Alors que le délai pour compléter le dossier d’octroi de licence au club professionnel a expiré le 11 janvier, de nombreux clubs, le MC Alger, le CR Belouizdad, l’ES Sétif, le NA Hussein Dey, la MC Oran, l’USM Alger, l’O Médéa, le CAB Bou Arreridj, l’USM Bel Abbes et le RC Relizane, n’ont pas pu le remettre à temps.
Ils s’exposent du coup à des sanctions disciplinaires comme le stipule l’article 19 du code disciplinaire de la Fédération algérienne de Football pour le non-respect du dépôt des documents pour l’octroi de licence professionnel, à savoir une amende financière plus la défalcation d’un point au classement. La commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel n’a pas osé passer à l’acte se contentant de sanctions financières, tout en accordant un deuxième délai de « 30 jours, à compter du 11 Janvier 2021, pour que les clubs se conforment aux instructions de la FAF ». Elle s’est inclinée finalement devant la majorité faisant fi de ses propres règlements. Ce qui lui enlève le peu de crédibilité qui lui restait. C’était au demeurant prévisible, car le FAF n’a aucun intérêt à ouvrir un front contre des clubs aussi influents que le MCA, l’ESS, l’USMA ou encore le CRB. Mais sa décision de ne pas sévir comme le prévoit le règlement n’a pas été du goût de tout le monde. Certains, et à juste titre d’ailleurs, accusent la FAF de faire dans la politique de deux poids, deux mesures, suivant le « nom » du client. Ils se demandent si le règlement n’aurait pas été appliqué à la lettre s’il n’y avait pas parmi le lot des « retardataires », des clubs huppés qui ont pignon sur rue.Pour plusieurs clubs dont le dossier est encore incomplet, c’est la signature de la convention entre la SSPA (société sportive par actions) et le CSA (club sportif amateur) qui pose problème. Certains présidents du CSA, à l’exemple de Said Allik à l’USMA, refusent de signer le fameux document sans obtenir en échange une compensation financière pour permettre l’utilisation du logo et les couleurs du club par la SSPA. Allik exige la coquette somme de 5 millions de dinars pour apposer sa signature au bas dudit document sans lequel l’USMA ne peut pas obtenir sa licence de club professionnel. Ces clubs se sentent victimes d’un chantage et sont pris en otage. C’est ainsi que la direction du contrôle de la gestion financière (DCGF), présidée par Réda Abdouche, a tenté dernièrement une médiation en proposant de fixer un montant consensuel que la SSPA devra payer annuellement au CSA. Mais pour le moment, cette proposition demeure une hypothèse qui ne sera pas forcément acceptée par tout le monde. Du coup, les clubs professionnels sont dans l’obligation de payer la somme exigée par le CSA s’ils veulent obtenir le fameux sésame. Ils ont désormais moins d’un mois pour s’exécuter. L’on ne pense pas que la FAF va pouvoir leur accorder un autre délai, surtout que son image est déjà écornée dans le milieu footballistique.
Ali Nezlioui