Agression d’El Guerguarat: La presse US souligne le caractère militaire de l’opération marocaine

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La presse américaine s’est largement intéressée à la situation dangereuse  prévalant à El Guerguarat au Sud-Ouest du Sahara occidental, soulignant le caractère militaire «de l’opération menée par l’armée marocaine dans une zone pourtant «surveillée par l’ONU».

Les quotidiens le Washington Post et le Washington Times qui sont revenus sur les évènements dans la brèche illégale d’El Guerguarat, se font l’echo des déclarations des représentants du Front Polisario qui «accusent l’armée marocaine d’avoir tiré sur des manifestants innocents ce qui a conduit à des affrontements vendredi entre les forces marocaines et celles du Polisario». Citant Associated Press, les deux médias reprennent les déclarations  de l’ambassadeur sahraoui en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, dans lesquelles  il a accusé «les forces marocaines d’avoir ouvert le feu sur des manifestants civils innocents et que les combattants du Polisario étaient venus pour défendre des manifestants provoquant des affrontements intenses». De son côté, l’agence Bloomberg qui titre «des affrontements militaires éclatent au Sahara occidental après une trêve de 30 ans» a relevé  que le conflit au Sahara occidental longtemps gelé a éclaté vendredi suite à la «tentative marocaine de mettre fin au blocus commercial à Guerguerat». Le média a repris une dépêche de l’Agence de presse sahraouie (SPS) qui qualifie l’opération militaire marocaine à Guerguarat de  «déclaration de guerre, car elle sape définitivement l’accord de cessez-le signé en 1991». De son côté, le New York Times, quotidien au grand tirage, a mis en exergue la responsabilité du Maroc dans l’intensification des tensions dans la région, en lançant une opération dans une bande tampon contrôlée par l’ONU, estimant qu’il s’agit «d’une menace pour le cessez-le feu signé depuis près de trois décennies». Revenant sur la genèse du conflit au Sahara occidental, le quotidien s’est attardé notamment sur «les tensions dans la région  qui remontent à 1975 quand le Maroc a annexé le Sahara occidental». Le New York Times a déploré le fait que le «referendum d’autodétermination ne soit pas encore concrétisé». Vendredi, les forces marocaines ont agressé des civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement. Des associations chiliennes et argentines condamnent l’agression marocaine Le Parlement britannique exprime son inquiétude et appelle à examiner la violation du cessez-le-feu par le Maroc Le membre du Parlement britannique du Parti travailliste et ministre au Cabinet fantôme du parti d’opposition (Shadow Cabinet), Alex Ubyl  a insisté sur l’impératif d’un référendum d’urgence, indiquant qu’il demandera la tenue d’une réunion avec le président du Groupe parlementaire d’amitié avec le peuple sahraoui pour mettre en garde le gouvernement quant à la situation qui prévaut à Guerguarat et la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu. «En ma qualité de membre du groupe parlementaire d’amitié avec le peuple sahraoui, je demanderai au président de tenir une réunion pour interpeller le gouvernement», a écrit Alex Ubyl dans un tweet. La question du Sahara occidental exige «un référendum d’urgence pour concrétiser la volonté du peuple», a-t-il ajouté. Face à la poursuite des affrontements militaires au niveau du mur de la honte au Sahara occidental qui ont éclaté, vendredi dernier, suite à la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu, le Groupe parlementaire d’amitié avec le peuple sahraoui a demandé de rencontrer le ministre délégué chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et a établi des contacts avec le ministère des Affaires étrangères pour lui exprimer ses préoccupations quant à la situation dans la région. Le Groupe parlementaire d’amitié avec le peuple sahraoui, qui comprend plusieurs partis politiques, a demandé à la Grande-Bretagne, en sa qualité de membre permanent au Conseil de sécurité et membre du Groupe des amis du Sahara occidental, d’assumer ses responsabilités quant aux derniers développements de la situation dans le territoire. Vendredi, la situation a connu une évolution inquiétante dans la région de Guerguarat où des civils sahraouis ont manifesté près de la brèche illégale ouverte par l’occupation marocaine dans le mur de la honte. Les forces d’occupation marocaine avaient lancé, à l’aube, une attaque contre les manifestants pacifiques, en violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu signé avec le Front Polisario en 1991, en tant que partie du plan de règlement pour la décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique.

Des associations chiliennes et argentines condamnent l’agression marocaine Des associations chiliennes et argentines amies avec le peuple sahraoui ont fermement condamné la violation du Maroc du cessez-le feu dans la zone d’El Guerguarat au sud-ouest du Sahara occidental, où l’armée marocaine a mené, vendredi, une agression contre des civils sahraouis. «Nous condamnons catégoriquement la violation unilatérale du cessez-le feu par la monarchie marocaine provoquée par son irruption militaire armée contre le peuple sahraoui dans la région d’El Guerguarat», ont indiqué l’Association chilienne d’amitié avec la RASD et le Comité Argentin d’amitié avec le peuple sahraoui dans un communiqué conjoint.  «La violation marocaine constitue une rupture et une violation irréversible du cessez-le feu signé en 1991 entre le Front Polisario et le Maroc», ont ajouté les deux organisations, affirmant que «le Maroc en est seul responsable». Les responsables des deux associations ont condamné également «l’inaction de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), sa complicité avec le Maroc et son éloignement de son seul objectif, à savoir la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental». Les graves évènements qui se sont produits et qui ont motivé la légitime défense de l’armée sahraouie de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) sous la direction du Front Polisario seront de «la seule responsabilité du Maroc», affirment les rédacteurs du communiqué, tout en reconnaissant le droit légitime du gouvernement et du peuple sahraoui à «la défense de leur territoire et de leurs citoyens». A ce titre, les deux associations ont exigé «le retrait immédiat de la zone des forces d’occupation marocaines et le retour au respect des accords du cessez-le feu signé en 1991 et l’intervention urgente de l’ONU et de la Minurso dans la région pour faire respecter l’accord». Les associations ont lancé, enfin, dans leur communiqué, «un appel aux peuples du Chili et de l’Argentine, leurs institutions, les peuples et gouvernements progressistes d’Amérique Latine et des Caraibes», afin de rejeter activement la violation du cessez-le feu et l’agression marocaine contre le peuple sahraoui. «Il est urgent de garantir la fin de l’agression marocaine et le respect des accords- du cessez-le feu et la tenue du referendum d’autodétermination du peuple sahraoui», conclut le communiqué. Devant le mur de la honte érigé par le Maroc en violation du droit international.

Un Centre brésilien condamne l’agression marocaine et sa violation du cessez-le-feu Le Centre brésilien pour la solidarité avec les peuples et la lutte pour la paix (CEBRAPAZ) a condamné avec force l’agression des forces militaires marocaines d’une manifestation de civils sahraouis dans la zone tampon à El Guerguarat, appelant à la relance des négociations entre le Maroc et le Front Polisario dans les plus brefs délais. «L’agression des forces militaires marocaines contre une manifestation pacifique de civils sahraouis à El Guerguarat, dans le sud-ouest du Sahara occidental, constitue une franchise violation des conditions de cessez-le-feu convenues dans le plan de règlement de l’ONU et de l’OUA», a dénoncé le Centre dans un communiqué. Le Centre a rappelé que «la manifestation civile a protesté contre la violation systématique des Droits de l’Homme du peuple sahraoui dans les territoires occupés par le Maroc, où il n’est pas possible d’entrer en raison du contrôle strict des forces d’occupation», soulignant que les manifestants civils ont exercé leur droit de manifestation et de réunion pacifique, garanti par les normes et standards internationaux relatifs aux droits humains. «Il s’agissait d’une manifestation pacifique et non violente contre cette brèche illégale créée par le Maroc, avec l’accord de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), l’une des quatorze opérations de maintien de la paix en l’ONU qui manque de compétences dans le domaine des Droits de l’Homme et qui, à ce jour, ne remplit pas l’objectif pour lequel elle a été créée en 1991, la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui», a ajouté le Centre brésilien. Le même Centre a exhorté le secrétaire général de l’ONU à nommer un envoyé spécial pour le Sahara occidental et à relancer les pourparlers entre les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, dans les plus brefs délais. Plusieurs organisations et associations internationales ont condamné avec force l’agression militaire marocaine contre des civils sahraouis, appelant à cesser immédiatement les hostilités et à organiser sans délai un référendum d’autodétermination.

  1. A. S/ Ag.