CAF: Le TAS réduit, mais confirme la suspension d’Ahmad Ahmad

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Même si sa suspension a été réduite de cinq à deux ans par le TAS, Ahmad Ahmad, le président sortant de la CAF, ne pourra pas briguer un second mandat à la tête de l’instance africaine de football.

Reconnu coupable d’«acceptation et distribution de cadeaux et autres avantages» et d’«abus de pouvoir», ainsi que de  «détournement de fonds», le tribunal administratif du sport a enterré, hier, ses derniers et minces espoirs de rester dans les affaires du football africain. Son appel, après sa suspension, le 19 novembre dernier par la commission d’éthique de la Fifa, n’aura finalement servi à rien. Du moins pas à sa réhabilitation. Sa condamnation définitive ouvre la voie royale à son successeur annoncé, le milliardaire sud-africain Patrice Motsepe, dont la candidature est validée par Gianni Infantino. C’est lors de la dernière visite du président de la Fifa au Maroc que l’idée d’une seule candidature, celle de Patrice Motsepe, a été lancée sous l’impulsion du président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaâ. Elle a été entérinée, ce samedi, à l’issue d’une réunion décisive tenue à Nouakchott, regroupant les quatre candidats à la présidence de la CAF. Le Sénégalais Augustin Senghor, l’Ivoirien Jacques Anouma et le Mauritanien Ahmed Yahya ont accepté officiellement de se retirer de la course contre vraisemblablement des promesses de postes importants au sein du nouvel organigramme de la CAF. «C’est un processus démocratique. Ce n’est un secret pour personne que la CAF a traversé des moments difficiles récemment, c’était donc l’occasion de parler avec tout le monde pour essayer d’aider le football africain», a expliqué Gianni Infantino, niant au passage toute ingérence dans les affaires de la CAF. Mais l’opinion sportive africaine n’est pas dupe. Le candidat Patrice Motsepe a été choisi par Infantino lui-même. Depuis quelques années, la Fifa exerce une pression terrible sur la CAF, profitant de la faiblesse et du manque de personnalité de ses dirigeants. Son influence est un secret de Polichinelle. Le 12 mars au Maroc, Patrice Motsepe se présentera, donc, seul devant les urnes pour succéder au Malgache Ahmad Ahmad. Son élection est quasiment actée. «Je suis heureux d’être ici avec vous pour célébrer l’unité de la famille du football africain. C’est une décision qui a été discutée entre nous quatre et la position, dès le début, était de s’assurer que nous allions vers l’unité dans cette élection, parce que nous étions déjà assez fatigués de tout ce qui a été dit sur la CAF», a déclaré Jacques Anouma, à l’issue de la réunion de Nouakchott. Tout le monde ou presque trouvera son compte et les absents ont toujours tort. En se ralliant tous derrière la candidature de Motsepe, ils obtiendront, ainsi, les faveurs du président de la Fifa. L’on pense notamment à l’un de ses instigateurs, l’influent dirigeant marocain Faouzi Lekjaâ, dont la candidature à un siège au Conseil de la Fifa est pratiquement acquise. Dans ce cas, Kheïreddine Zetchi ferait mieux de retirer la sienne, pour éviter une nouvelle humiliation. Même si le TAS l’a réhabilité dernièrement.

Ali Nezlioui