Météorologie: L’Algérie enregistre 12 nouveaux records de température en août dernier

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Douze nouveaux records nationaux de température, allant de 44 °C à 48 °C degrés, ont été relevés durant la période du 9 au 15 août dernier, `sur le nord du pays, a indiqué l’Office national de la météorologie (ONM).

«Pour l’année 2021, une vague de chaleur intense a intéressé pendant une semaine le nord de l’Algérie durant la période du 9 au 15 août où l’on a enregistré 12 nouveaux records nationaux de température maximale», a indiqué Salah Sahabi-Abed, directeur de l’Exploitation météorologique et de la Climatologie à l’ONM. Il a précisé que ces nouveaux records ont concerné El Tarf avec + 49.1 degrés Celsius, Béjaïa (+ 48.4), Chlef (+ 48.0), Relizane (+ 47.8), Guelma (+ 47.7), Tizi-Ouzou (+ 47.4), Annaba (+ 47.0), Miliana (+ 46.8), Maghnia (+ 46.1), Mascara (+ 45.8), Sidi Bel-Abbès (+ 45.6) et Saïda (+ 44.1 °C).

Il a fait savoir que «la vague de chaleur observée cette année a plutôt intéressé les wilayas du Nord de l’Algérie, contrairement à l’année 2018 où elle a concernée les wilayas du Sud», considérant ce phénomène comme «l’une des caractéristiques du dérèglement climatique dont les effets demeurent parfois imprévus». Sahabi-Abed, également expert de l’Organisation mondiale de la météorologie, et membre de la Commission de la météo, du climat, de l’eau, et des services et applications environnementaux associés (SERCOM), a rappelé que «le réseau d’observation de l’ONM a enregistré durant la seule période du 5 au 6 juillet 2018 cinq nouveaux records de température maximale absolue relevées sur cinq wilayas». Il a indiqué que, durant cette période, il a été enregistré + 49.7 °C à El Oued, + 49.5 °C à Touggourt, + 47.4 °C à Ghardaïa et + 44.8 °C à Béchar, et + 51.3 °C à Ouargla qui est «un record pour l’Algérie et pour tout le continent africain». L’expert a, cependant, souligné que «la dernière décennie (2011-2019) a été nettement plus chaude, où les températures minimales et maximales annuelles ont été en moyenne plus chaudes que celles des normales des deux périodes 1961-1990 et 1981-2010 et ce, sur la majeure partie du pays».

Nécessité d’un système de vigie sanitaire adapté pour la chaleur extrême

Concernant les projections futures du climat sur l’Algérie, Sahabi-Abed a indiqué qu’«elles montrent que les saisons chaudes continueront à s’étendre au-delà des périodes estivales au cours des prochaines années et la gestion des vagues de chaleur sera par conséquent de plus en plus complexe», mettant, à cet égard, l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre «un système de vigie sanitaire adapté pour la chaleur extrême et répondant aux défis changeants du climat». Il a ajouté, dans le même contexte, que «les services sanitaires vont devoir coordonner avec les services météorologiques pour la mise en place de ce système aussitôt que possible». Abordant les évènements climatiques et météorologiques extrêmes, comme les fortes précipitations, le vent fort, les orages, la canicule, les vagues de froid et le vent de sable et les neiges et verglas, l’expert a indiqué que ces derniers «interagissent avec les personnes vulnérables et exposées». «Ces risques seront diversifiés et seront, notamment posés pour la société en raison de leurs impacts sur la santé, la sécurité alimentaire et l’eau, l’économie, la biodiversité et l’écosystème», a-t-il expliqué, relevant, à cet effet, que «les décideurs sont appelés plus que jamais à prendre des mesures adéquates pour non seulement réduire les effets négatifs de ce changement climatique, mais également de développer des stratégies pour y faire face».

Implication de la société civile, des associations et des acteurs locaux

«Anticiper les catastrophes et développer la culture des risques climatiques et météorologiques au sein des pouvoirs publics et les populations devront faire l’objet d’un plan stratégique à mettre en œuvre en urgence», a-t-il préconisé, en soulignant le «rôle important» des élus et les autorités locales à jouer dans le «proche avenir» afin d’atténuer les effets négatifs du changement climatique. «Avec la recrudescence des risques d’inondations, de départs de feux de forêt, la sécheresse, la rareté de l’eau et les vagues de chaleur de grande envergure, la mission des responsables locaux ne se limitera par conséquent plus à la gestion des affaires courantes des populations», a fait savoir Sahabi-Abed. Il a estimé, à ce propos, que «la nécessité de disposer des compétences adéquates pour mettre en œuvre les moyens et les structures nécessaires pour anticiper la menace, ainsi que le savoir-faire dans la gestion des catastrophes de grande ampleur, constitueront un défi majeur pour nos futurs responsables locaux», insistant  sur «la nécessité d’investir dans la formation de ces derniers dans la gestion des crises météorologiques et climatiques». Pour pallier au problème des catastrophes naturelles météorologiques, l’expert recommande, notamment, de «mettre en place des systèmes d’alertes précoces conçus de manière à pouvoir apporter une réponse appropriée au sein de la population exposée, intégrant toutes les composantes de la société», ainsi que «l’implication de la société civile, des associations et des acteurs locaux pour une gestion plus efficace de l’alerte et de l’information de crise lors des catastrophes météorologiques».