CNES: Le citoyen algérien nécessite d’adopter un nouveau mode de consommation

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Un nouveau mode de consommation énergétique du citoyen est nécessaire afin  d’éviter le gaspillage de cette ressource ayant un impact sur les finances de l’Etat et sur celles du consommateur lui-même, a indiqué le président du Conseil national économique et social (CNES), Réda Tir.

Intervenant à l’occasion d’une journée d’information consacrée à l’économie d’énergie, M. Tir a fait savoir qu’il est nécessaire pour le citoyen algérien d’adopter un nouveau mode de consommation bannissant le gaspillage de la ressource énergétique qui pèse sur les finances de l’Etat et du citoyen lui-même. «Ce n’est pas parce que l’électricité est subventionnée à hauteur de 70-80% qu’on doit gaspiller cette richesse. Notre but est d’éliminer ce comportement négatif.» Le président du CNES a également fait observer que cet objectif ne doit pas constituer une problématique d’Etat uniquement, «car il s’agit d’y associer l’ensemble de la société à travers toutes ses composantes». Présent à cette rencontre, le Pdg de Sonelgaz, Chaher Boulekhras, a estimé que «le CNES est le mieux placé pour évoquer ce sujet, car il concerne tant l’aspect économique que social». Il a expliqué que le but est de passer des habitudes de consommation à un mode de consommation énergétique rationnel. Selon M. Boulekhras, la transition énergétique n’est pas uniquement basée sur le renouvelable (ENR) et les hydrocarbures, mais aussi l’énergie non consommée, «que certains pays appellent la quatrième énergie». Pour sa part, Sonelgaz a intégré une nouvelle stratégie intégrant la question centrale de l’économie d’énergie. Selon le même responsable, Sonelgaz a fait des efforts pour réduire le taux de perte énergétique passant de 17-18% à 12-13% actuellement. «Dans d’autres pays, grâce aux modes de consommation rationnelle, ils sont au niveau de 6-7% faisant suite à des pertes techniques.  Lors du panel organisé au cours de cette journée, l’experte et ex-DG de l’Institut algérien de la normalisation (IANOR), Ratiba Chibani, a souligné la nécessité de normes en ce qui concerne l’économie d’énergie. Elle a ainsi rappelé que les efforts mondiaux pour la maitrise énergétique ont été établis il y a de nombreuses années à travers la norme ISO 9001 «qui est une norme de certification où les entreprises intègrent la maitrise des processus et l’économie d’énergie».

Créer un organisme à activités normatives pour l’économie d’énergie «Les normes peuvent aider les entreprises à économiser de l’énergie et à réduire leur factures de consommation, tout en s’engageant activement pour le développement durable, tout en contribuant aux objectifs mondiaux en matière d’efficacité énergétique», a expliqué Mme Chibani. L’experte a en outre proposé de créer un espace élargi, à travers un organisme à activités normatives «réunissant des compétences des expériences et des ressources nécessaires». Pour sa part, le professeur Nouar Tabet, de l’université de Sharijah (Emirats arabes unis), a énuméré les opportunités et le potentiel d’énergie solaire dont dispose l’Algérie. Il a également plaidé pour une introduction progressive de l’énergie solaire dans le mix énergétique national dont les coûts ont connu une sensible baisse depuis plusieurs années. Pour sa part, le directeur du développement industriel du Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA), Merzak Zeboudj, il a indiqué que le Groupe public prête une attention particulière à l’efficacité énergétique.Selon M. Zeboudj, GICA effectue des audits énergétiques périodiques au sein de ses usines en collaboration avec l’APRUE. De plus, le Groupe industriel optimise l’utilisation de l’énergie électrique dans les processus de production et utilise des déchets comme combustible alternatif. De son côté, le représentant de l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (Aprue), Kamel Dali, il a fait savoir que la transition énergétique est une nouvelle vision, «un changement de paradigme basé sur la sobriété énergétique, en mettant en œuvre un modèle énergétique flexible, en phase avec le développement de l’énergie dans le monde». Il a ainsi souligné la nécessité d’une loi sur la transition énergétique sur la base d’une consultation citoyenne. «Un programme de maitrise de l’énergie est nécessaire en plus du programme de développement des ENR», a-t-il affirmé, ajoutant que cela est appelé notamment par l’accroissement de la demande d’énergie annuellement.

Ali O. / Ag.