La Russie prévoit d’envoyer deux cargaisons transportant 60 000 tonnes de blé russe en Algérie en septembre prochain. L’opération sera effectuée dans le cadre d’un appel d’offres lancé par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) la semaine dernière, dans lequel il a été convenu d’acheter jusqu’à 290 000 tonnes de farine de blé.
Si on exclut la précédente cargaison importée en juin dernier, qui est estimée à 28 500 tonnes, la prochaine expédition sera considérée comme la plus importante quantité de blé russe exportée vers l’Algérie depuis plus de quatre ans. Les attentes des opérateurs ont fait référence à la possibilité d’obtenir cette quantité de blé dans le cadre du dernier appel d’offres, en provenance de l’Allemagne, la Pologne et des pays baltes, y compris le blé russe qui faisait partie de la demande. Pour rappel, le blé russe n’a pas pu entrer sur le marché algérien, en raison de sa non-conformité avec le cahier des charges fixé par l’OAIC, mais l’assouplissement de ces conditions, en octobre 2020, a donné aux Russes l’opportunité de participer aux appels d’offres organisés par cet organe périodiquement pour l’acquisition de cette substance vitale, où il est devenu possible de proposer du blé de la mer Noire, malgré qu’il contient un pourcentage élevé en protéines. Il est utile de signaler que la Russie est le premier exportateur mondial de blé et s’efforce depuis des années de pénétrer le marché algérien, généralement dominé par le blé français. Au cours des derniers mois, l’Algérie a été secouée par le scandale du blé avarié importé de Lituanie, cela a conduit le ministère de l’Agriculture à prendre des mesures judiciaires contre les fournisseurs qui ont été à l’origine des expéditions de blé avarié, tout en insistant sur la nécessité d’une sélection rigoureuse des opérateurs étrangers qui fournissent du blé à notre pays. En outre, l’Algérie n’a pas encore atteint l’autosuffisance en blé, dont le marché local a grand besoin. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhamid Hamdani, a récemment admis qu’il existe un retard dans la production de blé, et que sa facture d’importation est toujours élevée, dépassant 1,5 milliard de dollars par an. En sus, la production céréalière de la campagne moisson-battage 2020-2021 devra enregistrer une baisse en raison des facteurs météorologiques, à savoir le déficit pluviométrique, dans ce contexte, le directeur général de l’Institut technique des grandes cultures (ITGC), Mohamed El-Hadi Sakhri, a fait savoir que comparativement au rendement réalisé lors de la saison précédente et qui s’élève à 3,9 millions de tonnes, une baisse de production est attendue durant l’exercice courant. De son côté, le secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, estime que « la production diminue de 35 à 40%, en raison de la sécheresse qui a frappé toutes les wilayas de l’est et de l’ouest du pays. Pour faire face à ces carences, le gouvernement a adopté une stratégie pour améliorer la production de blé tendre dans le but de réduire la facture d’importation de 60%, à travers l’accompagnement des agriculteurs, en les incitant à respecter la voie technique pour augmenter le rendement, ainsi pour développer les moyens de fertilisation et de lutte contre les dommages de la culture, et le développement des outils d’irrigation pour faire face au phénomène de la sécheresse.