La course aux élections présidentielles de la FAF démarre dans un climat délétère et vindicatif. Des accusations, des soupçons de part et d’autre, de la mauvaise foi caractérisée, tels sont les ingrédients d’une campagne qui s’annonce nauséabonde et conflictuelle.
Il n’y a rien d’étonnant, en somme, dans ce milieu où souvent les arguments des protagonistes sont l’invective et l’opprobre. À peine a-t-il annoncé sa candidature, Walid Sadi est monté au créneau mettant en garde et interpellant le ministre contre un éventuel amendement des statuts de la FAF, en ce moment précis. «Je considère en tant que candidat à la présidence de la FAF que l’éthique et la morale veulent qu’aucun prétexte, ni aucun mobile ne doivent être invoqués pour servir des intérêts personnels ou empêcher l’aboutissement d’un processus électoral libre, juste et transparent ou de recourir au droit pour faire passer des passe-droits. C’est malheureusement ce qui risque de se produire au cas où la présidence de la FAF venait à apporter un quelconque amendement à ses statuts à la veille de sa fin de mandat sous prétexte d’une injonction de la FIFA», a-t-il écrit dans un communiqué rendu public et relayé par la presse. Il demande au ministre de la Jeunesse et des Sports «d’user de son autorité conformément à ses prérogatives, afin de surseoir à la modification des statuts de la Fédération algérienne de football et de veiller à ce que ces modifications ne soient pas un motif d’élimination de candidatures potentielles dans un souci d’équité et de justice». La FAF, de son côté, n’a pas tardé de réagir en rédigeant à son tour un communiqué dans lequel elle accuse certains «d’user de désinformation et de gros mensonges dans le seul but de manipuler l’opinion sportive et de dénigrer l’instance fédérale». Elle récuse complètement ces allégations et ajoute que contrairement à ce qu’avancent ses détracteurs, la Fédération cherche à établir des règles de transparence et d’équité. «Si la FAF a choisi la voie d’amender ses propres statuts et de les mettre en conformité avec ceux de la FIFA et de la Loi algérienne, c’est pour, justement, mettre fin à certaines pratiques usitées par le passé, ayant comme objectifs de privilégier des intérêts étroits et avantageux au détriment de l’intérêt général du football national et des règles de transparence, d’équité, d’intégrité et de bonne gouvernance», rétorque la FAF. Dans cette guerre des communiqués, il est difficile de séparer le bon grain de l’ivraie, mais ces attaques et ces contre-attaques sont destinées à attirer l’attention des pouvoirs publics et sont les préambules d’une bataille acharnée à laquelle s’invitera d’autres candidats dans les jours à venir. Preuve que rien n’est encore joué. Chacun essaye de séduire les décideurs en haut lieu en soulignant à l’envi son allégeance. Une pratique séculaire qui a fait ses preuves par le passé. Seulement, cette fois les prétendants sont plus nombreux que d’habitude.
Ali Nezlioui






