Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a présenté hier le projet de loi portant règlement budgétaire de 2018, lors d’une plénière du Conseil de la nation, présidée par Salah Goudjil, président du Conseil par intérim, en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Basma Azouar, et nombre de ministres.
Dans un exposé concis présenté devant les membres de la Chambre haute du Parlement, M. Benabderrahmane a fait savoir que le déficit budgétaire en 2018 avait atteint 2 203,3 mds DA, soit 10,74% du PIB, tandis que les dépenses publiques avaient atteint 8441,6 mds DA, dont 4488,31 mds DA de dépenses de gestion et 3953,29 Mds DA de dépenses d’équipement, soit une augmentation de 1648,6 mds DA par rapport à 2017. Evoquant les indicateurs ayant caractérisé l’exercice financier 2018, M. Benabderrahmane a indiqué que le taux de croissance en 2018 avait atteint 1,4% avec une hausse de 0,1% par rapport à 2017. Le PIB en 2018 était de 20 259 mds DA. Concernant le taux d’inflation, il a atteint 4,3% avec un recul de 1,2% par rapport à l’année 2017. Quant au déficit budgétaire du Trésor public, l’intervenant a indiqué qu’il était de 340,59 milliards DA en 2018. Le prix de change s’élève à 116,62 DA pour 1 USD. Par ailleurs, les exonérations fiscales enregistrées dans le cadre de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM) et de l’Agence nationale de gestion du micro-crédit (ANGEM), ont été estimées, lors de la même période, à 904,3 mds DA. Selon le ministre, le prix moyen du brut a atteint 71,3 USD/baril en 2018 contre 53,9 USD/baril en 2017, ajoutant que le montant global des exportations réalisées en 2018 avait atteint les 41,1 milliards de dollars (mds), dépassant les prévisions de la loi de Finances complémentaire de 2018, estimées à 35,5 mds USD. Le ministre des Finances a fait savoir que le montant des importations était de l’ordre de 46,33 Mds USD, soulignant que les plus grandes importations concernaient les produits alimentaires et les marchandises spécifiques aux équipements industriels. La balance commerciale a enregistré, fin 2018, un déficit de 5,23 mds USD, contre 11,5 mds USD en 2017, correspondant à un recul du déficit de la balance de 6,7 mds USD. En ce qui concerne les réserves de change à la fin 2018, elles s’élevaient à -79,9 milliards de dollars, contre 84,6 milliards de dollars en 2017, a ajouté le même responsable. Dans son rapport sur le texte de loi, la commission des affaires économiques et financières a appelé à la présentation de la loi portant règlement budgétaire pour l’exercice (N-1) et au débat de la loi de règlement budgétaire avant le projet de loi de finances pour l’exercice, à l’instar de ce qui se fait dans certains pays, ce qui permettra à l’exécutif et au Parlement d’approuver une loi de finances annuelle plus transparente, au lieu de son débat conformément à l’année (N-2) comme pratiqué actuellement. Les préoccupations des membres de la commission ont porté sur la dépréciation du dinar ces dernières années, comparé aux monnaies étrangères, et l’impératif de soutenir l’économie productive et de lever les obstacles bureaucratiques, en faveur des investissements locaux et étrangers. Ils ont insisté, en outre, sur l’importance de relancer le développement local, notamment dans les régions suscitant l’hésitation des responsables à prendre des décisions, de peur de la reddition des comptes. Les membres de la commission ont appelé le ministère de tutelle à annoncer le volume des crédits contractés par les opérateurs économiques auprès des banques publiques pour la réalisation de leurs projets.
Moussa O. / Ag.