La situation politique traversée par l’Algérie n’a aucun impact sur les négociations menées entre Sonatrach et ses partenaires étrangers, a affirmé mardi, le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi. Lors d’un point de presse animé à Hassi Messaoud, M. Hachichi a indiqué que les informations sur de quelconques perturbations des relations entre Sonatrach et ses partenaires « sont sans fondement ».
Il a ajouté que la compagnie qu’il dirige et ses partenaires étrangers, « travaillent toujours en étroite collaboration », assurant que ses propos seront confirmés « dans les jours à venir ». Des projets de Sonatrach, M. Hachichi a annoncé que celle-ci allait poursuivre son programme d’investissement à travers des dizaines de nouveaux chantiers dans l’aval et l’amont pétrolier et gazier, dans une perspective d’augmentation de ses capacités de production. Parmi ces projets, il a fait état de nouveaux travaux d’exploration de gisements pétroliers et gaziers, précisant au passage que le domaine minier Algérien couvre quelque 1,5 millions de km2, ce qui dit-il « laisse du chemin à parcourir ». Le PDG de Sonatrach a, par ailleurs, indiqué que l’énergie non conventionnelle est actuellement composée de 3% de pétrole « et le reste de gaz ». Il a précisé que ces 3 % équivalent deux fois le gisement de Hassi Messaoud, alors que pour le gaz, les ressources non conventionnelles récupérables représentent neuf fois le gisement de Hassi R’mel, pouvant couvrir, selon lui, « 150 années d’approvisionnement avec leur niveau de production actuel ».
Mise en service prochainement d’une nouvelle station de compression et de réinjection de gaz à Hassi-Messaoud
La station de compression et de réinjection de gaz, implantée à Hassi Messaoud (Ouargla), sera prochainement inaugurée, a annoncé mardi le P-DG du Groupe pétro-gazier, Sonatrach, Rachid Hachichi. Situé à Zcina (Hassi Messaoud Nord), M. Hachichi a expliqué que ce projet a porté sur la réalisation d’une station de compression et de réinjection de gaz d’une capacité de 24 millions m2 par jour, précisant que cette « station est fin prête et devrait être prochainement inaugurée ». Cette station devra permettre d’assurer la compression et la réinjection de gaz du puits de Zcina lui-même, ainsi que celui d’autres puis pour augmenter leur production, a-t-il détaillé, ajoutant que « des essaies sont déjà menées sur les installations ce cette station qui n’attend que sa mise en service ». Poursuivant sa visite d’inspection qu’il a effectuée a Hassi Messaoud, le PDG de Sonatrach s’est rendu en suite au projet de réalisation d’un centre de séparation et de compression (Upside Nord), rentrant également dans le cadre des projets structurants de la région. Cette installation permettra de traiter 40.000 barils de pétrole par jour, ainsi que 5 millions de m3/j de gaz, a assuré M. Hachichi, affirmant que ce genre d’infrastructures permettra « d’assurer une production en continue dans le futur ». M. Hachichi, s’est par ailleurs félicité du « personnel jeune » qui assure la gestion de ce centre, soulignant que la Sonatrach avait « opté pour une politique de rajeunissement permettant de donner la chance aux jeunes dans les nouveaux projets d’exprimer leur talent sur le terrain ». Le responsable, s’est également rendu à la nouvelle station de pompage à Hassi Messaoud, mise en service en 2019, pour remplacer l’ancienne station datant de 1959. Dotée des dernières technologies de contrôle, de process et de système anti-incendie et d’une capacité de 14 millions m3/j, la nouvelle station rentre dans le cadre de la politique de modernisation et revamping des installations, lancée par la Sonatrach, pour pouvoir garantir la production dans les années à venir.
L’apport du projet de revamping est double, permettant d’une part d’acquérir des technologies nouvelles, mais également d’augmenter la capacité de production, soit un gain de 3.000 tonnes de pétrole par jour, ainsi que l’élimination des gaz torchés d’environ 500.000 m3 par jour
Auparavant, et à l’entame de sa visite, M. Hachichi avait affirmé que le projet de revamping et la réalisation d’un nouveau système de production au niveau des unités satellites Sud à Hassi Messaoud permettra de produire à long terme et soutenir la production. En visite sur les lieux, M. Hachichi avait précisé que le but de sa visite était l’inspection de la réalisation des projets structurants engagés dans l’une des plus importantes régions de production de pétrole et de condensats ». A cet effet, il a expliqué que « ces projets structurants sont très importants, notamment ces projets de revamping et de modernisation permettant de produire à long terme, mais aussi soutenir la production ». Le revamping est l’ensemble des interventions sur une installation industrielle, permettant de modifier ou d’accroitre sa capacité de production, ainsi que la modernisation et la remise à niveau de ses installations. M. Hachichi a également ajouté qu’il « s’agit d’une activité intense pour garantir l’avenir de production cette région », précisant que cette visite « nous permettra de superviser de prés et examiner l’état d’avancement réel de ses projets si attendus pour améliorer et soutenir la production ». Dans le même sillage, le directeur régional de la Sonatrach à Hassi Messaoud, Toufik Hamdane, a expliqué que l’apport du projet de revamping est double, permettant d’une part d’acquérir des technologies nouvelles, mais également d’augmenter la capacité de production, soit un gain de 3.000 tonnes de pétrole par jour, ainsi que l’élimination des gaz torchés d’environ 500.000 m3 par jour. Les installations des unités satellites du champ sud de Hassi Messaoud, mises en service la plupart dans les années 1970, sont dotées de technologies devenues obsolètes, selon les explications fournies sur place. Par conséquent, l’exploitation de ces installations devient difficile, les performances de leurs machines tournantes faibles, en plus des risques élevés qu’elles représentent en termes de sécurité. Afin de palier a cette situation, un projet de revamping de ces installations a été décrété en 2014 et consiste en la mise en conformité des installations, revamping des unités d’exploitation, ainsi que l’optimisation du réseau de collecte. Cela permettra d’augmenter le taux de disponibilité des machines tournantes (de 92 à 99 %), l’augmentation de la production, ainsi que l’arrêt et la récupération des gaz torchés. D’un montant global de 7,5 milliards de dinars, soit 650 millions de dollars, dont 51% en dinar algérien, le projet dont les contrats avaient été signés en avril 2016 a confié au Groupe JGC (Japon) pour un délai de réalisation de 48 mois. Plusieurs sociétés algériennes avaient été engagées dans le projet comme sous-traitants du groupe JGC à l’instar de l’ENGTP, ENGCB, SNC El Amel. Le projet dont la réception était prévue en juin 2020 a connu des retards, dus notamment à la réalisation de nouvelles installations sur des unités en production, les difficultés d’identification d’anciennes pipes enterrés et découverts lors de la construction, ainsi que certaines grèves du personnel des sociétés algériennes engagées par JGC dans le projet. Ce retard, actuellement estimé à 10 mois, portera la réception finale des nouvelles installations à mars 2021. Le P-DG de la Sonatrach a, dans ce sens, instruit ses responsables de « redoubler d’efforts » pour rattraper les retards accusés dans tous les projets, ainsi que « d’en tirer les leçons pour s’en servir dans le futur ». Interrogé par la presse sur les raisons de ce genre de retard et s’ils n’étaient pas liés à des raisons financières, M. Hachichi a affirmé qu’il s’agit « plutôt de retard pour des raisons techniques », ajoutant que Sonatrach « n’a pas de problèmes financiers ».