La majorité des participants aux rencontres de consultations menées par l’Instance nationale de dialogue et de médiation ont plaidé pour la nécessité de hâter la préparation d’une élection présidentielle comme solution définitive à la crise que traverse le pays. Lors des différents rounds de dialogue organisés par les membres de l’instance avec des partis politiques, des personnalités nationales et des représentants du hirak populaire et de la société civile, les propositions des intervenants pour la sortie de la crise politique actuelle ont porté essentiellement sur l’importance d’élire, dans les plus brefs délais, un président légitime qui prendra en charge la réalisation des réformes souhaitées par le peuple algérien.
A cet effet, les intervenants ont estimé que la régularité de la prochaine élection était tributaire de la neutralité de l’administration, insistant sur l’impératif de respecter la Constitution et partant hâter l’organisation de la présidentielle, comme seul moyen de règlement de la crise que traverse le pays. Ils ont, à ce propos, jugé nécessaire de former, en plus d’une instance nationale pour l’organisation des élections, dont les membres seront bientôt désignés, un comité supplémentaire regroupant des représentants du hirak qui veillera à accompagner et surveiller le processus électoral devant aboutir à l’élection d’un président légitime. Les intervenants ont rappelé, en outre, que cette proposition formulée par les représentants du hirak était à même de garantir la régularité du processus électoral et de rétablir la confiance avec le peuple, en sus de barrer la route à ceux qui servent les agendas étrangers qui tentent d’exploiter la crise politique pour ébranler la stabilité du pays. Ils ont également insisté sur l’importance d’installer l’instance nationale chargée de la surveillance des élections, en lui conférant toutes les prérogatives nécessaires pour garantir la régularité du scrutin. L’instance avait rencontré, depuis le début de sa mission, plus d’une vingtaine partis politiques et tenu plus de 5000 rencontres avec des militants et associations, selon son coordonnateur, Karim Younes qui avait affirmé que « toutes les plateformes de travail issues du processus de dialogue ont été prises en considération dans l’élaboration du document final qui sera soumis, bientôt, aux hautes autorités du pays ». De son côté, le président du comité politique de l’Instance, Ammar Belhimer, a écarté l’éventualité de la tenue d’une conférence nationale de dialogue, indiquant que cette instance a opté pour la présentation d’un rapport des consultations aux autorités.
L’instance avait rencontré, depuis le début de sa mission, plus d’une vingtaine partis politiques et tenu plus de 5000 rencontres avec des militants et associations
Selon lui, « le grand mérite de ces rencontres, autant de dynamiques sociétales que politiques, est d’observer le haut degré de convergences, qui ne milite pas en faveur de l’organisation d’une conférence nationale, laquelle pourrait provoquer des confrontations de débats inutiles et une perte de temps pour la concrétisation de la démarche consensuelle, ou à défaut, majoritaire ». Il a, en outre, expliqué que la tenue d’une telle conférence « entacherait le caractère solennel des efforts déployés, depuis des années pour certains cas, tels que les rencontres de Mazafran 1 et 2 qui avaient permis de regrouper plusieurs formations politiques d’obédiences différentes ». L’instance de médiation, « en accord avec ses partenaires, a opté pour la remise d’un rapport aussi complet que possible aux autorités de l’Etat », a-t-il ajouté. M. Belhimer a rappelé que l’instance, mise en place pour permettre la convergence des plans de sortie de crise et des projets de restructuration du système de gouvernance du pays, avait suscité un début d’adhésion, expliquant la présence en son sein de personnalités proches du mouvement citoyen. « Quelques réactions de suspicion avaient, dès le début été relevées, la confiance entre les gouvernants et les gouvernés étant entachée par le maintien de responsables considérés comme symboles du pouvoir déchu », a-t-il relevé. Il a, cependant, noté que « la durée trop longue de manifestations de revendications populaires et le nécessaire compromis pour trouver une solution évitant des risques de dérapage et des conséquences économiques aggravantes ont laissé place à un espoir d’entrevoir, à travers la mission du panel, une démarche consensuelle de sortie de crise ». Il a, dans ce sens, rappelé qu’un programme de rencontres avait été élaboré, « incluant les formations politiques, les personnalités nationales connues, celles représentant une partie du mouvement citoyen et du monde syndical et universitaire », relevant toutefois, qu’en raison d’une « grande hostilité » affichée par les citoyens, lors des manifestations hebdomadaires, à l’égard des partis de l’ex-alliance présidentielle, « ces derniers n’ont pas été retenus dans le programme de rencontres ». Il a estimé que les réunions se sont déroulées « dans une ambiance sereine et mutuellement respectueuse, permettant de recueillir les avis et démarches préconisées, à la fois pour la sortie de crise et la projection de plans d’édification d’une nation bâtie sur la participation libre et responsable des citoyens ». Pour rappel, dans son dernier discours, le chef d’état-major de l’ANP est revenu sur la tenue de l’élection présidentielle qu’il a qualifiée d’étape « décisive » pour l’avenir du pays, assurant que la situation «ne peut tolérer plus de retard », « La situation ne peut tolérer plus de retard, elle exige au contraire la tenue de ces élections décisives pour le présent et le futur du pays, dans les délais que j’ai évoqués lors de ma précédente intervention, qui sont des délais raisonnables et acceptables qui reflètent une revendication populaire insistante, à même d’instaurer l’Etat d’équité et de droit », affirmé Gaïd Salah qui avait suggéré la veille qu’il serait opportun de convoquer le corps électoral le 15 septembre en cours pour que les élections « puissent se tenir dans les délais fixés par la loi ». Il a, par ailleurs, réaffirmé l’accompagnement de l’ANP aux hommes de la justice, qui remplissent « leurs nobles missions avec loyauté et veillent à recouvrer l’omnipotence de l’Etat, en traitant les différents dossiers de corruption, et en rassurant le peuple algérien qu’il appartient à un pays d’équité et de droit ». Le Général de Corps d’Armée a déclaré, en outre, que « l’acharnement sur l’institution militaire fait partie d’un plan abject, dont l’objectif est de bloquer et neutraliser le rôle de l’Armée ». Il a ajouté que le Commandement de l’Armée était « le premier à répondre aux revendications populaires avant toute autre partie, ce qui a menacé les intérêts de la bande et de ses acolytes et a mis en échec leurs plans visant à redéfinir le paysage national général selon leurs envies et celles de leurs maitres ». Et de lancer : « Nous leur disons laissez l’Algérie à ses fidèles enfants, car ils en sont dignes et capables de la construire et de la protéger », exprimant sa conviction que « notre valeureux peuple qui aspire à vivre dans la paix et la quiétude et dans la sécurité et la stabilité, mérite de vivre dignement dans son pays », affirmant que « ce peuple, que l’on cite en exemple dans l’amour de la patrie et la loyauté, a soutenu et approuvé les efforts de l’institution militaire ».
Ces élections qui représentent un rendez-vous d’importance dans l’histoire de l’Algérie
Gaïd Salah avait renouvelé son appel pour « aller de l’avant pour rapprocher les points de vue, unifier les visions et trouver des mécanismes à même de concrétiser l’approche insistance, qui consiste en l’accélération de l’organisation des élections présidentielles, notamment en installant rapidement une instance nationale indépendante pour la préparation, l’organisation et la surveillance des élections, qui supervisera toutes les étapes du processus électoral, ce qui requiert également la révision de quelques textes de la loi électorale pour s’adapter aux exigences de la situation actuelle, et non pas une révision totale et profonde qui toucherait tous les textes, tel que revendiqué par certains, ce qui prendrait beaucoup de temps ». « Ces élections qui représentent un rendez-vous d’importance dans l’histoire de l’Algérie, qui apportera davantage de progrès sur la voie de l’instauration de l’Etat de droit », a-t-il ajouté. Gaïd Salah a affirmé, en outre, que l’Armée fera face « avec rigueur » aux manœuvres qui visent « à faire perdurer la crise, à obstruer le processus de développement de la patrie et à s’inscrire contre la volonté du peuple ». « Nous affirmons qu’au sein de l’Armée nationale populaire nous ne tolérerons aucune tentative d’entrave au travail des institutions de l’Etat et partant de nos missions et prérogatives constitutionnelles, nous ferons face avec rigueur à ces manœuvres qui visent à faire perdurer la crise, à obstruer le processus de développement de la patrie, et à s’inscrire contre la volonté du peuple qui a affirmé à maintes reprises qu’il n’avait aucunement besoin à de telles idées qui détruisent au lieu de construire, notamment en cette phase cruciale de l’histoire contemporaine de notre pays », a indiqué Gaïd Salah. « Nous sommes en possession d’informations sûres que nous dévoilerons au moment opportun, sur la conspiration de certains partis contre la patrie et le peuple. Ces partis rejetés par le peuple n’ont d’autre souci que la critique et le dénigrement, comme le dit si bien l’adage populaire +Une langue bien pendue et un bras bien court+, et auxquels nous demandons à cette occasion de craindre Le Tout-Puissant, de se soucier de leur peuple et de leur patrie, d’avoir un peu de dignité et d’honneur, de respecter la déontologie politique et de cesser de mettre des obstacles sur le chemin des hommes loyaux qui apportent des initiatives pour faire sortir le pays de la crise », a-t-il ajouté.