier le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed.S’exprimant sur les ondes de la Radio nationale, M. Benbahmed a indiqué que l’Algérie «va se projeter dans l’exportation du CoronaVac dans le cadre de l’initiative Africa-Vac en vue de répondre aux besoins des pays africains». Dans ce contexte, il a annoncé la visite officielle en Algérie d’une délégation de l’Agence de santé spécialisée de l’Union africaine (Le CDC Afrique), prévue du 13 au 18 octobre prochain, précisant que «cette agence africaine dispose de moyens considérables pour acheter le vaccin algérien». «Nous avons les possibilités d’être une plateforme africaine de fil end finish avec une capacité de production de 200 millions de doses par an», a-t-il ajouté, tout en mentionnant que «le groupe Saidal est le seul producteur africain à avoir obtenu la licence de production du Coronavac». «Il ne s’agit pas d’un générique. La société chinoise Sinovac a donné son nom au groupe Saidal pour l’utiliser. L’Algérie fait partie désormais du club des pays producteurs du vaccin anti-Covid. C’est une première, sachant que ce vaccin n’a qu’une année d’existence», a-t-il également fait savoir. S’agissant des capacités de production, le ministre de l’Industrie pharmaceutique a assuré que la seule ligne de fabrication dont dispose Saidal au niveau de l’usine de Constantine est en mesure d’assurer les besoins du pays et de répondre à ceux des pays africains. Les capacités de production sont évaluées à 320 000 doses jours, soit 8 millions par mois, sur un shift de 8 heures et le passage à un rythme de production avec deux shifts permettra, selon M. Benbahmed, d’atteindre une production de 16 millions par mois, soit près de 200 millions par an. Assurant ce que le projet avait abouti en moins de 4 mois, le ministre de l’Industrie pharmaceutique a souligné que la production du vaccin au niveau de cette unité permettra à l’Algérie de se substituer à l’importation et de répondre aux plans de vaccination nationale estimée à près de 65 millions vaccins entre la fin de l’année 2021 et l’année 2022. Concernant le projet de production du vaccin russe Spoutnik V en Algérie, le ministre de l’Industrie pharmaceutique a assuré que les négociations sont «toujours en cours» avec la partie russe, assurant que «le projet n’est pas abandonné».

Enfin voici la fiche technique de ce nouveau produit:

– Nom du produit : Vaccin anti Covid-19 CoronaVac

– Forme galénique : suspension injectable

– Partenaire : Sinovac (Chine)

-Conditionnement : étui à carton contenant 25 flacons de 5ml «10 doses/flacon de 0,5ml 600 US/dose»

– Capacité de production : 8 000 000 de doses

– Quantités prévisionnelles : 5 000 000 doses à partir de janvier 2022

  96 000 000 doses d’ici fin 2022 en 1 shift/ 200 millions de doses par an en 2 shifts

– Durée de réalisation : 2 mois (depuis la signature du contrat)

– Effectif : 147 employés

– Démarrage de la production : 29 septembre 2021

– Montant de l’investissement : 10,404 milliards de dinars

– Chiffre d’affaires prévisionnel : 56,512 milliards de dinars 

Synthèse Yasmine D. /Ag.