Octroi des crédits bancaires: Le délai de traitement des dossier pourrait être derrière le rejet de la plupart des demandes

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Des chiffres récents de la Banque d’Algérie confirment la difficulté des banques nationales à s’acquitter des missions qui leur sont confiées par le ministère des Finances, notamment celles liées à l’octroi de nouveaux crédits d’investissement, et accompagner les entreprises, dont la plupart sont au bord de la faillite, après que la liquidité bancaire s’est dégradée à un niveau inférieur à 650 milliards de dinars, soit le plafond de liquidité le plus bas enregistré depuis plus de 5 ans.

Ces derniers mois, les banques publiques ont reçu de nombreuses instructions, notamment après que le président de la République ait exprimé son mécontentement face aux performances des banques. Parmi les plus importantes de ces instructions, figurent celles relatives au soutien des entreprises touchées par la pandémie du Covid-19 afin de leur éviter une faillite inévitable. C’est une instruction qui a poussé de nombreux responsables du secteur bancaire à s’interroger sur les raisons qui ont conduit la Banque d’Algérie à se rediriger pour la deuxième fois vers les banques publiques, malgré la réception d’une correspondance similaire au début de la pandémie. Les responsables de la banque ont commenté les récentes instructions du ministère des Finances, affirmant qu’il s’agissait «d’instructions déroutantes, qui ont accru la pression et les ont fait craindre plus que les conséquences de la prise de décisions urgentes concernant l’octroi de nouveaux crédits, compte tenu de la rareté des ressources financières enregistrées par la scène financière depuis plus d’un an. Quant à l’instruction du ministre des Finances de réduire la période d’étude et d’octroi des prêts à un maximum d’un mois, les responsables de certaines banques publiques ont clairement indiqué que les comités de prêts vont rejeter la majorité des demandes, et ce, par peur de gaspiller d’autres fonds sur des projets qui ne disposent pas des garanties nécessaires et des études économiques réalisables pour les projets proposés au financement, afin d’éviter de répéter des scénarios antérieurs qui ont entraîné l’entraînement de hauts responsables et de ministres dans les prisons. Des sources bancaires s’attendent à ce que le pourcentage de dossiers de prêts rejetés connaîtra une hausse, après avoir obligé les directeurs de banque à accélérer le rythme d’octroi des prêts à plus de 50%, du total des demandes déposées au niveau des banques publiques. Selon les mêmes sources, les comités de crédit se réunissent désormais deux fois par semaine pour accélérer le règlement de nombreux dossiers en suspens pour les entreprises concernées demandant des prêts d’exploitation et même d’investissement, cela peut presser les directeurs des banques à prendre des décisions sans prendre le temps nécessaire pour bien examiner les dossiers et demandes déposées, ils confirment que l’étude des dossiers de prêts nécessite un délai d’au moins deux mois, à un moment où le ministère des Finances demande que les dossiers soient réglés dans un délai n’excédant pas un mois. C’est la période que les banques publiques n’ont pas pu adopter dans l’étude des dossiers de prêt, les années précédentes, conformément à une instruction similaire émise à l’époque par la Banque d’Algérie.

M.W. Benchabane