Championnats: Les clubs et les joueurs dans l’expectative

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L’arrêt et l’ajournement des différents championnats et autres compétitions auront immanquablement des conséquences sur le calendrier, mais également sur la situation contractuelle des joueurs.

Les clubs aussi seront durement impactés sur le plan économique. Certains d’entre eux réfléchissent d’ailleurs à mettre leurs employés en chômage partiel pour alléger les charges en ces temps où les recettes sont quasi nulles. D’autres sollicitent carrément leurs joueurs, notamment les mieux nantis, pour les aider à sortir de cette crise financière sans précédent. Personne n’était préparé à l’affronter. D’où le vide juridique sidéral qui la caractérise.« Aucun juriste ne sait exactement ce qui se passera dans les semaines qui viennent. Un événement de l’ampleur de celui que nous connaissons ne peut pas être anticipé par la loi. Il s’agit d’un cas de force majeure. Cela fera jurisprudence, car nous sommes dans une situation qui déroge totalement à ce que nous connaissons », explique au site spécialisé sport.fr, Me Erwann Mingam, co-fondateur du prestigieux cabinet d’avocats WM Law. Cas de force majeur : la phrase est lâchée et ne peut plus être contestée. Reste à savoir comment les différents acteurs du ballon rond vont affronter cet imbroglio juridico-financier à venir qui risque de chambouler complètement l’ordre établi. Le calendrier dont le prolongement semble inéluctable pose un sérieux problème aux joueurs professionnels en fin de contrat, comme l’anticipe Erwann Mingam. «Si le calendrier sportif devait glisser et se prolonger au-delà du 30 juin, il pourrait être envisageable de réfléchir à une prolongation par avenant, juste le temps de finir les compétitions de la saison en cours, à condition que toutes les parties prenantes valident ce procédé », prévient-il. En effet, la difficulté est que cette proposition fasse l’unanimité, ce qui est loin d’être acquis en Europe. En revanche chez nous, cela ne devrait pas constituer un handicap. D’autant que par le passé, des joueurs dont le contrat a expiré ont continué à disputer les compétitions internationales avec leurs clubs tout en ayant signé en faveur d’autres équipes. En Algérie, on fait peu de cas de la réglementation, surtout lorsqu’il s’agit d’une situation de crise. C’est plus un problème de riches plus regardants en matière de lois. N’empêche, ils pourront recourir exceptionnellement aux solutions les moins mauvaises et celle-ci semble la plus indiquée.Cependant pour le moment, c’est la survie des clubs qui est menacée. Combien de temps cette crise sanitaire va-t-elle durer ? Combien vont-ils pouvoir résister sans revenus ? Des questions pertinentes auxquelles il est difficile de répondre actuellement. Kheireddine Zetchi a évoqué d’une autre manière le problème vendredi, lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale. «Il est très prématuré de parler de saison blanche. Il faut penser aux pertes économiques en cas d’arrêt définitif du championnat », a-t-il déclaré. Il souhaite comme tout le monde, on imagine, que la compétition reprenne ses droits le plus tôt possible pour limiter la casse. Tout dépend en fait de l’évolution de la pandémie du coronavirus et la capacité de l’homme à l’endiguer rapidement. On croise les doigts pour que ce soit le cas. Autrement, il faut se préparer à des lendemains incertains.

Ali Nezlioui