Mercato Le championnat tunisien perd-il de sa crédibilité ?

0
592

Lors du dernier mercato exceptionnel qui a duré une semaine, un fait assez rare est passé presque inaperçu. Il s’agit du «rapatriement» de deux joueurs algériens au grand potentiel, qui ont signé à l’USMA.

Deux joueurs internationaux qui ont déjà fait leurs preuves et dont l’aventure à l’étranger aurait pu se poursuivre sans aucun problème. Mais Zakaria Naïdji et Haitham Loucif, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ont choisi de retourner au pays pour relancer leur carrière. Est-ce que la destination Tunisie n’est plus à la mode, où bien c’est juste un concours de circonstances ? Quand on connaît les grandes difficultés financières auxquelles fait face actuellement le Club Africain, l’une des grosses écuries tunisiennes, on est en droit de se demander si ce championnat n’est pas en train de perdre un peu de sa crédibilité et de son attraction sur le plan financier. D’ailleurs, Naïdji a dû résilier son contrat et rentrer au pays, après avoir constaté qu’il ne peut pas  être qualifié dans ce club. Il aurait pu rebondir dans une autre équipe tunisienne, mais le PAC, club auquel il appartient toujours, a préféré le prêter à l’USMA. Idem pour Loucif qui aurait pu  également trouver preneur en Tunisie, après son expérience ratée à Angers, mais il a finalement opté pour l’USMA. Un autre joueur a failli lui aussi faire son come back chez les Rouge et Noir en provenance de l’ES Tunis. Il s’agit de Abderrahmane Meziane, mais à la dernière minute son club a fait machine arrière, cédant à la pression de ses supporters qui ne voulaient pas entendre parler du départ de l’attaquant algérien, alors que dernier avait déjà fait ses valises pour rentrer au bercail. Ce sont des signes qui ne trompent pas, même s’il ne faut pas aller trop vite en besogne et attendre un peu pour voir si cette tendance va se confirmer dans les mois à venir. Il faut dire aussi que les relations exécrables qu’entretient actuellement le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, avec son homologue de la FTF, ont fait que les transferts vers la Tunisie ne se font plus aussi facilement que par le passé. D’autant que la plupart des joueurs algériens «exportables», sont issus de l’académie du Paradou, dont Zetchi est le propriétaire, faut-il le rappeler. Le président de la Fédération a également exhorté les autres clubs à ne plus laisser filer leurs joueurs vers la Tunisie, allant jusqu’à se plaindre auprès de la Fifa, accusant la FTF de vider la Ligue 1 de ses meilleurs éléments. Un pillage en bonne et due forme, rendu possible suite à l’accord paraphé au niveau de l’UNAF qui ne considère plus les joueurs marocains, algériens, tunisiens, égyptiens et libyens, comme des étrangers dans les différents championnats nord-africains. Mais seule la Tunisie l’a appliqué chez elle, profitant de sa proximité avec l’Algérie et de la faiblesse de nos clubs,  pour leur chiper leurs bons joueurs, souvent à moindre frais. Il est temps que cette hémorragie s’arrête et que la tendance s’inverse quelque peu pour que nos équipes puissent à nouveau rivaliser sur la scène internationale.

Ali Nezlioui