A quelques jours du début de la campagne électorale pour les législatives: Les partis politiques peaufinent leurs programmes  

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A quelques jours du lancement officiel de la campagne électorale pour les législatives du 12 juin prochain, les partis politiques ont commencé à peaufiner leurs programmes électoraux en prévision de leurs sorties sur le terrain à travers les différentes wilayas du pays.

Les candidats auront la lourde tâche de faire face à une population très difficile à convaincre en cette conjoncture marquée par un front social en ébullition et la pandémie de Covid-19 et ses conséquences économiques sur la situation dans le pays. Lors d’un point de presse tenu dimanche dernier à l’issue d’une rencontre avec des leaders de 16 partis politiques, le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi a fait état de 837 listes indépendantes et de 646 listes de partis politiques, sur l’ensemble de 1483 listes qui ont été acceptées «sans réserve» pour prendre part aux élections législatives prévues le 12 juin prochain. Ces nouvelles données marquent ainsi un nouveau tournant dans la vie politique nationale où les partis politiques étaient, quasiment les seuls acteurs potentiels. Le nombre élevé des listes indépendantes dans la course pour les législatives du 12 juin qui ont été validées par l’Anie, aux dépens des listes présentées par les partis politiques, renverse la tendance partisane, un changement d’ailleurs conforté par un nouveau phénomène consistant en le recours par nombre de formations politiques traditionnelles à des candidats non militants pour figurer sur leurs listes. Le Mouvement El-Bina fait partie des partis politiques ayant opté pour cette stratégie, dont le premier responsable, Abdelkader Bengrina, avait déclaré que plus de 65% des candidats sur les listes du Mouvement pour les prochaines élections législatives, ne sont pas des militants de son parti. Abderrezak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a lui aussi, fait état de la participation de son parti avec 584 candidats, dont 330 non militants. Même approche pour le président du Parti du renouveau et du développement (PRD), Taibi Assyr, qui estime que l’ouverture de la voie à des candidats non militants constitue «un plus et un appui pour les rangs de ses militants». Cette nouvelle tendance est expliquée par des analystes politiques par le fait que les partis politiques traditionnels ne sont plus «crédibles» aux yeux de l’électeur, et sont surtout synonyme de «faillite politique». L’engouement des candidats indépendants pour les prochaines législatives a été surtout motivé par l’appel du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, aux jeunes de participer à la vie politique pour l’édification de nouvelles institutions «crédibles». Le président de la République avait, lors d’un Conseil des ministres, donné des instructions afin de prendre toutes les dispositions relatives à l’appui et à l’encouragement des jeunes à participer aux législatives du 12 juin pour parvenir à des élections «démocratiques qui traduisent le véritable changement». Le chef de l’Etat avait même ordonné de mettre à la disposition des jeunes candidats, gratuitement, des salles et les affiches publicitaires, afin de prendre part aux législatives du 12 juin. Pour rappel, l’ANIE a réceptionné 4900 listes ayant exprimé leur intention de prendre part aux législatives du 12 juin prochain et ayant retiré les formulaires de candidatures. Ses services ont enregistré 2490 listes ayant déposé les formulaires de candidatures, dont 1237 présentées au titre d’un parti politique et 1253 listes indépendantes. Un total de 1483 listes ont été acceptées «sans réserve», dont 646 listes présentées au titre d’un parti politique et 837 listes indépendantes. L’ANIE a indiqué que le nombre des listes acceptées, mais qui comptent un candidat rejeté, a atteint 898 listes dont 462 listes présentées au titre d’un parti politique et 436 listes indépendantes. En prévision des législatives du 12 juin prochain, les listes des candidats présentées au titre d’un parti politique doivent être appuyées par, au moins, 25 000 signatures individuelles d’électeurs inscrits sur les listes électorales, qui doivent être recueillies à travers, au moins, 23 wilayas dont le nombre de signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 300 signatures. Pour les listes indépendantes, chaque liste doit être appuyée, pour chaque siège à pourvoir, par, au moins, 100 signatures des électeurs de la circonscription électorale. Concernant les circonscriptions électorales à l’étranger, la liste de candidats est présentée soit au titre d’un ou de plusieurs partis politiques, soit au titre d’une liste indépendante appuyée d’au moins 200 signatures pour chaque siège à pourvoir parmi les électeurs de la circonscription électorale concernée. Les prochaines échéances «vont consolider le processus de renouveau national auquel nous nous sommes engagés, sur la base des valeurs de franchise, de confiance, de transparence et de lutte contre la corruption sous toutes ses formes», avait indiqué le président de la République, Abdelmadjid  Tebboune.

«Nous sommes convaincus de la volonté du peuple algérien et de sa pleine conscience de raffermir les fondements du choix démocratique libre à même de permettre d’asseoir un Etat d’institutions et de droit et de construire l’Algérie souveraine et forte», a-t-il souligné. Qu’ils soient parrainés par des partis politiques ou issus de listes indépendantes, les candidats pour les législatives du 12 juin sont en course contre la montre pour préparer leur campagne électorale en prévision de ce rendez-vous considéré comme un «enjeu vital» que relèvera le peuple avec sa volonté «libre et souveraine» pour l’édification d’institutions «fortes et crédibles», comme l’a si bien souligné le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Pour ce faire, les autorités publiques ont assuré que toutes les conditions garantissant la régularité et la transparence de cette échéance importante sont réunies, en sus de la mobilisation de tous les moyens nécessaires pour permettre aux électeurs d’accomplir leur devoir dans un climat de tranquillité et de confiance en l’avenir. A cette occasion, le chef de l’Etat a exhorté les candidats sur les listes de partis politiques et d’indépendants à faire montre, lors de la campagne électorale, d’une compétition loyale et de respect de l’éthique de l’exercice politique. Il a, en outre, appelé le peuple algérien à choisir ses élus, femmes et hommes, parmi ceux qui sont dignes de confiance, compétents et parfaitement au fait des affaires publiques, afin porter haut la voix de la démocratie et de la citoyenneté pour le changement avec la volonté souveraine du vaillant peuple algérien.

  1. Benslimane