Après la cinglante correction infligée au Liberia (5-1), à l’occasion de l’inauguration du nouveau stade olympique d’Oran, Madjid Bougherra pensait détenir une équipe prometteuse pour préparer le CHAN qui doit se dérouler en Algérie.
Il ne cachait pas cependant ses appréhensions de voir ses meilleurs éléments quitter le pays et perdre du coup leur éligibilité au sein de la sélection des locaux. Des craintes qui se confirment de jour en jour en cette période du mercato estival. Il a déjà perdu trois tauliers, à savoir Adem Zorgane parti en Belgique. Houssam Ghacha, quant à lui, a choisi la Turquie, tandis que Youcef Laouafi a atterrit en Tunisie. Et ce n’est que le début du grand exode qui s’annonce dans les semaines à venir. Rien n’empêchera en effet nos joueurs parmi les plus distingués en Ligue 1 d’aller monnayer leur talent sous d’autres cieux, notamment ceux qui sont en fin de contrat. D’autant que ce ne sont pas les sollicitations qui manquent, alors que ces joueurs sont dénigrés chez eux, voire méprisés. Ainsi, l’on s’attend à ce que l’équipe nationale des locaux se vide de ses éléments. Les Amir Sayoud, Boualem Masmoudi, Mohamed El Amine Amoura, Abdelkahar Kadri, Ahmed Kendouci ou encore Nabil Lamara, pour ne citer que ceux-là, sont sur la liste d’attente et sur le starting-block prêts à bondir dès que les sirènes étrangères retentissent. Pour certains d’entre eux c’est vraisemblablement leur dernière saison en Ligue 1. L’on pense notamment à Sayoud, Kadri et Amoura. Il y aura une véritable saignée cet été, c’est quasi une certitude.Du coup, Bougherra devra reconstituer complètement son groupe pour composer son équipe. Une équipe qui sera forcément moins talentueuse, mais le coach des locaux n’aura pas vraiment le choix. Ces départs massifs et réguliers, souvent gratuitement, déteignent inexorablement sur le niveau du championnat local. Nos clubs qui souffrent déjà de la comparaison avec leurs homologues tunisiens, marocains et égyptiens, auront encore plus de mal à rivaliser avec eux dans les saisons à venir. Est-ce à dire que nos équipes sont destinées à former des joueurs pour ensuite les laisser partir sans contrepartie financière dans la plupart des cas ? Il faut dire que le marasme ambiant dans lequel patauge le football chez nous encouragent l’exil et la fuite. C’est un constat affligeant devant lequel la FAF reste impuissante. Elle a beau constituer des commissions pour essayer de mettre un terme à cette hémorragie, cela n’empêchera pas nos joueurs de quitter le pays comme bon leur semble. On n’est plus à l’époque où les autorités pouvaient retenir nos talents jusqu’à l’âge de 28 ans. Seules une nouvelle politique footballistique adéquate et la réhabilitation de nos clubs et de notre championnat pourraient encourager nos joueurs à rester chez eux. Du moins, ils n’iront pas se brader pour une bouchée de pain.
Ali Nezlioui