Face à l’embrasement du front social: Les walis appelés à se pencher sur les préoccupations des citoyens

0
986

Avec l’embrasement du front social et les mouvements de protestation qui ont gagné plusieurs wilayas dans le grand sud du pays, les walis ont été de nouveau sommés de réagir pour répondre aux attentes et autres préoccupations soulevées par les populations au niveau de ces régions.

A ce titre, les responsables au niveau local ont été destinataires de nouvelles directives pour satisfaire, dans les plus brefs délais, les doléances des citoyens dans ces zones reculées, et ce, conformément aux instructions et aux orientations données en ce sens par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a fait du développement des zones d’ombre une priorité absolue de l’Etat. En effet, avec l’accumulation des problèmes liés au développement, plus particulièrement ceux liés au logement, à l’emploi, à l’eau et l’électricité, ainsi que le manque criant des infrastructures de base, les citoyens dans plusieurs villes sont montés au créneau pour crier leur ras-le-bol et exprimé leur colère face à ce qu’ils qualifient de hogra pratiquée par les responsables au niveau local. Devant cette situation, des réunions d’urgence ont été tenues entre des responsables au niveau central qui ont été dépêchés aux wilayas ayant connu des émeutes, et les walis pour tenter de contenir le mécontentement des citoyens et trouver des solutions urgentes aux problèmes soulevés. Dans ce sens, un plan de développement des zones d’ombre a été adopté par le gouvernement en vue de satisfaire les besoins de la population en eau potable, généraliser le raccordement à l’électricité et au gaz naturel et à désenclaver les zones isolées et montagneuses, tout en améliorant les conditions de la scolarisation des enfants.

Dans ce cadre, il a été procédé à l’organisation d’un recensement moderne et participatif des zones d’ombre, dans le but d’orienter les opérations de développement, et ce, à travers la mise au point d’un système informatique au niveau local, renfermant 16 critères d’évaluation. De même qu’il a été procédé à l’inscription des opérations, en associant les citoyens et les associations locales, ce qui a permis de recenser 13 587 zones d’ombre au niveau national. Les indicateurs de l’année écoulée montrent l’achèvement de 7276 projets sur 8143 projets recensés, soit un taux de réalisation de 89,35%, selon la même source qui fait état de l’enregistrement d’un taux d’avancement de 80% dans 633 opérations et d’un taux de 50%, dans 635 opérations, ainsi que d’un nombre global des projets inscrits qui s’élève à 12 841 projets. Dans le but de parachever les opérations inscrites, une enveloppe de 188,42 milliards DA a été mobilisée à la faveur de la réorientation des programmes inscrits précédemment à la charge du Fonds de garantie et de solidarité des collectivités locales, des budgets des Collectivités locales et des Plans communaux de développement (PCD). Bien que coïncidant avec les efforts de lutte contre la Covid-19, la mise en œuvre du Plan de développement des zones d’ombre a permis d’avoir des effets concrets sur le terrain. Ainsi, en termes de l’Alimentation en eau potable (AEP), le réseau de l’eau s’est vu renforcer par la réalisation de 2700 km de réseaux.

Il s’agit également de la réhabilitation 495 km et le raccordement au réseau d’eau, de plus de 173 000 foyers au profit de près de 830 000 habitants. Quant à l’assainissement, un nouveau réseau de 1100 km a été réhabilité et plus de 79 000 foyers raccordés, au profit de près de 398 000 habitants. En matière d’énergie électrique, un nouveau réseau de 218 km a été réalisé et plus de 33 000 foyers raccordés, au profit de près de 166 000 habitants, en sus de l’équipement de 2531 logements de 860 panneaux solaires. S’agissant de l’éclairage public et de l’approvisionnement en gaz, il a été procédé à la réalisation de 600 km de réseau d’éclairage public et de la réhabilitation de 253 km, outre la réalisation de 2055 km du réseau et du raccordement de plus de 56 000 foyers en gaz, au profit de près de 284 000 habitants. Les opérations de désenclavement ont permis de renforcer le réseau routier par la réalisation de 1323 km, la réhabilitation de plus de 2800 km et l’ouverture de 884 km de voies dans des zones isolées. Afin d’améliorer les conditions scolaires, 375 salles d’étude et 84 cantines scolaires ont été réalisées et 298 écoles et 51 restaurants réhabilités, outre le renforcement du parc du transport scolaire par 471 nouveaux bus et 515 bus loués. A l’effet de renforcer les structures de santé de proximité, 32 nouvelles salles de soins ont été réalisées et 175 autres réhabilitées, en sus de 225 espaces de loisirs réalisés. A cet égard, des notables du sud du pays ont relevé l’intérêt suprême accordé par le président de la République au dossier du développement des zones d’ombre à travers l’ensemble du territoire national, notamment les régions du Sud, soulignant l’importance des solutions optimales pour le désenclavement et le développement de ces zones. Ceci intervient au moment où le gouvernement ne cesse de réaffirmer la volonté du président de la République d’accorder une priorité absolue au développement des zones d’ombre.

S’engageant à répondre à toutes les demandes de développement des zones d’ombre en termes de transport, d’électricité, de gaz et de prestations de santé, l’exécutif a rappelé qu’il s’agit d’accumulations de plusieurs années, appelant, dans ce sens, les citoyens à se tourner vers l’avenir et à veiller au respect des devoirs envers le pays. Lors de la rencontre avec les walis, le chef de l’Etat avait mis l’accent sur l’impérative ouverture d’un dialogue avec les citoyens avant d’imposer toute idée dans la résolution des questions soulevées sur le terrain. Il avait plaidé pour l’assimilation et la prise en charge des problèmes et des préoccupations des citoyens, dans le cadre de la démocratie participative et a également mis l’accent sur l’importance de la communication, notamment avec les citoyens des zones d’ombre afin de prendre connaissance de leurs préoccupations et leurs priorités. Parmi les premières priorités, le président de la République avait cité l’adoption d’une approche globale pour une intervention rapide dans les zones d’ombre et la définition d’un calendrier de travail pour l’exécution du programme destiné à ces régions, car l’Algérie nouvelle, c’est à la fois un mécanisme, des moyens et un nouveau mode de gestion. Mettant l’accent sur l’impérative moralisation de la vie politique, M. Tebboune avait exhorté les ministres et les walis à combattre toutes les formes de corruption et les corrupteurs, qui sapent les efforts actuels. A ce propos, il avait affirmé que la lutte contre la corruption, sous toutes ses formes, et la bonne gestion des deniers publics étaient de nature à renforcer la confiance entre le citoyen et l’Etat. Plaidant pour une rupture totale avec les pratiques des anciens gouvernements qui ont conduit, a-t-il dit, à des dérives graves et inacceptables, le chef de l’Etat avait insisté sur la rationalisation des dépenses et la rigueur dans la gouvernance des affaires de l’Etat. T. Benslimane