Un retour à la vie normale se poursuit progressivement et lentement à travers le monde, frappé par la pandémie du nouveau coronavirus, sur fond d’appels à la «prudence» et à «l’extrême vigilance» en période de déconfinement pour certains pays, et de prolongation pour d’autres, et ce, dans un seul objectif, éviter une nouvelle vague de contaminations.
Les pays qui assouplissent progressivement leurs mesures de confinement doivent maintenir une «vigilance extrême», a préconisé, lundi soir, le chef du programme d’intervention d’urgence à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Michael Ryan, tout en saluant le reflux de la pandémie dans un certain nombre de pays. Alors que parmi ces pays qu’il n’a pas nommés «nombreux sont ceux qui ont réalisé des investissements significatifs pour améliorer leurs capacités en santé publique pendant les confinements, d’autres non». «Si la maladie persiste à un faible niveau dans des pays qui n’ont pas la capacité d’étudier les foyers, de les identifier, le risque existe toujours que la maladie reparte», a-t-il prévenu. Certains pays se sont lancés «aveuglément» dans ce déconfinement sans se doter des moyens de tester et de tracer les cas suspects pendant qu’ils en avaient encore le temps, a-t-il déploré. Les remarques du responsable de l’OMS interviennent au moment où une partie de l’Europe, dont la France et l’Espagne, très affectées par la maladie de nouveau coronavirus, a commencé lundi à assouplir les mesures de restriction à la circulation des personnes mises en place pour limiter la propagation du virus et éviter une submersion de leurs systèmes de santé. Le déconfinement témoigne dans ces pays du «succès» des efforts menés pour «ralentir le virus et sauver des vies», a estimé, de son côté, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours d’une conférence de presse virtuelle à Genève, siège de l’agence onusienne. Les responsables de l’OMS ne cessent de répéter qu’un retour à la normale ne pouvait pas, en l’état actuel des connaissances épidémiologiques, se fonder sur une hypothétique «immunité collective». «Les études sérologiques préliminaires montrent qu’une proportion relativement faible de la population a des anticorps au Covid-19», a relevé M. Tedros, ce qui signifie que «la majeure partie de la population reste exposée au virus». En France, pays durement frappé par le Covid-19 et où un plan de déconfinement progressif a été enclenché lundi, le gouvernement insiste sur le «respect de toutes les mesures barrières, dont le port du masque grand public», soulignant que «l’épidémie est toujours active et évolutive».
Réouverture des écoles avec une série de mesures à respecter Par ailleurs, l’OMS a publié lundi une batterie de conseils pour la réouverture des écoles, toujours dans le cadre du déconfinement engagé dans de nombreux pays à travers la planète. S’agissant des pratiques quotidiennes à l’école, l’OMS prône une hygiène des mains appropriée, alors que les salutations sans contact doivent être privilégiées. Il s’agit aussi de prévoir un nettoyage quotidien régulier de l’environnement scolaire, y compris des toilettes, avec de l’eau et du savon/détergent et du désinfectant. L’OMS recommande également le port du masque «si nécessaire», en élaborant une politique scolaire sur le port d’un masque ou d’un couvre-visage, conformément aux orientations nationales ou locales. Sur le volet de la distanciation physique à l’école, l’agence onusienne plaide pour le maintien d’une distance d’au moins un mètre entre toutes les personnes présentes à l’école. Cela passe aussi par l’augmentation de l’espace entre les bureaux (au moins un mètre entre les bureaux). Il s’agit là aussi d’échelonner les récréations et les pauses déjeuner. L’OMS demande également aux décideurs publics de limiter le mélange des classes lors des activités scolaires et extrascolaires. Par exemple, les élèves d’une classe resteront dans une salle de classe tout au long de la journée, tandis que les enseignants se déplaceront d’une salle de classe à l’autre. En prenant ces mesures, l’objectif, selon l’OMS, est d’évaluer ce qui peut être fait pour limiter le risque d’exposition, ou de contact physique direct, dans les cours d’éducation physique, les terrains de jeux, les zones humides et les vestiaires. L’agence onusienne insiste aussi sur l’impératif d’informer les parents des mesures mises en place par l’école et demander leur coopération pour signaler tout cas de Covid-19 survenant dans le foyer. Pour rappel, la pandémie de Covid-19 a, selon un dernier bilan officiel donné lundi soir, contaminé près de 4,2 millions de personnes à travers le monde, dont plus de 283 000 sont décédées des suites de la maladie. Les Etats-Unis sont le pays le plus sévèrement touché par le Covid-19, avec plus de 80 000 morts. Le continent européen est également très endeuillé. Le Royaume-Uni déplore près de 32 000 victimes, l’Italie compte plus de 30 000 décès, l’Espagne plus de 26 000 morts, comme la France.
Yasmine D.
