Infrastructures: Ces stades dont les travaux s’éternisent 

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On n’apprend rien à personne en disant que l’Algérie manque cruellement d’infrastructures sportives. On utilise toujours, notamment pour le football, des enceintes vétustes de l’époque coloniale n’ayant jamais été rénovées.

Un déficit qui freine considérablement le développement du mouvement sportif national, au moment où dans des pays autour de nous, on a beaucoup investi dans le secteur. Un retard que l’on paye cash au niveau des performances à l’international. L’on se souvient des confidences de Badou Zaki, le coach marocain, à l’époque où il dirigeait le CRB. Il ne comprenait pas comment un pays comme l’Algérie, qui était très en avance sur ses voisins dans les années 70, se retrouve aujourd’hui complètement à la traîne, au point où parfois un terrain est partagé en deux, voire plus, pour permettre à deux équipes de s’entraîner en même temps. Les pouvoirs publics ont lancé plusieurs projets pour rattraper un tant soit peu le retard dans ce secteur, mais les travaux s’éternisent au point où ces enceintes en construction deviennent des gouffres financiers et dans lesquelles se sucrent des responsables véreux. Le cas du stade de Baraki, dont le début des travaux a commencé en 2004, est édifiant. Après pratiquement 18 ans ans, on n’a toujours pas livré l’enceinte. De nombreux ministres de la Jeunesse et des Sports, qui se sont succédé, ont mis la pression pour accélérer les travaux. Rien n’y fit. Ils sont partis, alors que le stade n’est toujours pas fini. Qu’en sera-t-il de la commission interministérielle «chargée du suivi du projet du stade de Baraki», installée cette semaine?  «Composée de représentants des ministères de l’Habitat, de la Jeunesse et des Sports, des Finances et de l’Intérieur, et de la wilaya d’Alger, la commission est chargée du suivi du projet et d’aplanir les difficultés rencontrées en vue d’accélérer la cadence des travaux de réalisation», rapporte l’APS.  Les autorités fixent la fin de l’année pour la réception du stade dont le taux d’avancement des travaux a atteint 85%, selon le constructeur. Les pouvoirs publics exigent, en effet, qu’il soit fonctionnel et exploitable avant le CHAN prévu chez nous en 2023. Cela dit, les observateurs demandent à voir et restent sceptiques, compte tenu de toutes les péripéties et autres embûches auxquelles a dû faire face ce projet. Tout comme celui de Tizi-Ouzou, embourbé dans des problèmes et des obstacles à n’en plus finir. Il a fini par décourager le président de la JSK, Cherif Mellal, qui s’est dit dernièrement lassé d’attendre indéfiniment la réception du nouveau stade de Tizi-Ouzou. Le projet de Douéra est dans la même situation exécrable, les travaux s’éternisent et l’on ne voit pas le bout du tunnel. Seul le stade d’Oran qui doit accueillir les prochains Jeux méditerranéens, échappe à la malédiction. Cet écrin est sur le point d’être livré au grand bonheur des Oranais qui ont attendu longtemps avant de voir leur joyau prendre forme. Mais mieux tard que jamais, comme on dit. C’est ce que l’on souhaite pour toutes les nouvelles infrastructures en construction pour enfin pousser un ouf de soulagement.

Ali Nezlioui