Un jour on se rapproche de la reprise des compétitions, le lendemain on s’en éloigne, la grande famille sportive dans le flou total, ne sait plus à quel saint se vouer.
La décision lui échappe, elle est entre les mains des politiques, mais aussi de la communauté scientifique. Ces deux derniers ne sont pas pour autant toujours sur la même longueur d’onde. Les priorités ne sont pas forcément les mêmes. Si chez les uns on a hâte de sortir du confinement pour reprendre une vie socio-économique plus ou moins «normale», chez les autres on ne veut prendre aucun risque à même de favoriser un tant soit peu une recrudescence de l’épidémie du Covid-19. Il faudra peut-être trouver un juste milieu duquel la pratique sportive semble néanmoins exclue pour le moment. Il va sans dire que ce n’est pas la priorité, surtout que les spécialistes de la santé écartent pour l’instant l’idée d’une reprise dans les semaines à venir des manifestations sportives. Certains d’entre eux se montrent même très pessimistes sur le sujet et recommandent le prolongement de la suspension jusqu’à l’année prochaine.
Une situation insoutenable et suicidaire pour les professionnels qui vivent très mal l’éloignement des terrains et autres salles de sport. Avec le prolongement du confinement chez nous au moins jusqu’au 14 mai, les observateurs commencent à douter d’une reprise des compétitions avant longtemps. D’autant que la propagation du coronavirus, même si elle est stable, demeure néanmoins inquiétante. L’arrivée du mois sacré du Ramadhan et la réouverture de pratiquement tous les magasins ne favorisent pas vraiment la lutte contre l’épidémie. Tout le monde aura d’ailleurs remarqué ces derniers jours à travers le pays, des agglutinements autour de vendeurs de «Qalbellouz» et autres friandises. Les commerces sont pris d’assaut sans que les gestes barrières, comme la distanciation ou le port du masque ne soient respectés. Cela ne fera que retarder la date de la sortie de la crise. Sans oublier le risque très élevé d’augmentation des nouveaux cas de contamination. Ce cercle vicieux ne peut être stoppé que si les gens prennent réellement conscience du danger et fassent preuve de civisme et de responsabilité. C’est loin d’être le cas actuellement. Dans les conditions actuelles, la reprise du championnat ne peut être que repoussée encore et encore. Il faudra même songer, pendant qu’on y est, à une saison blanche.
C’est une éventualité de plus en plus plausible eu égard à l’évolution de la pandémie. Si nos écoles restent fermées, le sport ne peut pas prétendre à mieux. Sans dresser un tableau complètement noir, il faut avouer que la situation sanitaire n’est pas vraiment maîtrisée. Elle peut changer dans les jours, voire les semaines à venir, mais en ce moment rien n’indique qu’on emprunte le bon chemin pour éradiquer ce fléau. Certains espèrent qu’avec l’augmentation de la température et l’arrivée de l’été, la virulence du coronavirus diminuera pour disparaître ensuite. C’est ce que l’on souhaite, même si cela reste un vœu pieux, car il ne s’appuie sur aucune base ou étude scientifique approuvée.
Ali Nezlioui






