A travers le nouveau modèle économique de croissance, le gouvernement compte engager une transition marquée par une adéquation des politiques publiques et sectorielles et une rénovation de la gouvernance économique, une stratégie qui devrait permettre, à court et à moyen termes, de mettre en place une économie où la forte dépendance aux hydrocarbures et la dépense publique seront réduites graduellement. Dans ce cadre, la dépense publique continuera de servir de levier de développement et de la croissance dans le cadre d’une politique budgétaire rénovée et dont l’objectif sera de maintenir l’effet de la dépense publique comme instrument de l’investissement public et comme un stimulant à l’activité économique productive. Cette nouvelle démarche adoptée par l’Exécutif devrait favoriser l’émergence d’une politique de diversification économique, de transformation structurelle et de rénovation du modèle de financement de l’économie. Certes, le développement économique et social s’est consolidé et intensifié ces dernières années, mais il dépend largement des hydrocarbures, de la dépense publique et du rôle prédominant de l’Etat en tant que premier investisseur et le plus important employeur. Il s’agit notamment d’une orientation vers une politique d’investissement économique devant valoriser et consolider l’investissement et de la poursuite d’une politique industrielle à travers la diversification de l’économie autour de la compétitivité des secteurs, des branches et des territoires. La consolidation soutenue du développement de l’agriculture dans une optique d’amélioration de la production et de la productivité, du renforcement de l’agro-industrie, de la modernisation des exploitations et de maîtrise des coûts figurent aussi parmi les mesures à prendre. C’est dans cette optique plus précisément que les partenaires du gouvernement, en l’occurrence le patronat et les syndicats, ont appelé au renforcement des facilitations pour la promotion de l’emploi à travers la promotion de l’investissement, le développement du foncier industriel et l’accès au crédit et la promotion du partenariat national et international. A cet égard, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n’avait pas manqué de souligner que l’un des principaux objectifs de cette nouvelle démarche est d’augmenter les exportations algériennes hors hydrocarbures à 9% des exportations globales à fin de 2016.
- Sellal a, en outre, mis l’accent sur la nécessité de préserver et de soutenir les emplois par la diversification et la promotion de l’économie nationale, estimant que «sans le développement et la diversification de l’économie nationale, il sera difficile de préserver les emplois». Pour ce faire, a-t-il dit, «il importe de réunir les moyens financiers», précisant que la plupart des dépenses proviennent du Trésor public et ce, en dépit de «signaux positifs tels que l’augmentation du nombre d’entreprises économiques privées». A. Sellal a appelé à redoubler d’efforts pour promouvoir l’investissement national dans les secteurs public et privé. Il a, à cet égard, évoqué le forum des hommes d’affaires africains prévu en décembre prochain à Alger pour examiner les opportunités de partenariat et de coopération dans le domaine commercial. Concernant le dossier de la retraite, le Premier ministre a estimé qu’il est «tout à fait normal» de voir les autorités concernées proposer un projet de loi en la matière, rappelant que durant les années 1990, il y avait une demande pressante du FMI pour réduire les années de travail pour la création de nouveaux postes d’emploi, mais aujourd’hui la situation a changé, d’autant que la Caisse nationale des retraites accuse un déficit pour la troisième année consécutive et elle bénéficie d’une aide à chaque fois. Soulignant qu’il serait «impossible» de continuer sur cette voie, le Premier ministre a insisté sur l’importance de préserver l’équilibre de la CNR, relevant que les chiffres liés aux transferts sociaux en Algérie sont parmi «les plus importants dans le monde». L’impératif de justice sociale constitue une ligne directrice intangible dans l’action du gouvernement dans le cadre d’une démarche consensuelle, avait souligné A. Sellal pour qui la satisfaction des attentes sociales exprimées par les populations, demeurent une priorité absolue pour le gouvernement et seront satisfaites à travers les projets qui sont en cours de réalisation et ceux encore en voie d’être lancés dans le cadre de la mise en œuvre du programme du président de la République.
T.B.