Après l’annulation de la CAN U17: Le Maroc dicte-t-il sa loi à la CAF ?

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Le Maroc est-il intouchable au niveau de la CAF ? L’on serait tenté de le croire après l’annulation surprise de la CAN U17 que le Royaume chérifien devait accueillir et à laquelle l’Algérie devait prendre part. Une annulation qui intervient quatre jours seulement avant le début de la compétition, alors que certaines sélections, comme le Sénégal, se trouvaient déjà sur place, prêtes à en découdre.

D’ailleurs, la presse sénégalaise ne comprend pas cette décision et ne la justifie pas, en dépit des explications avancées par le Comité d’urgence de la CAF, réuni, ce lundi, à Rabat. Ce dernier a selon son communiqué tenu compte des «contraintes auxquelles sont confrontées certaines des associations membres participantes ainsi que le pays hôte», en raison de la pandémie du nouveau coronavirus. «La résurgence de la pandémie de Covid19. L’alourdissement des restrictions sur les voyages internationaux, l’incertitude sur l’évolution de la situation», ont conduit, donc, la CAF à annuler la CAN U17, d’autant que la Coupe du monde de la catégorie est reportée à 2023. Pourtant, il y a moins d’une semaine la Mauritanie a clôturé sans le moindre accroc, la CAN U20 à laquelle le Maroc a participé. Tout s’est déroulé parfaitement sans aucun problème. Le pays hôte ne peut pas dès lors invoquer le coronavirus pour justifier cette annulation, sachant par ailleurs que ses clubs continuent d’accueillir ses adversaires au Maroc dans le cadre de la phase des poules de la Ligue des champions et de la Coupe de la CAF. Est-ce un nouveau caprice des Marocains auxquels la CAF ne peut rien refuser ? Il faut savoir que le Maroc est coutumier du fait. On se souvient, en effet, qu’en 2015, il a refusé d’abriter la CAN en alléguant, à l’époque, la présence du  virus d’Ebola dans certains pays africains. Il faut dire que l’influence et l’aura du président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaâ, au niveau de la CAF, n’est plus à démontrer. il fait la pluie et le beau temps. La dernière visite au Maroc du président de la Fifa, Gianni Infantino, a renforcé davantage ses pouvoirs. D’autant que Lekjaâ a été l’organisateur à Rabat de la fameuse réunion qui a regroupé le président de la Fifa aux quatre candidats à l’élection présidentielle de la CAF. Un conclave à l’issue duquel, un compromis a été trouvé pour présenter un seul candidat à la présidence, en la personne du milliardaire sud-africain, Patrice Motsepe. Ce dernier est désormais assuré d’être le prochain président de la CAF. Les trois autres candidats qui ont accepté de se retirer de la course, ont certainement obtenu des compensations et des promesses d’obtenir des postes importants au sein de la CAF. Quant à Lekjaâ, il n’a pas fait ça pour le bien du football africain. Il vise un siège au Comité de la Fifa, tout en continuant à tirer les ficelles derrière le rideau au niveau de la CAF. Ce qui explique la mainmise du Maroc sur l’instance africaine de football.

Ali Nezlioui