Le cessez-le-feu observé en Libye, fruit d’intenses efforts de la diplomatie algérienne, a été largement salué par la communauté internationale comme «une bonne nouvelle» et un pas important vers la reprise du processus de dialogue politique inclusif garantissant l’unité et la souveraineté du peuple libyen.
L’Algérie a salué le cessez-le feu, appelant toutes les composantes libyennes à son respect et à la reprise rapide du processus de dialogue national inclusif pour parvenir à une solution politique pacifique tenant compte de l’intérêt supérieur de la Libye et de son peuple. L’Algérie a rappelé, dans ce cadre, «sa position constante en faveur d’un règlement politique pacifique via un dialogue libo-libyen» et réitère son appel à toutes les parties à «faire prévaloir la sagesse et le dialogue pour sortir ce pays frère et voisin de la crise qu’il traverse et qui ne cesse de menacer la stabilité des pays voisins et de la région toute entière». L’Algérie a réaffirmé, en outre, qu’elle «poursuivra ses efforts en faveur d’une solution politique pacifique garantissant l’unité et la souveraineté du peuple libyen dans le cadre de la paix et de la stabilité loin de toute ingérence étrangère, qui n’a fait qu’aggraver la situation et torpiller les efforts de règlement à travers le dialogue». Pour leur part, l’ONU, les Etats-Unis, l’Union européenne (UE) et la Ligue des Etats arabes ont tous salué le cessez-le-feu y voyant. La Ligue arabe a salué la déclaration du cessez-le-feu entre les parties au conflit en Libye, appelant à la reprise du processus politique pour régler la crise. L’organisation panarabe a appelé «les deux parties du conflit à se conformer à la cessation des hostilités, à œuvrer pour la désescalade sur le terrain, et à participer avec bonne intention aux efforts visant à élaborer les mesures nécessaires pour la permanence du cessez-le-feu». Pour la Tunisie, il s’agit d’»un pas important pour mettre fin à l’effusion de sang en Libye et baliser la voie à la reprise des négociations sous les auspices des Nations unies». Par ailleurs, l’Italie par la voix du ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, a salué l’annonce d’un cessez-le-feu en Libye y voyant «une bonne nouvelle» à même de créer «un espace pour plus de dialogue» en vue d»’atteindre la stabilité dans le pays et dans la région». Pour le Premier ministre italien Giuseppe Conte, la décision d’un cessez-le-feu en Libye est une «première étape» dans la recherche d’une solution politique. «Il y a encore un long chemin à parcourir, mais c’est la bonne direction», a-t-il affirmé. Le cessez-le-feu fruit d’intenses efforts de la diplomatie algérienne Le cessez-le-feu en Libye est le couronnement d’intenses efforts de l’Algérie en vue d’une solution politique et inclusive à la crise telle que préconisée par les Nations unies. Les parties libyennes, le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’union (GNA), Fayez Al Sarradj, et le maréchal Khalifa Haftar, ont répondu à l’appel pour un cessez-le-feu, ouvrant la voie aux tractations pour un règlement politique à la crise qui secoue la Libye depuis la chute du leader libyen Mouammar Kadhafi en 2011.
Al Sarraj et Haftar doivent «déterminer» lundi à Moscou «les modalités du règlement futur en Libye, y compris la possibilité de signer un accord sur le cessez-le-feu et ses détails», a précisé le chef du groupe de contact russe sur la Libye, Lev Dengov. S’exprimant lors d’une courte intervention, Al Sarraj a appelé les Libyens «à tourner la page du passé» et à «rejeter la discorde et resserrer les rangs pour se lancer vers la stabilité et la paix». Selon le président du Conseil d’Etat (l’équivalent d’un Sénat) basé à Tripoli, Khaled Al Mechri, la signature de cet accord ouvrira la voie à la relance du processus politique, après neuf mois de combats meurtriers aux portes de la capitale libyenne, Tripoli. Cette trêve doit servir de prélude à une conférence sur la Libye à Berlin sous l’égide de l’ONU courant janvier, qui permettra l’émergence d’un dialogue politique à même de résoudre cette crise. Soucieuse de rester à «équidistance» des deux parties en conflit en Libye, Alger n’a cessé de rejeter toute ingérence étrangère dans ce pays frère et a exhorté toutes «les parties libyennes à retourner rapidement à la table des négociations». Lundi dernier, en recevant le chef du GNA, Fayez El Serraj, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réitéré «l’attachement de l’Algérie à préserver la région de toute ingérence étrangère», insistant sur une solution libyenne. Au terme de l’entretien, l’Algérie avait appelé la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, à «prendre ses responsabilités» et à «imposer un cessez-le-feu». L’appel d’Alger a été suivi mercredi par la Turquie et la Russie, dont les deux dirigeants, Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, avaient également appelé à un cessez-le-feu. L’Algérie avait également accueilli, le chefs de diplomatie turc, Mevlut Cavusoglu, égyptien Sameh Choukri et italien Luigi Di Maio.
- T.M.