Un fonctionnaire de l’ONU a été enlevé en Colombie par des dissidents des Farc au moment même de la visite du Conseil de sécurité des Nations unies, venu exprimer son soutien au processus de paix avec cette guérilla. Une délégation du gouvernement s’est rendue jeudi sur les lieux de l’enlèvement la veille par « la dissidence des Farc » de cet employé de l’Office des Nations unies contre la drogue et la criminalité (ONUDC), dans le sud-est du pays pendant une campagne pour la substitution des cultures illicites, telles que la coca et la marijuana, a annoncé le président Juan Manuel Santos. « J’espère qu’il sera avec nous dans peu de temps », a ajouté le chef de l’Etat lors d’une allocution télévisée depuis le palais présidentiel Casa de Nariño, où il s’est réuni avec le Conseil de sécurité pour analyser la mise en oeuvre de l’accord de paix historique signé en novembre avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), la plus importante et plus ancienne guérilla du pays. Un peu plus tôt, le gouvernement avait rejeté « cet acte regrettable qui cause du tort (au processus) de substitution volontaire des cultures illicites (…) et à l’intégrité du fonctionnaire de l’ONUDC », selon un communiqué. Rafael Pardo, Haut conseiller pour le postconflit, les droits humains et la sécurité, a pour sa part qualifié cet incident d' »absolument inacceptable ». Dans la matinée, il avait dit que la libération du fonctionnaire de l’ONU était attendue vers 12H00 (17H00 GMT). Mais elle n’était toujours pas confirmée en milieu d’après-midi. De son côté, la représentation de l’ONU en Colombie a dénoncé l’enlèvement de son employé dans le département du Guaviare (sud-est), mais n’a communiqué ni l’identité, ni la nationalité de ce fonctionnaire. « Nous travaillons avec les autorités compétentes en vue de sa libération immédiate et en toute sécurité », a-t-elle précisé dans un communiqué. Cet enlèvement est intervenu quelques heures avant l’arrivée mercredi soir à Bogota des membres du Conseil de sécurité de l’ONU pour une visite de trois jours visant à évaluer les progrès accomplis dans le désarmement des Farc avant la date limite du 1er juin. Pour sa part, la mission mise en place en janvier par l’Onu sur l’accord de Paix a indiqué jeudi qu’elle aurait reçu d’ici la fin de la semaine un millier d’armes des Farc.