Développement du commerce extérieur: L’Algérie gagnera-t-elle le pari ?

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Le secteur des exportations en Algérie a connu au cours des deux dernières décennies une grande récession, ce qui a privé l’Algérie de revenus importants en devise.  Toutefois, le gouvernement envisage de réaliser à court terme 5 milliards de dollars de revenus en dehors du secteur des hydrocarbures, mais aussi pour booster le plan de relance économique.

Puisque l’Algérie accuse un retard énorme en la matière pour devenir un pays exportateur, les experts en économie affirment que l’Algérie n’a jamais été un pays exportateur, et pour qu’il le soit, il faut tout simplement doubler les efforts pour atteindre cet objectif. En effet, le professeur d’économie et de commerce international à l’Université de Tissemsilt, Dr Moussa Messaoud relie l’avenir du commerce extérieur algérien à deux scénarios qui mènent à la voie du succès commercial algérien. Le premier est que le succès des exportations algériennes hors du secteur des hydrocarbures ne peut être isolé des marchés africains, et second est que l’Algérie a des relations diplomatiques très fortes avec la plupart des pays africains, mais elles n’ont jamais été exploitées économiquement. Interrogé sur le choix de la Mauritanie comme partenaire commercial en particulier, Dr Moussa Messaoud précise que «la relation économique entre l’Algérie et la Mauritanie est très importante avec l’existence de l’un des plus grands postes frontaliers, en plus du taux de change commercial entre les deux pays est passé de 38 millions de dollars en 2016 à 53 millions en 2017.» Assurant que «l’Algérie exporte des produits alimentaires et techniques vers la Mauritanie, et à travers elle vers l’Afrique, des matières transformables. Parmi les piliers les plus importants sur lesquels les deux parties se concentrent est la mise à disposition de zones industrielles du côté algérien, et la promotion du commerce intra-industriel, de l’industrie et des investissements directs pour développer davantage la relation, en mettant l’accent sur la volonté du secteur privé des deux côtés», a-t-il indiqué. Il prévoit que «l’Algérie devrait se classer première en 2021, parmi les partenaires de la Mauritanie, en accordant plus de privilège aux exportateurs et des incitations fiscales, tout en misant sur la suppression des obstacles logistiques.» Commentant sur cette stratégie, Moussa Messaoud dira que «localement, on constate que la plupart des excédents de production, sont dans l’agriculture et les produits agricoles, ce secteur a enregistré, à titre d’exemple, dans les régions du sud du pays, une valeur de plus de 24 milliards de dollars.  Et de poursuivre son analyse «à ce jour, l’Algérie souffre encore d’une faiblesse de la distribution commerciale, résultant de la faiblesse des réseaux de transports, routiers et ferroviaires du sud au nord, ce qui appelle à réfléchir sur l’exploitation des pays voisins de l’Algérie au sud, pour acheminer le surplus de certains produits.

L’ouverture des banques à l’étranger est nécessaire À maintes reprises, l’association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL) a révélé qu’un ensemble de propositions a été déjà proposé au gouvernement, et un ensemble de solutions notamment, aux obstacles auxquels l’exportateur algérien est confronté, parmi les suggestions avancées, l’Anexal table sur «l’ouverture des bureaux de banques algériennes à l’étranger pour faciliter les mouvements des capitaux vers et depuis l’étranger». Dans ce sillage, la présence des banques nationales à l’étranger  doit précéder toute initiative d’exportation, notant que l’implantation de ces banques dans les pays africains permettra aux opérateurs algériens d’entrer facilement sur ces marchés, comme cela va leur permettre d’investir fortement dans plusieurs domaines, comme les différentes prestations de services.

M.W. Benchabane