Le chef de la Sûreté urbaine de Dely Ibrahim, le commissaire Boudraâ Redouane, a annoncé hier que l’enquête sur l’affaire de l’individu qui faisait chanter des jeunes filles à Alger se poursuit toujours pour identifier toutes ses victimes en vue de les interroger. Lors d’une conférence de presse au siège de la Sûreté de la wilaya d’Alger, le commissaire Boudraâ a indiqué que l’affaire qui a suscité l’intérêt de l’opinion publique est toujours en cours, précisant que le mis en cause a été présenté devant le procureur de la République prés le tribunal de Bir Mourad Raïs qui a ordonné sa mise en détention provisoire. Le procureur de la République a également ordonné de poursuivre l’enquête pour « identifier les autres victimes » parmi les jeunes filles que le suspect (27 ans) faisait chanter en les menaçant de mettre en ligne des photos et des vidéos obscènes prises sous la menace. L’affaire a débuté le 10 janvier suite à une plainte déposée par une des victimes qui a affirmé qu’elle a été agressée par le suspect. Les investigations menées par les services compétents pendant plus de deux mois ont permis l’identification du mis en cause et son arrestation le 23 mars dernier. L’enquête a révélé que le suspect se déplaçait à bort d’un véhicule avec un faux matricule. Il ciblait en particulier les étudiantes en se faisant passer pour un chauffeur de taxi clandestin ou sur les réseaux sociaux (Facebook et Instagram). Le mis en cause qui proposait pour la course un tarif abordable en vue d’inciter les étudiantes à monter avec lui, changeait d’itinéraire et conduisait ses victimes dans des endroits isolés en les menaçant avec un pistolet en plastique. L’enquête a également permis la saisie de 16 téléphones portables, 14 appartenant aux victimes et deux appartenant au suspect munis d’une carte mémoire de plus de 120 giga sur laquelle il a téléchargé des scènes obscènes qu’il comptait vendre à des sites bien déterminés tout en menaçant ses victimes de les mettre en ligne. L’une des victimes a réussi à s’échapper en se jetant hors du véhicule, a affirmé le commissaire de police précisant que les investigations avaient révélé que les agressions de ce jeune homme remontaient au mois d’octobre 2016, mais aucune plainte n’a été déposée avant le mois de janvier dernier. Lors de l’interrogatoire, le mis en cause a affirmé n’avoir contraint aucune fille à le suivre et qu’elles l’avaient toutes accompagné de leur propre gré. Le commissaire Boudraâ a souligné la nécessité de sensibiliser les filles et même les garçons aux dangers des réseaux sociaux et de l’Internet en général affirmant que cette affaire qui a débuté par des délits de « vol, d’agression et de coups et blessures » s’est révélée par la suite plus grave appelant toutes les victimes à faire preuve de courage et de se rapprocher des services de Sûreté pour déposer plainte contre lui. Le mis en cause a été arrêté sous l’inculpation d’attentat à la pudeur sous la menace, usurpation d’identité, vol sous la menace et production de photos et de vidéos obscènes et leur mise ligne sur les réseaux sociaux.