Des assises nationales sur le numérique doivent être organisées pour définir une feuille de route concernant le développement de ce secteur dans l’objectif de promouvoir l’économie numérique nationale, a indiqué, lundi, à Alger, le vice-président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) chargé du développement du numérique, Djaoued Allal.
«Nous devons avoir une réelle vision stratégique du Numérique pour le pays à court, moyen et long termes», a estimé le même responsable lors de son intervention au Forum du quotidien El Moudjahid sur les start-up et les défis de la numérisation. Pour ce faire, le même responsable a préconisé l’organisation d’assises nationales pour bâtir «un véritable écosystème numérique» dans le but de donner l’élan nécessaire aux acteurs locaux du Numérique. De plus, Djaoued Allal, a souligné l’intérêt de mettre en place un statut particulier pour les entreprises du Numérique, notamment au niveau du registre de commerce et de la nomenclature des métiers. Ajouter à cela, il a estimé nécessaire d’aider les entreprises algériennes du Numérique à trouver des fonds d’amorçage qui puissent prendre en charge le risque financier auquel font face les entreprises opérant dans ce domaine, les start-up en particulier. «Il faut des organismes financiers qui intègrent le risque de perte et un statut particulier permettant une exonération fiscale», a-t-il noté, se félicitant de l’ambition du président de la République de créer une banque dédiée au financement des start-up. D’autre part, le responsable au sein du FCE s’est dit en faveur d’une révision du système de régulation du secteur du Numérique en Algérie pour permettre son émergence, jugeant que cette régulation «a été souvent un facteur de blocage du Numérique par incompréhension» jusqu’à présent Il a remis en question la mise en place des taxes depuis 2018 sur les équipements numériques, source de valeur ajoutée et de compétitivité pour les entreprises. «On n’arrive pas à comprendre pourquoi on a 30% de taxes sur les outils informatiques», constate-t-il, indiquant que ces équipements s’avèrent ainsi onéreux en Algérie et donc inaccessible pour nombre de PME. «Il y a un vrai manque à gagner car ces équipements augmentent la productivité du pays», assure-t-il. Autre élément permettant le développement du Numérique dans le pays, le débit Internet. Sur cet aspect, Djaoued Allal a plaidé en faveur de la création d’une concurrence dans la fourniture Internet comme ce fut le cas dans le début des années 2000. «On doit ouvrir l’investissement au privé pour assurer une meilleure qualité de service aux citoyens et aux entreprises», a-t-il appelé. Par ailleurs, le même responsable a souligné la valeur ajoutée qu’apporte le Numérique à l’économie nationale «C’est un grand relais de croissance au niveau de l’économie mondiale. Le classement des plus grandes fortunes du monde comporte les grosses sociétés du secteur du Numérique», a-t-il étayé.
Dans ce cadre, il a fait savoir que la moyenne globale en terme de participation du Numérique au PIB par pays au niveau mondial est de 8-9% et de 12% pour les pays ayant plus investi dans le Numérique. En Algérie, le Numérique participe à moins de 4% au PIB national Le même responsable a également souligné l’intérêt que représente le Numérique pour l’économie nationale, constituant «un vrai outil de transparence et de prédictibilité dans les process et d’augmentation de la productivité des entreprises». «C’est aussi pour certains pays puissants, un levier économique pour l’export, car le Numérique n’a pas de frontières», a-t-il affirmé, notant la nécessité de créer l’écosystème nécessaire pour permettre l’épanouissement des compétences nationales évitant ainsi leur départ vers l’étranger.
Moussa O.