Modernisation du système économique national: Un choix stratégique pour l’Etat

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Avec la mise en place d’un système numérique visant la création d’une banque de données pour identifier l’ensemble des acteurs intervenant dans les domaines de la production et de la distribution des produits de large consommation, l’Etat semble déterminé à définir les capacités de production, organiser le périmètre de distribution et assurer un suivi périodique des niveaux de stockage à l’échelle nationale pour les secteurs public et privé.

Lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, tout en se félicitant de ce système numérique qu’il a qualifié de premier pas sur la bonne voie pour la construction d’une économie nationale moderne, a exhorté le gouvernement à veiller à sa mise à jour afin de disposer à tout moment d’une image réelle du secteur avec des chiffres exacts et à généraliser ce système dans tous les secteurs et à travers l’ensemble du territoire national. Soulignant que le numérique et la prospective sont deux facteurs essentiels pour sortir de la sphère des statistiques approximatives qui n’aident nullement à asseoir une économie forte et moderne ni à assurer la transparence des transactions économiques, le chef de l’Etat a précisé que c’est plutôt un véritable obstacle au développement économique et la consumation des efforts et des ressources. Il a affirmé, dans ce contexte, que la modernisation est impérative pour la relance d’une économie nationale efficace, telle que nous l’ambitionnons. Il s’agit là d’un choix stratégique pour l’Etat qu’il importe de mettre en œuvre sans délai. Cela intervient au moment où l’Etat s’apprête à mettre en place un nouveau modèle économique basé sur la diversification du développement et l’économie du savoir, en sus d’une nouvelle politique d’industrialisation orientée vers les industries petites, moyennes et émergentes, soulignant l’importance d’accorder la priorité aux produits garantissant un taux d’intégration élevé. Cette politique industrielle permettra de réduire la facture d’importation et de créer des postes d’emploi et à ce titre, le chef de l’Etat a instruit le gouvernement à l’effet de recenser toutes les ressources naturelles nationales non exploitées afin de renforcer les capacités d’exportation du pays,  compenser la baisse des recettes hydrocarbures et préserver cette richesse aux générations montantes. Le président de la République avait relevé, à ce propos, que l’Algérie dispose de compétences et de ressources matérielles susceptibles de la mettre à l’abri de l’instabilité des recettes pétrolières, appelant à mettre en valeur les ressources humaines afin de remporter le pari, de surmonter les séquelles de la pandémie du Covid-19 et de jeter les fondements d’une véritable industrie nationale  dans le cadre d’une véritable économie, dont les échéances et les objectifs sont bien définis. Il avait affirmé aussi que l’évaluation doit s’appuyer sur la réalité pour pouvoir sortir avec une vision claire, tout en déplorant le fait que cette réalité montre que «nous ne sommes pas parvenus, à ce jour, à produire localement à 100% un téléviseur ou un réfrigérateur, alors que l’Algérie recèle des compétences scientifiques dans les divers domaines, des compétences qui ont démontré leur potentiel dans notre lutte collective contre la propagation de la pandémie du coronavirus». Ainsi, et partant de la réforme des structures de gouvernance et de gestion direct de l’économie productive, une stratégie industrielle sera élaborée à travers la révision du cadre législatif relatif à la promotion de l’investissement et la réorganisation du secteur économique public relevant du ministère de l’Industrie et des Mines en vue de sa relance et sa séparation complètement du Trésor public en tant que principal pourvoyeur. Partant de ce constata, le Président Tebboune a mis  l’accent sur la nécessité de se tourner résolument et avec détermination vers l’industrie pétrochimique, le développement des secteurs de l’industrie et de l’agriculture et l’exploitation des ressources humaines sortant chaque année de nos universités afin de permettre aux jeunes de mettre en avant leur génie habituel. Il a insisté également sur la nécessité de s’orienter immédiatement vers l’investissement dans le secteur des énergies renouvelables pour l’exportation afin d’immuniser notre indépendance économique contre toute éventualité pouvant se produire sur le marché pétrolier. Il avait également appelé à prioriser l’investissement dans les produits agricoles assurant la sécurité alimentaire du pays. Il s’agit ici d’encourager les filières céréalières, notamment le maïs, ainsi que les filières à même de couvrir les besoins nationaux en sucre, huile et céréales. A cet égard, il avait chargé le ministre de l’Agriculture et du Développement rural de mettre en place, à court terme et avant la fin de l’année en cours, un mécanisme sous forme d’un office ou autre en vue de relancer et promouvoir les investissements agricoles qu’ils soient nationaux, étrangers ou mixtes. En outre, le président de la République avait fait savoir que le recul des recettes algériennes d’exportation des hydrocarbures était une réalité liée à l’évolution de la pandémie du coronavirus que connaît le monde, assurant que «nous devons nous préparer sérieusement pour surpasser les répercussions de la crise économique mondiale». Si pour ce faire, «nous sommes appelés à revoir l’ordre des priorités de l’élan économique, ça ne doit en aucun cas affecter les axes vitaux des plans nationaux de développement, notamment ceux pourtant sur les acquis sociaux à l’instar du niveau de vie du citoyen, des salaires et retraites et des postes d’emploi», avait-il souligné. Et d’ajouter : «C’est également une occasion pour nous de prendre conscience de la vulnérabilité de notre économie nationale, en raison de notre négligence pendant des décennies à la libérer de la rente pétrolière, indiquant qu’il est impératif de mettre un terme aux mauvaises pratiques qu’a inculquées la période de l’aisance financière, à l’exemple du gaspillage, de l’esprit dépendantiste, de fainéantise et de surconsommation.» Dans le même ordre d’idées, le président de la République avait appelé à se débarrasser de ces pratiques afin de «passer sérieusement, collectivement et définitivement vers l’édification d’une nouvelle économie fondée sur la diversification des recettes, la protection de la production nationale, l’économie du savoir et la concrétisation de la transition énergétique».

  1. Benslimane