Constantine : Le remake de la pièce théâtrale  »Ars Eddib » attire un grand  public

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Les amoureux du 4ème art se sont particulièrement délectés, jeudi soir au Théâtre régional Mohamed Tahar Fergani de Constantine, de la générale du remake de la pièce « Ars Eddib » (mariage du loup) du metteur en scène Amar Mohsen.

Offrant une cure de jouvence à sa propre pièce, le réalisateur, à travers son œuvre, a encore suscité les mêmes émotions chez le public près de trente ans après la première représentation de « Ars Eddib », une des pièces phares du Théâtre algérien durant les années 90. Dans une comédie acide et burlesque, pendant plus d’une heure trente, le public a pu suivre à travers une mise abyme la descente en enfer du personnage principal Salim, campé par Karim Boudechiche, un ancien moudjahid qui se fait progressivement dépouiller de ses biens, de ses terres, puis de son nom pour finalement finir retenu contre son gré dans un asile psychiatrique. Les scènes s’enchainent et dressent également une critique des escrocs politiques, de la cupidité et de l’ambition démesurée de certains responsables tout en montrant les dérives d’une bureaucratie et d’une administration aussi bien aliénées qu’aliénantes. Ce remake grandement valorisé par des moyens techniques multimédias est resté identique au premier en partageant les mêmes ambitions, à partir de situations qui ne prêtent aucunement au rire et en mettant en scène une société qui n’a de cesse de tanguer entre bonheur et désenchantement, face à ses propres contradictions. Pour ce faire, le metteur en scène de « Hada idjib Hada »,  »Rih Essemsar » ou encore  »Ghassalet Ennouader », s’est appuyé sur le scénographe Aissa Redaf et sur l’aisance éblouissante d’un casting porté par des comédiens chevronnés et talentueux tels que Antar Hellal, Karim Boudechiche, Mohamed Delloum ou encore Hamza fodil. Longuement applaudi par une salle archicomble, le dramaturge Amar Mohsene qui signe son retour au théâtre après une longue parenthèse « télévisuelle », a indiqué à l’APS que cette action de redonner vie à la pièce  »Ars Eddib » a pour but de rappeler à la nouvelle génération « tout le chemin parcouru par le peuple algérien pour pouvoir jouir de son indépendance’’.