Festival international de danse contemporaine: Prestations diverses sur «la recherche et la compréhension de soi»

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La scène du 10e Festival culturel international de danse contemporaine (Fcidca) a accueilli, dimanche soir à Alger, outre l’Algérie, la Russie, invitée d’honneur, la France, l’Ukraine et l’Espagne qui ont livré des prestations en lien avec «la recherche et la compréhension de soi», comme thématique principale, exprimée de différentes manières à travers des performances, en groupe, en duo ou en solo.

Sous un éclairage direct et varié, la scène de l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh est apparue au nombreux public dans toute sa splendeur, accueillant, près de deux heures et demie durant, pas moins de six performances, rendues par, le trio algérien, «Dream Team» de Tizi-Ouzou, le duo russe de «danseurs étoiles» du «Théâtre du Bolchoï», la troupe française, «Zahrabat», le trio ukrainien «ConDan Space» et la Compagnie espagnole, «Elias Aguirré». Composé des jeunes femmes, Lamia Amrani, chorégraphe et metteure en scène, Melissa Benabdelaziz et Lisa Zerraf, le trio, «Dream Team» de Tizi-Ouzou a présenté Entre raison et folie, une prestation de courte durée certes, mais qui a laissé une «bonne impression» chez le public, car traitant du déchirement intérieur que vit l’individu, entre la nécessité de préserver sa lucidité et l’adversité des pressions qu’il
subit de l’extérieur, le poussant à la folie. A travers une sémantique des accoutrements, en adéquation avec les personnages, les rôles, du «sujet», rendu par Lamia Amrani, dans une robe mi-noire, mi blanche, «la raison», interprété par Lisa Zerraf, toute de blanc vêtue et «la folie», incarné par Melissa Benabdelaziz toute en noire, ont été mis en valeur par les trois ballerines, chacune réussissant à atteindre la mesure du caractère de son personnage, à l’instar de Lamia Amrani qui a su passer de l’«apaisement», quand elle se sent prémunie en présence de «la raison», au «tourment», lorsqu’elle est approchée par «folie». La Russie a présenté deux programmes séparés, animés par le duo, Ekatarina Bésédinc – Mikhaïl Kryuchkov, qui a excellé de maîtrise et de technique, sous la direction du chorégraphe, Alexander Ryuntyu. La Sylphide, une œuvre du ballet romantique créé en 1832 par Fillipo Taglioni, sur un livret d’Adolphe Nourrit, a séduit les spectateurs qui ont apprécié les deux danseurs, exécutant une performance de haute facture, soumise aux normes académiques connu des grandes écoles de danse. Dans une autre tonalité, la performance, «Danse contemporaine» a été exécutée par le duo russe, avec beaucoup d’énergie et une gestuelle plus 49 actuelle s’adressant à la nouvelle génération de danseurs, ce qui a fait réagir le public algérois qui a longtemps applaudi le rendu russe. Quatre danseurs, venus de Roubaix (Nord de la France), Brahim
Bouchlaghem, chorégraphe et metteur en scène, Sacha Vangrevlynghe, Al Houseyni N’Diaye et Fouad Tzouza, formant l’Ensemble «Zahrabat», ont proposé de comprendre la
«fuite du temps», dans une performance très physique qui rappelle la différence des époques et qu’à chacune son temps. Venu de Lviv (est de l’Ukraine), le trio féminin, Natalia Pienkina, Maria Bakalo et Alisa Nesterova, formant l’Ensemble «ConDan Space», a présenté, «From the Archive», une chorégraphie conçue sur l’histoire du corps humain, en perpétuelle dualité avec l’esprit qui l’instruit selon les situations. S’inspirant des corpus de leurs vies respectives, les trois ballerines ont suggéré à l’assistance de tenter de comprendre les réactions du corps humain, face aux «agressions» extérieures, avant de suivre le cheminement du développement de soi pour bien saisir le passage à l’âge adulte et finir par «s’accepter comme on est». Laissant le corps livrer au public sa propre vérité, l’Ensemble «ConDan Space», pour la 1e fois à Alger, a rendu une performance empreinte de douceur, et de finesse, longtemps applaudie par les spectateurs.Représentant l’Espagne, Elias Aguirre, danseur, chorégraphe et metteur en scène a commencé par révéler les «origines algérienne de son grand père», d’où sa décision de «lui dédier» sa première performance à Alger, qu’il a intitulé, «Marche bizarre», présentée en plusieurs parties, traitant de l’homme face au monde des insectes et des émotions qu’elles provoquent chez lui, après une agression. Douze pays prennent part au 10e Festival culturel international de danse contemporaine d’Alger, qui se poursuit jusqu’au 13 novembre, avec au programme de lundi, outre l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, le Mali et l’Egypte.

Benadel M.