Reprise de la compétition: Qu’attendent les autorités pour se prononcer ?

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Après l’Allemagne qui a ouvert courageusement la voie, l’Espagne et l’Italie ont également franchi le pas en attendant l’Angleterre dans les tout prochains jours. Les différents championnats européens ont repris, mais avec des conditions draconiennes et une vigilance de tout moment.

Le huis clos étant l’exigence la plus contraignante. Cela n’empêche pas néanmoins les téléspectateurs de suivre assidument les matches de football à la télévision. Ils étaient d’ailleurs 8 millions en Italie derrière leur petit écran, à regarder, vendredi soir, la demi-finale retour de Coupe d’Italie entre la Juventus et l’AC Milan (0-0), soit la meilleure audience de la saison. Une rencontre à laquelle a participé l’international algérien, Ismaël Bennacer, mais malheureusement pour lui, son équipe, Milan AC, a été éliminée. C’est dire que le football reprend doucement, mais sûrement ses droits à l’international, en attendant le retour du public. Chez nous, la reprise de la compétition est pratiquement acquise, mais elle tarde à se concrétiser sur le terrain. Certes, la FAF a établi une feuille de route pour la relance des championnats de la Ligue 1 et de la Ligue 2, mais les officiels du pays n’ont avancé aucune date de reprise. Le retour des manifestations sportives ne semble pas être dans leurs priorités. Du moins pour le moment. Une situation exaspérante, d’autant que beaucoup d’acteurs du ballon rond se montrent sceptiques et auraient souhaité que l’on mette un terme à la saison. Abdelkrim Medouar, le président de la Ligue, ne s’en cache pas. Tout comme d’ailleurs de nombreux techniciens, à l’instar de Samir Zaoui, le coach de l’ASO Chlef, qui voit mal comment le championnat pourrait être relancé dans les conditions actuelles. «Je pense que pour la reprise des activités sportives, ça va être très difficile cette année compte tenu de plusieurs paramètres. En effet, avec un arrêt de plus de 3 mois, je ne vois pas comment les clubs vont s’en sortir, notamment ceux qui n’ont pas les moyens financiers et qui peinent même à assurer les salaires de leurs joueurs, à l’image de notre club de l’ASO. C’est la vraie question», a-t-il confié récemment. Un avis partagé par les dirigeants du CSC, du MCA, mais aussi par l’entraîneur de l’USMA, Mounir Zeghdoud. Le président de la commission médicale de la FAF, le docteur Djamel-Eddine Damerdji, a évoqué, quant à lui, le risque élevé d’une contamination au coronavirus en cas de reprise du championnat. Quand on sait que la santé des joueurs et des accompagnateurs est la priorité des autorités, mais aussi celle de la Fifa, on voit mal comment peut-on cette saison autoriser de nouveau la pratique sportive de haut niveau. A moins que l’on parvienne dans les jours à venir à réduire sensiblement les cas de contamination au Covid-19 qui ne baissent pas sous la barre de 100 ces dernières semaines. Certes, l’épidémie est sous contrôle, mais elle est loin d’être vaincue. Cela dit, les footballeurs ne peuvent pas attendre indéfiniment. Une situation pesante pour eux et pour tous les amateurs du ballon rond. Si reprise il y aura, il faudra leur fixer une date précise maintenant. On ne peut plus la reporter. Tout en leur offrant toutes les garanties pour une reprise sans grand risque sur le plan de santé. Mais a-t-on les moyens humains et logistiques pour l’assurer ? Là est toute la question.

Ali Nezlioui