La Fondation Casbah a appelé, dimanche à Alger, à impliquer les associations de protection du patrimoine bâti de la Casbah d’Alger dans les différentes opérations de restauration envisagées par les pouvoirs publics pour la sauvegarde de ce site historique inscrit au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO en 1992.
Lors d’une rencontre avec la presse nationale, à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la Casbah (23 février), le chercheur Omar Hachi, a souligné la nécessaire implication des associations de protection du patrimoine, à l’instar de la Fondation Casbah dont il est membre, dans les opérations de restauration envisagées par les pouvoirs publics afin de coordonner les efforts de sauvegarde des éléments de ce patrimoine. La Fondation Casbah, qui connaît tous les aspects du dossier de réhabilitation de ce site historique, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, peut constituer une «force de proposition» pour le ministère de la Culture et les pouvoirs publics en charge de cette réhabilitation, a estimé Hachi lors de la rencontre qui a été marquée par l’installation de Hamid Haddadj à la tête de la Fondation en remplacement d’Ali Mebtouche.
Le chercheur a rappelé les différentes initiatives menées par les pouvoirs publics en faveur de la Casbah d’Alger et la chronologie de son classement depuis la promulgation d’un décret exécutif en 1973, puis en 1989, jusqu’à son inscription au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO en 1992. Il a également évoqué l’arsenal juridique mis en place pour la protection du patrimoine historique et archéologique d’Alger, citant particulièrement le Plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur de la Casbah d‘Alger (2013). La situation de la Casbah s’est aggravée et compliquée davantage après le lancement des opérations de réaménagement en 1985 et le début des opérations de maintien non étudiées voire non conformes aux normes par les entreprises d’entrepreneuriat. Cette succession d’événements a mené à la démolition des quartiers et de lots en entier, pour ne citer que les quartiers situés à «Zoudj Ayoune, Soustara, Souk El Djemaâ», devenus des espaces vides toujours pas aménagés malgré leur valeur historique. Hachi a pointé du doigt, dans ce sens, le chevauchement des modes de gestion dans les opérations d’aménagement au niveau des différents sites historiques et vieilles bâtisses à la Casbah, menées par des entreprises sous tutelle du ministère de la Culture et les services de wilaya d’Alger.
«Le plan des secteurs préservés visant le réaménagement du centre historique de la ville, entrave les opérations d’intervention dans le tissu urbain de la Casbah», a-t-il souligné. Pour sa part, Abdelkrim Ziani, membre de «Fondation Casbah» a passé en revue le passé séculaire de cette ville, considérée comme un espace urbain vivant témoin de l’histoire mémorielle collective algérienne et du génie civil local, mettant en avant les efforts déployés par les membres de la Fondation en vue de «protéger la ville séculaire et réhabiliter ce centre historique». À l’occasion de cette manifestation coïncidant avec la Journée nationale de la Casbah, un musée a ouvert ses portes pour permettre aux visiteurs de s’informer, via des photographies, sur les martyrs parmi les enfants de la Casbah qui sont tombés au champ d’honneur pour recouvrer l’indépendance.