Clubs algériens: Grandeur et décadence !

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Le déclin du football national au niveau local se traduit aussi par la décadence de nos «grands» clubs tombés dans la désuétude et gérés dans l’incompétence et l’anarchie.

Cela n’a jamais été aussi vrai que cette saison. L’USMA, à titre d’exemple, continue de payer pour les méfaits de son ex-actionnaire majoritaire, Ali Haddad, au point de ne plus pouvoir retenir ses propres joueurs. Sa situation est tellement critique et dramatique que l’on craint le pire pour son avenir. Une situation de blocage qui a créé un sentiment d’impuissance et de résignation. Les Usmistes auront du mal à se remettre de cette crise latente et étouffante, surtout si la saignée au niveau de l’effectif se poursuit. L’USMA traine une dette colossale que le gel des comptes accentue davantage, plongeant le club dans l’incertitude la plus totale. Les joueurs et le staff technique, malgré une loyauté exemplaire et sans faille, se trouvent néanmoins dans l’expectative et ne savent plus à quel saint se vouer. Chaque jour qui passe enfonce un peu plus l’USMA dans la tourmente. Les années fastes semblent derrière elle, à moins d’un retournement de situation improbable. Du moins à court terme. L’ESS n’est guère mieux lotie. Lâchée par les pouvoirs publics, le club phare des Hauts-Plateaux se morfond lui aussi dans une crise financière chronique. L’incarcération de son ex-président, le puissant Hacène Hamar a compliqué encore plus ses affaires. Il ne semble pas y avoir un consensus pour le remplacer.

Les réunions des dirigeants se multiplient sans trouver une issue favorable ou durable pour permettre au club de retrouver la sérénité. L’Entente semble condamnée à serrer la ceinture pour un bon bout de temps. Le MCA, pour sa part, est toujours otage des querelles intestines de ses dirigeants. La faute aussi à une gestion à l’emporte-pièce, car le couple Sonatrach-MCA n’a jamais filé le grand amour. Un mariage forcé en somme dont la firme pétrolière n’en a pas voulu. Les pouvoirs publics lui ont jeté le club dans les bras pour calmer la rue et les milliers de supporters du club algérois. Ce qui explique l’instabilité au niveau de ses dirigeants. Un mal récurrent l’empêchant de prendre son envol, car il faut le dire si l’on excepte la parenthèse enchantée des années 70 couronnée par le fameux triplé (Coupe, championnat et Coupe d’Afrique), et durant laquelle les Mouloudéens ont plus ou moins partagé le règne du championnat avec la JSK,  pour le reste, le club a plus connu de bas que de haut. Un véritable gâchis compte tenu de l’extrême popularité du MCA et les grands moyens mis à sa disposition. Que dire alors de la JSK dont le dernier scandale au Maroc montre à quel degré ce club prestigieux est tombé bien bas. Un président de la trempe de la JSK qui en arrive aux mains avec des supporters de son équipe, qui plus est, dans un pays étranger, ça fout la honte. C’est une piètre image que Cherif Mellal a laissée de la JSK chez nos voisins. Aucune raison, ni justificatif ne peut expliquer son comportement irresponsable et irrespectueux. Abdelkader Khalef, l’ex-président emblématique et grand architecte de la réussite de la JSK, doit se retourner dans sa tombe. Le club qu’il a hissé au sommet de la hiérarchie, est aujourd’hui traîné dans la boue. La JSK, le club le plus titré du pays, faut-il le rappeler, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Son riche héritage a été déjà dilapidé par le long règne sans partage de  Moh Cherif Hannachi. Il semble que son successeur suit le même chemin avec une volonté inconsciente de finir le boulot.

Ali Nezlioui